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Il semble, par quelques expressions de l’Écriture, que les anciens Hébreux concevaient que les pluies venaient de certains grands réservoirs qu’ils supposaient être au-dessus des cieux, et que Moïse appelle les eaux supérieures opposées aux eaux inférieures, qui sont celles de la mer. Par exemple, Moïse dit qu’au temps du déluge les eaux ne tombèrent pas à l’ordinaire mais que les cataractes du ciel furent ouvertes (Genèse 7.11). Voyez aussi (Psaumes 32.7 ; 41.3). Osée (Osée 2.21) dit que dans les temps de sécheresse, les nues crient vers le Seigneur, et le prient de faire couler dans elles les eaux qu’il tient dans ses trésors ou dans ses réservoirs. En d’autres endroits (Job 37.12 ; 38.37) l’Écriture nous décrit les nues comme des outres qui se remplissent des eaux que le firmament laisse couler dans leur capacité. Les rosées elles-mêmes viennent de l’abîme d’en haut (Deutéronome 33.28), c’est-à -dire, des eaux supérieures.
Les auteurs sacrés parlent souvent de la pluie de la nouvelle saison et de la pluie de l’arrière-saison (Deutéronome 11.14). Voyez aussi Osée (Osée 6.3). Les rabbins et la plupart des interprètes croient que pluvia temporanea, nommée en hébreu jorah, signifie la pluie de l’automne ; et que pluvia serotina, en hébreu malkusch, signifie celle du printemps. On sait que les Juifs commençaient leur année eu automne ; ce qui donne quelque vraisemblance à l’opinion qui veut que pluvia temporanea signifie la pluie de l’automne.
Mais nous croyons au contraire que jorah signifie la pluie du printemps, et malkusch la pluie de l’automne. Dans la Judée il ne pleuvait ordinairement qu’en deux saisons, au printemps et en automne. Jorah est toujours mis la première et malkusch la seconde. C’est l’ordre naturel des saisons ; le printemps est avant l’automne. Malkusch dérive du verbe lakasch, qui signifie faire la vendange, tarder, différer, et recueillir le regain ou l’herbe des prés qui vient dans l’arrière-saison. De plus malkusch signifie une pluie que la terre désire avec grande ardeur (Job 29.23 Proverbes 16.15 Osée 6.3) comme celle qui succède aux sécheresses de l’été. Joël (Joël 2.23) dit que le Seigneur donnera à Israël la pluie du printemps, jorah, et la pluie de l’automne (malkusch) au commencement (de l’année). Or si malkusch signifie la pluie de l’automne, on conviendra sans doute aisément que forait signifie celle du printemps. Les Septante l’ont pris dans le sens que nous venons de marquer ; et Hésiode a exprimé la pluie du printemps et celle de l’automne par des termes de même valeur que ceux dont se sont servis les Septante.
Moïse, décrivant la terre de Chanaan, dont il relève les avantages sur ceux d’Égypte (Deutéronome 11.10-11), dit que le pays de Chanaan n’est pas comme celui de l’Égypte, où l’on est obligé de conduire les eaux par machines et à force de travail sur les campagnes et sur les jardins, parce qu’il ne pleut point en ce pays-là , au lieu que la Palestine est un pays de montagnes et de vallées, qui attend les pluies du ciel. Nous avons décrit ci-devant, sous l’article pied, la manière dont on arrose les terres de l’Égypte, sur lesquelles l’inondation du Nil ne peut pas s’étendre. Pour la terre de Chanaan, tout le monde sait qu’elle est arrosée de grosses rosées pendant l’été et de pluies au printemps et eu automne ; d’où vient que Dieu promet aux Israélites, s’ils demeurent fidèles à ses commandements, de leur donner les pluies en leur temps : (Lévitique 26.3) ; et au contraire Moïse les menace, s’ils manquent à la fidélité qu’ils doivent à Dieu, de leur envoyer des pluies de sable et de poussière : (Deutéronome 28.24), plus capables de dessécher et de brûler que de rafraîchir leur terre.
Les Hébreux comparent souvent la parole et le discours à la pluie : Concrescat ut pluvia doctrina mea (Deutéronome 32.2). Et l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 39.9) : Tamquam imbres (sapiens) mittet eloquia sapientice suce. Job dit que dans le temps de sa prospérité on l’écoutait avec respect et avec avidité ; que ses discours coulaient comme une douce pluie (Job 29.21-23) ; qu’ils l’attendaient comme la pluie, et ouvraient la bouche comme pour recevoir la pluie de l’arrière-saison.
Le Psalmiste (Psaumes 134.7) et Jérémie (Jérémie 10.13 ; 51.16) remarquent comme un effet de la puissance de Dieu, qu’il change les éclairs en pluie. Les éclairs précèdent le tonnerre et la pluie ; et lorsqu’on voit un éclair, et qu’on entend un grand éclat de tonnerre pendant un orage, on est sûr qu’on voit aussitôt la pluie redoubler ; la chose est aisée à expliquer : L’éclair et le tonnerre ne sont produits que par la chute des nues les unes sur les autres ; et cette même chute est la cause des pluies. Le prophète peut donc marquer ici que les éclairs sont comme les avant-coureurs et les signes naturels de la pluie ; peut-être aussi que le peuple croyait que les éclairs se changeaient en pluie, ou qu’ils la produisaient. Quelques-uns l’entendent ainsi : Dieu, par sa puissance, allie l’éclair avec la pluie, le feu avec l’eau ; choses qui sont naturellement incompatibles.
Prières pour La pluie. Voyez le Calendrier, au 2 et au 25 de casleu, aux 8,9 et 20 d’adar, et au 29 de nisan