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Fils de Benjamin (Genèse 46.21).
Ros. On trouve dans l’Hébreu d’Ézéchiel (Ézéchiel 38.2-3), un peuple nommé Ros, qui ne paraît pas dans la Vulgate. Saint Jérôme l’a pris dans un sens appellatif, pour signifier la tête ou le chef : Principem capitis Mosoch et Titubal. Au lieu que l’Hébreu lit (Ézéchiel 38.2-3) : Principem Rosch, Mésech et Titubal. Dans la Genèse (Genèse 10.2), où il est parlé de Thubal et de Mésech, on lit aussi Tiras, qui a quelque rapport à Ros. Les Septante ont suivi l’Hébreu dans Ézéchiel ; et les meilleurs interprètes ne doutent pas que Ros ne soit un nom de peuple ; mais ils ne sont pas d’accord sur le pays qu’il habite ni sur le nom qu’il porte aujourd’hui.
Les Orientaux tiennent que Japhet eut un huitième fils nommé Rous, dont il n’est pas fait mention dans Moïse, et qui peupla la Russie que nous appelons aujourd’hui Moscovie. Ils tiennent que Rous était d’une humeur fort inquiète et turbulente ; il possédait les terres de delà l’Etel ou Volga, et faisait souvent des courses sur les terres de son frère, nommé Khozar, qui, pour bien vivre avec lui, fut obligé de lui céder toutes les lies de ce grand fleuve qui se dégorge dans la mer Caspienne. Rous fit semer dans toutes ces îles du blé de Turquie, que les Turcs appellent encore aujourd’hui, dans leur langue, du blé de Rous ou de Bulgarie, et fit publier dans ses États des lois fort injustes, auxquelles il obligea tous ses sujets de se soumettre, une, entre autres, qui exclut les enfants mâles de la succession aux biens de leurs pères, qu’il transmet tout entière aux filles. De plus il introduisit la coutume de mettre une épée à la main des garçons aussitôt qu’ils étaient en âge de la porter, et de leur dire ces paroles : Voici votre héritage.
Les mêmes écrivains racontent que Japhet eut un fils nommé Séclab, qui s’appliqua principalement à bâtir des maisons et des villes, à cause de la multitude de ses enfants. Ceux-ci, s’étant extrêmement multipliés, demandèrent à leurs frères, les enfants de Rous, des terres pour les cultiver ; mais elles leur furent refusées. Ils s’adressèrent ensuite aux descendants de Khozar et de Gomari, aussi leurs frères ; mais ils n’en furent pas mieux reçus, sorte qu’ils furent obligés d’y entrer par force. Mais enfin, tous leurs voisins s’étant ligués contre eux, ils furent contraints de céder et de se retirer dans un pays fort froid, au delà du septième climat. Mirkond dit que les Séclabes habitent encore aujourd’hui dans le pays des Hyperboréens, où ils sont obligés de se retirer sous terre pendant la rigueur de l’hiver. M. d’Herbelot croit que ce sont les Samoïèdes ou les Lapons.
Le même Mirkond dit que Séclab eut un fils dont la mère mourut en accouchant de lui, de manière qu’on fut obligé de le nourrir du lait d’une levrette, ce qui fut cause que cet enfant, étant parvenu à un âge plus avancé, sautait et courait avec une légèreté et une vitesse merveilleuse, qualités qui demeurèrent héréditaires à toute sa lignée. Le nom de Séclabe a tant de rapport à celui de Sclaves ou Esclavons ; et, à ce que M. d’Herbelot dit ailleurs des Sclaves, je suis fort porté à croire que c’est d’eux dont Mirkond veut parler.
Pour revenir à Bos ou Bosch d’Ézéchiel, nous ne doutons point qu’il ne signifie la Russie, ou les peuples qui habitent sur l’Araxe, appelée Rofth par les habitants, et qui est l’ancienne demeure des Scythes.