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Ville de Mysie, dans l’Asie Mineure. Du temps que saint Jean l’Évangéliste écrivit son Apocalypse, l’ange ou l’évêque de Mysie était un très-saint hoilime, à qui le Fils de Dieu adressa ces paroles (Apocalypse 3.7-9) : Voici ce que dit le Saint : le Véritable, celui qui a la clef de David ; qui ouvre, et personne ne ferme ; qui ferme, et personne n’ouvre : Je sais quelles sont vos œuvres ; je vous ai ouvert une porte, que personne ne peut fermer ; parce que vous avez peu de force, que vous avez gardé ma parole, et n’avez point renoncé mon nom. Je vous amènerai bientôt quelques-uns de ceux qui sont de la synagogue de Satan ; qui se disent Juifs, et ne le sont pas ; mais qui sont des menteurs. Je les ferai bientôt venir se prosterner à vos pieds, et ils connaîtront que je vous aime. Parce que vous avez gardé la patience ordonnée par ma parole, je vous garderai aussi de l’heure de la tentation, qui doit venir sur tout l’univers, pour éprouver tous les habitants de la terre. Je dois venir bientôt ; conservez ce que vous avez, de peur qu’un autre ne prenne votre couronne : Quiconque sera victorieux, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu : il n’en sortira plus, et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, et mon nom nouveau.
On ignore qui était cet évêque de Philadelphie. Auréolus et de Lyra croient que c’était saint Quadrat, disciple des apôtres, et apologiste de la religion chrétienne, qui présenta une apologie à l’empereur Adrien. Les Grecs, dans leur office, lui donnent le nom d’apôtre ; et Eusèbe, faisant son éloge, le nomme évangéliste, parce qu’il s’était consacré à aller de province en province annoncer l’Évangile. Mais aucun ancien ne dit qu’il ait été évêque de Philadelphie. On connaît aussi un saint Quadrat, évêque d’Athènes, et martyr vers l’an de Jésus-Christ 175. Mais il est différent de l’apologiste, et ce ne peut être celui dont parle saint Jean dans l’Apocalypse [Philadelphie est située au nord-est du mont Tmolus, et à quelques lieues vers l’est de Sardes, dont il ne reste plus que des ruines. C’est que Sardes ne tint pas compte des avertissements de l’auteur de l’Apocalypse, tandis que Philadelphie, au contraire, y eut égard. Philadelphie est aujourd’hui appelée Allah-Shehr, c’est-à-dire cité de Dieu. Cette ville seule résista longtemps à la puissance des Turcs ; et, pour employer les termes de Gibbon, à la fin elle a capitulé avec le plus superbe des Ottomans. Parmi les colonies et les Églises grecques d’Asie, ajoute-t-il, Philadelphie est encore debout ; c’est une colonne dans une scène de ruines (chapitre 64). « C’est vraiment une circonstance intéressante, dit M. Hartley, que de trouver le christianisme plus florissant ici que dans beaucoup d’autres parties de l’empire turc : les chrétiens y forment encore une population nombreuse ; ils y occupent trois cents maisons. Le service divin s’y célèbre tous les dimanches dans cinq églises. » M. Hartley dit encore (Missionary Register, juin 1827) : « La circonstance du nom Allah-Shehr, cité de Dieu, que porte maintenant Philadelphie, considérée dans son rapprochement avec les prophéties faites à cette Église, et spécialement avec celle qui dit que le nom de cité de Dieu serai técrit sur ses membres fidèles, est au moins une singulière coïncidence. » M. Keith (Accomplissement littéral des prophéties), ajoute : et Les iniquités toujours croissantes des hommes ont laissé des traces qui annoncent combien sont terribles les jugements de Dieu ; la fidélité, au contraire, de l’Église de Philadelphie à garder sa parole a laissé sur la terre un gage et un monument de la vérité du Seigneur ; et la gloire plus sublime promise à ceux qui auront vaincu aura sa réalisation dans le ciel ; et à leur égard (non pas toutefois à l’égard d’eux exclusivement), le Rédempteur glorifié confirmera la vérité de ses saintes paroles : Quiconque sera victorieux, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu : aussi est-il certain que Philadelphie, quand tout autour d’elle est renversé, se tient encore debout, de l’aveu même de nos ennemis, comme une colonne sur un théd Ire de ruines »]
Autrement Rabbat, ou Rabbat-Ammon, Rabbat filiorum Ammon, Ammana, ou Rabat-Amana, capitale des Ammonites, située dans les montagnes de Galaad, vers les sources du fleuve Arnon. Elle est quelquefois attribuée à l’Arabie ; quelquefois à la Coelé-Syrie. Eusèbe la place à dix milles de Jazer, vers l’orient. Il est assez vraisemblable que cette ville était occupée par le roi Og, puisque du temps de Moïse (Deutéronome 3.11) on y montrait encore son lit de fer, long de neuf, eoudées et large de quatre. Philadelphie était du nombre des dix villes de la Décapole de delà le Jourdain. Josèphe étend la Pérée ou la région de delà le Jourdain, depuis ce fleuve iusqu’à Philadelphie. Voyez ci-après Rabbat-Ammon. On dit que cette ville reçut le nom de Philadelphie de Ptolémée Philadelphe, roi d’Égypte. Saint Ignace, le martyr, y avait apparemment prêché l’Évangile et c’est à l’Église de ce lieu qu’il écrivit ; lettre intitulée : Aux Philadelphiens.