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Les lévites, au jour de leur consécration au service du Seigneur, se rasèrent tous les poils du corps, lavèrent leurs habits dans l’eau pure, furent arrosés d’eau d’expiation, offrirent des sacrifices, et furent offerts au Seigneur par Aaron (Nombres 8.7).
Les lépreux de même (Lévitique 14.8-9) devaient raser tous les poils de leurs corps le jour de leur purification et de leur expiation. Cette cérémonie marquait qu’ils ne voulaient laisser sur eux-mêmes aucun endroit où il pût rester la moindre souillure, qui ne fût découvert, nettoyé et purifié.
Poil de chèvres.
Moïse employa le poil de chèvres pour faire les courtines du tabernacle (Exode 25.4) [Voyez chèvre]. Les anciens et les nouveaux écrivains parlent souvent des chèvres d’Asie, de Phrygie, de Cilicie, dont on tond le poil qui est très-grand, pour en faire des étoffes. Bellon dit que ces chèvres ont le poil blanc ; et Busbèque assure qu’il est très-fin et très-brillant, et qu’il pend jusqu’à terre, qu’il est d’une beauté qui ne le cède guère à la soie, qu’on ne le tond jamais, mais qu’on l’arrache avec des peignes. Les bergers ont soin de les laver souvent dans les rivières. Les femmes de ce pays filent ce poil, et on le porte à Angora, où l’on le met en œuvre, et où on lui donne la bonne teinture. Il s’en fait encore aujourd’hui un grand trafic à Angora et à Alep. On peut voir aussi Aristote, Histoire animal., livre 8 c. 18, 2.2, et Plin., livre 8 c. 50, et Varron, de Re rustica, livre 2, et Virgil., Georgic.
M. Tournefort a fait dessiner et graver ces chèvres d’Angora avec leur poil. Il dit que ce sont les plus belles chèvres du monde ; qu’elles éblouissent par leur blancheur. Leur poil est aussi fin que la soie, frisé naturellement par tresses de huit ou neuf pouces de long. On en fait plusieurs belles étoffes, et surtout du camelot. Ces chèvres ne se voient qu’à quatre ou cinq journées d’Angora et de Beibasar. Leurs portées dégénèrent quand on les transporte plus loin : apparemment à cause du pâturage qui est plus gras qu’aux endroits que nous avons nommés. Le poil de chèvres se vend depuis quatre livres jusqu’à douze ou quinze livres l’oque ; il y en a même de vingt ou vingt-cinq écus l’oque. Mais ce dernier est destiné uniquement pour le camelot qu’on fait pour le sérail du grand-seigneur.
Les ouvriers d’Angora emploient le fil de chèvres tout pur dans leurs camelots ; au lieu qu’à Bruxelles je nesais pourquelle raison un est obligé d’y mêler du fil de laine. En Angleterre on mêle de cette toison dans les perruques, mais il ne faut pas qu’elle soit filée.
Poil de chameaux.
Saint Jean-Baptiste était vêtu d’un habit de poil de chameaux (Matthieu 3.4 Marc 1.6)., non pas d’une peau de chameaux, comme nos peintres et nos sculpteurs le dépeignent quelquefois, mais d’un gros camelot composé du poil de chameaux. Cet animal porte une soie fort fine en certains endroits, et on en fait des étoffes fort estimées ; mais son poil est dur, et n’est guère propre qu’à faire de gros habits et des espèces de cilices. C’est la remarque de l’auteur de l’ouvrage imparfait sur saint Matthieu, qui est imprimé parmi les œuvres de saint Chrysostome. Élien raconte que sur la mer Caspienne il y a des chameaux dont la laine est si fine qu’elle ne le cède point à la laine de Milet ; que les prêtres et les plus riches du pays se servent de l’étoffe qu’on en fait. Quelques-uns croient oue le camelot tire son nom du chameau, parce qu’il est fait de laine et de poil de chameaux mais aujourd’hui il n’entre point de poil de chameaux dans sa composition.