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princeps. Ce nom se prend quelquefois pour le premier, le principal. Ainsi, on dit : les princes des familles, des tribus, des maisons d’Israël ; les princes des lévites, les princes du peuple, les princes des prêtres, les princes de la synagogue ou de l’assemblée, les princes des enfants de Ruben, de Juda, etc. Souvent il se prend aussi pour le roi, le souverain du pays, et pour ses principaux officiers. Ainsi on dit : les princes de l’armée de Pharaon, Phicol, prince de l’armée d’Abiméleeh. Putiphar était prince des bouchers, ou des gardes du roi d’Égypte, et Joseph se trouva en prison avec le prince des panetiers. Et ainsi des autres.
Prince des Prêtres, marque quelquefois le grand prêtre qui est actuellement en exercice (2 Machabées 3.4 Matthieu 26.57), ou celui qui avait autrefois possédé cette dignité (Actes 4.6), et quelquefois celui qui était à la tête des prêtres servant dans lé temple (Jérémie 20.1 ; 29.25-27 2 Chroniques 35.8), ou un intendant du temple, ou les chefs des familles sacerdotales ; d’où vient que si souvent, dans l’Évangile (Matthieu 2.4 ; 16.21 ; 21.15-23), il est parlé des princes des prêtres, au pluriel.
Prince de La Milice. « Après le roi, chez les Hébreux, était le prince de la milice, que nous pouvons appeler le généralissime. Tels furent Abner, sous Saül (1 Samuel 17.55) ; Joab, sous David (2 Samuel 8.16 1 Chroniques 11.6) ; Banaïas, sous Salomon (1 Rois 4.4). Les Hébreux donnaient le même nom aux généraux des autres peuples. On lit, dans les Écritures, les noms de Sisara, général des troupes de Jabin (Juges 4.2 1 Samuel 12.9) ; de Sabac, sous Adar-Ezer, roi des Syriens (2 Samuel 10.16) ; de Naaman, à Damas (2 Rois 5.1) ; de Nabuzardan, sous le grand Nabuchodonosor (2 Rois 25.11) ; d’Holopherne, sous un autre Nabuchodonosor (Juges 2.4). Leur autorité s’étendait sur toutes les troupes du roi, qui marchaient en campagne, mais non sur celles qui étaient destinées à la garde du prince ; c’est ce qui paraît distinctement sous les règnes de David et de Salomon. Il y avait des généraux des douze troupes, de vingt-quatre mille hommes chacune, qui servaient par mois à la cour ; il y en avait aussi pour les Céréthiens et les Phélétiens, tous différents de Joab et de Banaïas (1 Chroniques 27.20), sous David et sous Salomon. »
Prince des tribus. « Les princes des tribus étaient aussi, dans les armées, à la tête des troupes de leurs cantons. On les nomme quelquefois princes des pères ou des familles, ou princes d’Israël (1 Chroniques 27.16 ; 28.12). Il y a beaucoup d’apparence que c’étaient eux qui commandaient immédiatement à toute la tribu, et qui créaient leurs officiers subalternes, comme ayant une connaissance plus parfaite du mérite et de la valeur de chacun. Il eut été difficile que cela se fit autrement, parce que les soldats ne servaient point assidu-ment, et ne pouvaient être connus que par le canal des chefs des tribus. C’est apparemment de ces chefs de l’armée et des tribus que l’Écriture fait mention (1 Chroniques 25.13), lorsqu’elle dit que David, avec les magistrats de l’armée, comme parle saint Jérôme, régla l’ordre des ministres qui devaient servir au temple. Ces chefs des tribus étaient capitaines dans la guerre, juges et magistrats en temps de paix, et conseillers du prince dans les choses sacrées, comme dans les civiles. »
Prince de la ville, Princeps civitatis (2 Chroniques 18.25 ; 34.8). Il avait, dans la ville, la même autorité que l’intendant du temple dans le temple, Il veillait à la conservation de la paix, du son ordre, de la police.
Prince de La synagogue. Dans l’Ancien Testament (Exode 34.51 Nombres 4.34 ; 31.13), ce terme signifie ceux qui présidaient aux assemblées du peuple, les principaux des tribus et des familles d’Israël ; mais dans le Nouveau, le prince de la synagogue est celui qui préside aux assemblées de religion qui se font dans les synagogues (Luc 8.41 Actes 13.15 ; 18.17). C’est ce que les Juifs appellent le Nasi de la synagogue. Il avait quelques associés, que l’on appelait aussi princes de la synagogue (Actes 13.15).
Prince de ce monde. Saint Jean donne assez souvent ce nom au diable (Jean 12.31 ; 14.30 ; 16.11), qui se vante d’avoir en sa disposition tous les royaumes de la terre (Matthieu 4.9).
On appelle princes de la captivité ceux d’entre les Juifs vivant au delà de l’Euphrate, qui présidaient à ceux de leur pays qui étaient captifs en ce pays-là, sous la domination des Perses. Voici la suite des princes de la captivité, depuis la ruine du premier temple, tirée de la petite Chronique des Juifs, intitulée : Seder-olam-Zutha.
1. Jéchonias emmené aar le roi Nabuchodonosor.
2. Salathiel, son fils, sous le roi Balthasar.
3. Zorobabel, fils de Salathiel, qui ramena le peuple en Judée, sous le règne de Cyrus.
4. Mosollam, fils de Zorobabel ; la prophétie cessa de son temps. Il mourut, disent les Juifs, sous Alexandre le Grand.
5. Hananias, sous le règne de Salmon, d’Alascan et de Mapparis, rois des Grecs, successeurs d’Alexandre le Grand (Salmon est Ptolémée, fils de Lagus ; Alascan, Seleucus, et Mapparis Cassandre). Hananias mourut l’an-140 des Grecs ou des Séleucides.
6. Barachias, fils d’Hananias, sous Ptolémée, qui fit traduire la loi en grec, et sous Antiochus, qui bâtit Antioche ; il mourut l’an 170 des Grecs.
7. Hasadias, son fils, l’an 175. Les Juifs, maltraités par Nicanor, se soulevèrent, et le tuèrent avec toute son armée.
8. Isaïe, son fils.
9. Abdias, son fils, qui mourut sous Hérode le Grand.
10. Samaïas, son fils, qui fait la dixième génération de la maison de David, depuis la captivité.
11. Sechanias, son fils, qui mourut l’an 166 de la ruine du temple, ou 236 de l’ère chrétienne.
12. Ézéchias, son fils, qui fut enterré à À rbéel.
13. Nathan, posthume.
14. Hana, son fils.
15. Akob, son fils.
16. Nahum, son fils.
17. lochanan, son fils.
Ces quatre chefs n’eurent qu’un seul chef ou maître d’académie nommé Nahanéel.
18. Saphat, son fils.
19. Allant ou Hona, son fils. Samuel le lunatique était son conseil. Nahardea fu prise de son temps. Il se fit enterrer en Judée, proche de Chaïa.
20. Nathan, son fils, avec Ézéchiel, son conseil. Les Perses résolurent de persécute les Juifs, l’an 245 de la ruine du temple.
21. Nathan, son fils, avec le docteur Sazbi.
22. Akabias, son fils, avec le rabin Ada. Il fut enterré dans la Judée. Le roi de Perse subjugua la Syrie.
23. Mar-Hona, son frère, avec les dee Leurs Abal et Joseph, fils de Hama. Sapor prit Nisibe.
24. Ocba, son frère, avec le docteur À Henanel.
25. Aba, son neveu, avec Rabba et Rabbena. Le monde fut sans roi, l’an 416 de la ruine de Jérusalem.
26. Ghana, son frère.
27. Saphira, son frère, avec Atta Mar poteus.
28. Cahana, son fils, avec Rabbena.
29. Hona, son neveu
30. Hora, oncle du précédent ; il épouse la fille de Hanina, chef de l’académie.
31. Son fils fut la ruine de la maison d(David ; car ayant maltraité Hanina, la peste désola toute la famille, excepté le suivant.
32. Zutra, posthume. Isaac, chef de l’académie, fut tué sous son règne. Mir le Grand parut ; il vit une colonne de feu ; il se révolte contre les Perses, fit le roi pendant sept ans, fut tué. On pendit aussi Zutra.
33. Zutra, son fils, fut obligé de se retirer en Judée, et d’y demander la présidence de quelque école. Il fut fait président du sénat, 452 ans après la ruine de Jérusalem 522 ans de l’ère chrétienne.
34. Guria, son fils.
35. Zutra, son fils.
36. Jacob, son fils.
37. Migas, son fils.
38. Néhémie, son fils.
39. Abidam, son fils, qui faisait quatre-vingt-sept générations.
40. Jacob Phinées, son fils, maître de Hatsah.
41. Azarias, son frère, qui faisait la quatre vingt-neuvième génération.
Voilà une succession magnifique des princes de la captivité ; mais ceux qui l’ont examinée de près, y trouvent bien des fautes et des anachronismes. Ils prétendent que les princes de la captivité ne furent établis en Babylone qu’au commencement du troisième siècle de Jésus-Christ, en 220 ; que la succession donnée par l’auteur de la petite chronique que nous avons rapportée, n’est appuyée sur aucun auteur ancien ; que ni Josèphe, ni saint Justin, martyr, dans son Dialogue contre Tryphon, n’ont pas connu ces prétendus princes de la captivité au delà de l’Euphrate ; que la tradition des sages, sur laquelle il se fonde, est d’une très-faible autorité en matière d’histoire. Si Nathan, que la chronique fait passer en Palestine, pendant que Siméon, père de Judas le Saint, y était patriarche, eût été le prince de sa nation, au delà de l’Euphrate, il n’aurait eu garde de quitter cette dignité, pour accepter celle de Père de la maison du jugement, dans une petite ville de Palestine, comme Tibériade. Il retourna au delà de l’Euphrate, après avoir demeuré assez longtemps en Judée ; et comme il avait vu un patriarche chef de sa nation, conçut le désir d’en faire autant à Bablone. Il établit donc son fils Huma, qu’on peut compter pour le premier qui ait porté ce titre au delà de l’Euphrate.
Au reste, on ne doit pas se laisser prévenir par le nom de prince. Souvent, dans l’Écriture et dans les auteurs juifs, il ne signifie qu’un simple chef de famille, ou celui qui est établi sur ses égaux. Les chefs des synagogues d’Allemagne et de quelques provinces d’Italie prennent le nom de ducs ou de princes des Juifs. Cela ne les rend pas plus grands seigneurs, ni plus libres.
Princeps exercitus, dans la Genèse (Genèse 21.35), signifie un général d’une armée qui n’était pas nombreuse, ou même un capitaine des gardes d’un prince. Abraham est qualifié par ceux d’Hébron, princeps Dei (Genèse 23.6), un grand prince. Le prince des panetiers (Genèse 40.20) de Pharaon était le premier des boulangers. Les princes des familles des lévites étaient les chefs et les principaux des familles ; le prince des prétres est le grand prêtre. Nicodème est nommé prince des Juifs (Jean 3.1), c’est-à-dire, il était considéré parmi les Juifs ; prince des Pharisiens, distingué dans cette secte, etc.