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Pomme, pontum, malum ; Pommier, malus.
Le nom malus ou malum se prend quelquefois en général, et répond à l’hébreu peri, qui signifie un fruit, et quelquefois il se prend pour une pomme et un pommier, et il répond à l’hébreu taphua.
Moïse dans la bénédiction qu’il donne à Joseph (Deutéronome 23.14), lui souhaite les fruits du ciel, les fruits du soleil et de la lune ; c’est-à-dire, des fruits produits par les pluies et les rosées du ciel, et par les douces influences du soleil et de la lune. L’Hébreu à la lettre : Les fruits délicieux du revenu du soleil, et les fruits délicats du revenu de lu lune. La Vulgate : De pomis coeli ; de pomis fructuum solis et lunoe. Le Chaldéen, et plusieurs autres sous le nom de fruits de la lune entendent ceux qui viennent chaque mois ; et sous le nom de fruits du soleil, ceux qui ne viennent qu’une fois l’année. Il y avait des arbres, comme les figuiers et les orangers, qui avaient presque toujours des fruits.
Moïse ajoute : des fruits des collines éternelles ; ce qui marque apparemment les vignes, les oliviers et les autres arbres qui viennent dans les montagnes.
Job (Job 9.26), pour marquer des vaisseaux fort légers et qui vont fort vite, se sert de cette expression, quasi naves poma portantes : mais l’Hébreu porte comme des vaisseaux d’abah, ce qui est expliqué diversement des vaisseaux de désir, qui ont le vent à souhait ; le Syriaque, des vaisseaux ennemis ; le Chaldéen, des vaisseaux chargés d’excellents fruits ; d’autres, des vaisseaux bien équipés ; enfin, des vaisseaux du fleuve Aba, dans la Babylonie.
Le Psalmiste (Psaumes 78.1) se plaint au Seigneur de ce que tes ennemis ont réduit Jérusalem, dans un tel état, qu’elle n’était plus que comme une cabane de sentinelle qui garde les fruits ou les vignes.
L’hébreu hum signifie proprement un monceau de sable, ou de, ruines, ou même un amas de pierres que l’on fait dans les champs ou dans les vignes. Comparez Michée (Michée 1.6).
L’Épouse du Cantique (Cantique 7.13) rit qu’elle a chez elle toutes sortes de fruits vieux et nouveaux, et qu’elle les a gardés à son Époux : In portis nostris omnia poma, etc. Mais l’Hébreu porte, magadim, des choses délicieuses, des douceurs. Dans nos portes il y a toutes sortes de douceurs, vieilles et nouvelles, je vous les ai mises en réserve Ô mon bien-aimé
Salomon dans ses Proverbes (Proverbes 25.11) dit qu’une parole dite en son temps est comme des pommes d’or sur un lit d’argent ; l’Hébreu, comme des pommes d’or dans des paniers d’argent claires-voies. Ces pommes d’or sont apparemment des oranges, ou des citrons. On portait au temple les prémices des fruit dans des paniers d’argent, disent les rabbins.
Le Seigneur avait ordonné aux Hébreux quand ils avaient planté des arbres fruitiers d’en retrancher les premiers fruits, et de n’en pas manger (Lévitique 19.23). Pendant les trois premières années, ces fruits étaient censés impurs. La quatrième année, tout le fruit était consacré au Seigneur ; et la cinquième année, le propriétaire commençait seulement à en recueillir le fruit pour son usage. Cela marquait le souverain domaine du Seigneur sur toute la terre, et sur tout ce qu’elle produisait.
Brocard reconnaît que l’on ne trouve que rarement dans la Palestine des pommes, des poires, des cerises, des noix et d’autres fruits semblables ; niais qu’en leur place ils ont quantité d’autres fruits, que l’on voit pendant toute l’année sur les arbres ; en sorte que souvent il y a sur le même arbre tout à la fois des fleurs et des fruits : et c’est peut-être ce que Moïse a voulu désigner sous le nom de fruits de la lune, comme nous l’avons remarqué plus haut. Ils ont aussi des citrons en quantité, et une sorte de pommier d’une espèce très-particulière. C’est un arbre qui ne dure pas plus de deux ans : mais lorsqu’il est desséché, ses racines en produisent un autre. Ses feuilles sont si longues, qu’elles égalent la hauteur d’un homme droit, et si larges, que deux de ces feuilles pourraient aisément couvrir tout un homme. Il porte des pommes en quantité, grosses comme un œuf, couvertes d’une peau assez épaisse, et de couleur jaune. Ses fruits sont ramassés en forme de raisins, de la grosseur d’une corbeille médiocre. Il y a quelquefois cent pommes dans un raisin. On voit par Josèphe et par toute l’Écriture que les figues, les olives, les dattes de palmier, les mûres, les pistaches, les amandes, les câpres, les raisins étaient fort communs dans la Palestine. Les auteurs parlent aussi du baume de Judée comme d’un arbrisseau qui ne se trouvait que dans ce pays-là. On y voyait aussi des noix, et des caroubes, dont l’enfant prodigue aurait désiré de manger son soûl (Luc 15.16) L’Épouse du Cantique parle du raisin du cypre (Cantique 1.3), qui est un arbrisseau de la hauteur d’un grenadier ; mais le raisin de cet arbrisseau n’est apparemment recommandable que par sa bonne odeur.
L’Écriture (Deutéronome 32.32) et les historiens parlent des fruits qui venaient aux environs de Sodome, qui au dehors paraissaient beaux et vermeils, et au dedans étaient pleins d’amertume, ou d’une espèce de suie et de cendre. Terram ipsam specie torridam vint frugiferam perdidisse, dit Tacite. Tertullien en parle de même.
Pommes d’Adam.
Jacques de Vitry raconte qu’on trouve dans la Palestine des arbres qui portent de très-beaux fruits et des pommes orangées, dans lesquelles on remarque comme la morsure d’un homme, et que pour cela on appelle pommes d’Adam. Hottinger parle aussi d’un arbre que l’on voit à Tripoli de Syrie, nommé vulgairement almauz ou pommes d’Adam. Cet arbre ne produit point de branches, mais seulement des feuilles étendues en forme de doigts. Ces feuilles sont si longues et si larges, qu’une seule est capable de couvrir un homme. Le fruit de cet arbre est comme une fève verte, d’une douceur de miel, et d’une odeur de rose. Quelques-uns appellent aussi pommes d’Adam ces fruits qu’on voit en Palestine et à Alexandrie, qui pendent en bouquets en si grande quantité qu’on en voit quelquefois jusqu’à vingt ensemble, et si grosses qu’elles égalent les plus grosses poires. Elles sont très-douces et d’un très-bon goût, et les feuilles de cet arbre sont si grandes, que chacune est de la longueur de presque deux pieds, ou une coudée. Il y en a qui disent que quand on coupe ces fruits en un certain sens, on y remarque la figure d’un crucifix. Voyez ci-devant Mandragore.