Quartodecimans
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

On donna ce nom à certains hérétiques qui faisaient toujours la Pâque le V de la lune, quelque jour de la semaine qu’il arrivât ; au lieu que le plus grand nombre des Églises la célébraient le dimanche qui suivait le quatorzième jour de la lune. Les Quartodécimans étaient une production de la secte des Montanistes et des Quintilliens, selon saint Épiphane.Mais on ne les a proprement traités comme hérétiques que depuis le concile de Nicée, qui ordonna que toutes les Églises célébreraient la Pâque le dimanche qui suit le 11^e de la lune.

Je crois utile de transcrire ici les huit propositions que le père Daniel a établies dans sa dissertation sur les Quartodécimans, propositions destinées à corroborer le système que nous avons indiqué dans notre note sur le mot pâque de Notre-Seigneur.

1° Proposition. Les Quartodécimans ne célébraient jamais au quatorzième de la lune ce que nous appelons aujourd’hui la fête de Pâques.

2° Proposition. Ils faisaient ce jour-là le festin pascal sans nul rapport à la résurrection de Notre-Seigneur.

3° Proposition. Célébrer la fête de Pâques, à leur égard et selon leur usage, c’était célébrer la fête de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

4° Proposition. Ils célébraient la Résurrection le troisième jour d’après le quatorzième de la lune.

5° Proposition. Le concile de Nicée n’a point eu en vue d’empêcher que ce que nous appelons aujourd’hui la fête de Pâques ne tombât le jour de la fête de Pâques des Juifs.

6° Proposition. Il n’a pas eu en vue non plus d’empêcher que le jour de la Passion de Notre-Seigneur ne tombât le jour de la fête de Pâques des Juifs.

7° Proposition. Il a seulement prétendu, à cet égard, que la Pâque de l’Église ne dépendit point de la leur, ni de leur calcul ou de leurs cycles, supposé qu’ils en eussent.

8° Proposition. Quelques savants ont mal interprété le grec d’Eusèbe et de Socrate, dans les endroits où ils parlent des Quartodécimans et corrompu celui de Sozornène et de Nicéphore, en voulant les corriger selon leurs préjugés.