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Sadoc
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Sadoc (1)

Ou Sadok, ou Zadoc, fils d’Achitob, grand prêtre de la race d’Eléazar. La grande sacrificature, qui depuis Héli avait été dans la famille d’Ithainar, rentra dans la famille d’Eléazar du temps de Saül, en la personne de Sadoc, qui fut substitué à Achimélech ou Abiathar, mis à mort par Saül (1 Samuel 22.17-18), l’an du monde 2944, avant Jésus-Christ 1056. Dans le même temps que Sadoc faisait les fonctions du sacerdoce auprès de Saül, Abiathar, autrement nommé Achimélech ou Abimélech, les faisait auprès de David ; de sorte que jusqu’au règne de Salomon, il y eut deux grands prêtres dans Israël : l’un de la race d’Eléazar, qui était Sadoc ; et l’autre de la race d’Ithamar, qui était Abiathar (2 Samuel 8.7). Car depuis la mort de Saül et d’Isboseth, David voulut bien conserver la grande sacrificature à Sadoc, quoiqu’il eût été dans le parti de Saül.

Voici ce que nous savons de Sadoc en particulier. Lorsque David fut obligé de sortir de Jérusalem pendant la révolte de son fils Absalom, Sadoc et Abiathar le suivirent avec l’Arche du Seigneur (2 Samuel 15.24). Mais David ne van-lut pas qu’ils l’accompagnassent dans sa retraite, disant : Si je trouve grdce aux yeux de Dieu, il saura me ramener dans Jérusalem ; sinon, il est le maître ; je suis prêt à faire tout ce qu’il voudra. Puis s’adressant à Sadoc, il lui dit : Ô Voyant, retournez dans la ville avec Achimaas, votre fils ; qu’Abiathar et Jonathas, son fils, s’y en retournent aussi. Pour moi, jeme tiendrai caché dans la campagne, jusqu’à ce que vous me donniez dee nouvelles de ce qui se passera. Sadoc et Abiathar s’en retournèrent donc à Jérusalem ; mais leurs deux fils, Achimaas et Jonathan-, se cachèrent près la fontaine de Rogel, afin de pouvoir avertir David de toutes les démarches d’Absalom. En effet, Chusaï, ami de David, ayant détruit le conseil d’Achifophel, en avertit Sadoc et Abiathar ; qui le firent savoir à David par le moyen des deux jeunes prêtres dont nous avons parlé (2 Samuel 3.35-36).

Après la défaite d’Absalom, David en vina à Sadific et à Abiathar, et leur fit dire (2 Samuel 19.11-12) Faites savoir aux anciens de Juda de venir promptement au-devant du roi pour le ramener à Jérusalem ; pourquoi vous laissez-vous prévenir par les autres tribus ? Les deux grands prêtres exécutèrent les ordres du roi, et engagèrent tous les anciens de Juda à venir inviter le roi à retourner dans son royaume.

Enfin le grand prêtre Sadoc n’entra point dans le parti d’Adonias qui affectait la royauté an préjudice de Salomon (1 Rois 1.8-10) ; et le prophète Nathan ayant disposé David à déclarer sa dernière volonté au sujet de son successeur au royaume, le roi envoya Sadoc avec Nathan et les principaux de sa cour, pour donner l’onction royale à Salomon, et pour le déclarer roi en sa place, ou du moins pour l’associer au royaume. Ce qui fut exécuté le même jour, pendant qu’Adonias avec ceux de son parti étaient encore assemblés près la fontaine de Rogel, où ils faisaient grande chère en saluant déjà Adonias, comme s’il eût été roi.

Après la mort de David (1 Rois 2.35), Salomon exclut du sacerdoce Abiathar, qui s’était atta ché au parti d’Adonias, et déclara Sadoc seul grand prêtre. On ne sait pas bien quand il mourut ; mais il eut pour successeur Achimaas, son fils, qui exerça le sacerdoce sous Roboam.

Sadoc (2)

Fils d’Azor et père d’Achim, du nombre des aïeux de Jésus-Christ (Matthieu 1,14).

Sadoc (3)

Fils d’Achitob et père de Sellum, grand prêtre des Juifs. On ne sait pas précisément son âge ;mais il vivait sous le règne de Joathan, roi de Juda. [Voyez Sadoc, fils d’Helcias, qui suit].

Sadoc (4)

Fils d’Helcias, grand prêtre, nommé aussi Eliacim, ou Joachim, dans l’Écriture, Odéas par Josèphe, et Hosaiah dans la Chronique des Juifs. Voyez les Chronologies des grands prêtres, d’après l’Art de vérifier les dates, et d’après la Bible de Vence, parmi les pièces préliminaires de notre premier volume, sous l’an 680.

Sadoc (5)

Père de Jérusa, qui fut épouse du roi Ozias et mère du roi Joathan (2 Rois 15.33 2 Chroniques 27.1).

Sadoc (6)

De la tribu de Lévi, et peut-être prêtre, encore jeune, mais déj à vaillant, reconnut David pour roi et alla se réunir à lui à Hébron, avec la maison de son père, où il y avait vingt-deux princes ou chefs de famille (1 Chroniques 12.28).

Sadoc (7)

Fils de Baana, contribua à la reconstruction de Jérusalem après le retour de la captivité (Néhémie 3.4).

Sadoc (8)

Fils d’Emmer, contribua aussi à la reconstruction de la sainte cité (Néhémie 3.29).

Sadoc (9)

Prince du peuple, signataire du renouvellement de l’alliance avec le Seigneur (Néhémie 10.21). Ce Sadoc est sans doute l’un des deux qui précèdent immédiatement.

Sadoc (10)

Scribe, préposé à l’intendance des greniers du temple sous Néhémie (Néhémie 13.13).

Sadoc (11)

Chef de la secte des saducéens. C’est ce que nous enseignent presque tous ceux qui ont traité de cette secte ; mais ils ne nous apprennent que peu de chose touchant sa personne. On dit que Sadoc avait succédé dans la tradition de la doctrine, et comme le disciple succède au maître, à un nominé Antigone Socchceus, qui avait succédé dans la mémo qualité à Simon le Juste, grand prêtre des Juifs. Or, Simon le Juste mourut l’an du monde 3711, avant l’ère vulgaire 293 Ainsi Sadoc a pu vivre vers l’an du monde 3710.

Antigone, maître de Sadoc, fut, à ce qu’on croit, chef d’une secte particulière qui par un excès de spiritualité, enseignait qu’il fallait rendre au Seigneur un culte pur et désintéressé. Ne soyez point comme des esclaves, disait Antigone à ses disciples ; n’obéissez pas à votre Dieu seulement dans la vue des récompenses ; obéissez sans vue d’intérêt et sans espérer aucune récompense de vos travaux : que la crainte du Seigneur soit sur vous. Sadoc, son disciple, ne pouvant s’accommoder d’une morale si désintéressée, et ne voulant pas aussi abandonner sou maître, pour qui il avait du respect, donna à sa maxime un sens tout opposé à l’intention de celui qui l’avait proposée. Il en conclut qu’il n’y avait ni récompense à espérer, ni peine à craindre dans l’autre vie, et qu’il fallait faire le bien et éviter le mal, sans aucune vue ni de crainte ni d’espérance.

Quelques rabbins font Sadoc disciple de Dosithée, et prétendent qu’il se retira à Samarie, qu’il fit schisme avec les autres Juifs, et adora sur le mont Garizim. Mais ce sentiment est insoutenable, puisque Dosithée le Samaritain vivait longtemps après Sadoc, et peu de temps après la mort de Jésus-Christ. D’autres veulent qu’Alexandre le Grand ayant permis aux Samaritains de bâtir un temple sur le mont Garizim, Sadoc et Boétius, et plusieurs autres Mauvais Juifs allèrent adorer à Garizim, se séparant ainsi de Simon le Juste et d’Antigone Socchaius, qui demeurèrent toujours fidèlement attachés au temple de Jérusalem. Enfin il y en a qui, sans recourir à Sadoc, prétendent que le nom des Saducéens vient de l’hébreu sedec, qui signifie la justice ; et qu’ils prirent ce nom pour se distinguer des autres, voulant passer pour grands justiciers. Josèphe remarque qu’ils étaient fort sévères dans la punition des fautes.

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