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Dieu planta dans le paradis terrestre l’arbre de la science du bien et du mal (Genèse 2.9) ; c’est-à-dire de la science de toutes choses ; car savoir le bien et le mal signifie une science générale ; au moins dans le moral. On croit que cet arbre de la science était différent de l’arbre de vie, et qu’Ève se porta à manger du fruit de la science, dans la vue de devenir comme une petite divinité remplie de lumière et de connaissance : Erilis sicut dii sciences bonum et malum (Genèse 3.5).
Le Seigneur est le Dieu des sciences (1 Samuel 2.3), dit Anne dans son Cantique. C’est-à-dire, il sait tout, il voit tout, il connaît tout ; le présent, le passé, l’avenir, sont présents à ses yeux ; il pénètre le plus profond de nos pensées, de nos inclinations ; il est l’auteur de toute science, de toute connaissance.
Votre science, Seigneur, est infiniment relevée au-dessus de moi ; je n’y pourrai jamais atteindre. Mirabilis facta est scientia tua ex me (Psaumes 138.6). Il serait ridicule à l’homme, non-seulement de prétendre égaler la science de Dieu, mais même de croire qu’il peut se former une juste idée de sa science infinie. Nous pouvons bien savoir que nos connaissances sont très-bornées et très-imparfaites, et que les connaissances de Dieu n’ont aucune de nos imperfections ; mais vouloir connaître jusqu’où s’étend sa science, c’est vouloir compter les gouttes d’eau de la mer.
La science de Dieu, la science du salut, la science des saints, peuvent marquer les connaissances sérieuses et utiles qui regardent la religion, qui nous conduisent à Dieu et à la sainteté ; ou la science qui est donnée et inspirée de Dieu, et qui a pour objet les choses saintes.
Il n’y aura ni sagesse ni science dans le tombeau, dans l’autre vie : (Ecclésiaste 9.10). Ces qualités de sage et de savant que le monde estime, et qui nous attirent quelque honneur et quelque réputation en cette vie, disparaîtront à la mort. Il ne sera plus question alors que de la bonne vie et des bonnes œuvres. Ce sont les seuls biens que nous emporterons et qui nous seront utiles à l’heure de la mort. On peut aussi l’expliquer dans le sentiment d’une objection de la part des impies : jouissons à présent du plaisir : tout périt avec le corps ; dans l’autre vie il n’y aura ni œuvre, ni raison, ni sagesse, ni science.
La science enfle, mais la charité édifie (1 Corinthiens 3.1).
La vaine science des choses stériles et spé, culatives, qui ne vont qu’à contenter la vanité, la curiosité, qui n’ont pour objet que des connaissances qui ne contribuent ni à notre salut, ni à celui du prochain, ni à l’utilité publique, ni à la gloire de Dieu ; ces sertes de connaissances sont bien plus dangereuses qu’utiles. La vraie science est celle du salut ; connaître Dieu et l’aimer, se connaître et se mépriser ; employer ses connaissances à se sanctifier, à glorifier Dieu et à édifier le prochain ; voilà la seule bonne Science.
Saint Paul dit lui-même (2 Corinthiens 11.6) ; qu’il en a pas cette science d’orgueil et de faste, qui consiste à en imposer aux autres par des cours pompeux, enflés, éloquents ; Sa science était humble et simple, mais solide, relevée, pure, et proportionnée à la portée de ceux qui l’écoutaient avec des dispositions saintes, ét avec désir de s’instruire et de s’édifier.
Le Sauveur reproche aux Pharisiens (Luc 11.52) d’avoir pris la clef de la science, de ne pas entrer, et de ne pas laisser les autres entrer dans le royaume des cieux. Les Pharisiens faisaient profession particulière d’étudier la Loi. Ils passaient pour les plus savants des Juifs. Ils ne pouvaient souffrir que d’autres fussent en quelque réputation de savoir. En un mot ils s’étaient saisis de la clef de la science ; mais qu’en faisaient-ils ? Ce n’était pas pour mieux vivre. Ils n’entraient pas dans le royaume des cieux ; leur vie n’était qu’ostentation et qu’hypocrisie ; les traditions dont ils avaient surchargé la Loi ; étaient plutôt une corruption qu’une bonne explication de la volonté de Dieu. Ainsi, non-seulement ils ne suivaient pas la voie qui conduit au royaume du ciel ; ils en écartaient encore les autres par leurs mauvaises explications :
Sciences des égyptiens dont Moïse fut instruit. Voyez les articles sagesse et Moïse.