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Lorsque l’ange Raphaël s’offrit pour accompagner le jeune Tobie allant à Ragès, il dit qu’il était Azarias, fils du grand Ananias (Tobie 5.18). Tobie père lui répondit : Vous êtes d’une grande naissance. On ne sait rien davantage de cet Ananias.
Un des trois [quatre (Daniel 1.6)] jeunes hommes de la tribu de Juda et de la race royale, qui, ayant été menés captifs, à Babylone, furent choisis parmi les autres pour être instruits de toutes les sciences des Chaldéens, et pour servir dans le palais de Nabuchodonosor. On changea le nom d’Ananias en celui de Sidrach (Daniel 1.7), et on l’éleva avec Daniel [et les deux autres] dans la cour du prince. [Daniel est le premier nommé de ces quatre jeunes hommes, Ananias le second, Misael vient en troisième lieu, et Azarias enfin. Le nom de Daniel fut changé en celui de Baltassar, Misael fut appelé Misach, et Azarias Abdénago. On sait que le changement de nom était une marque du domaine et de l’autorité de celui qui le faisait ou l’ordonnait. Les quatre princes juifs, quoique à la cour de Nabuchodonosor, purent pratiquer la loi du vrai Dieu ; ne voulant pas manger des viandes défendues par Moïse, ils engagèrent l’eunuque chargé de les nourrir, à ne pas les gêner sur ce point. Dieu bénit leur fidélité à sa loi. Réduits aux simples légumes, ils effacèrent par leur embonpoint les autres jeunes gens nourris de la table du roi. La sagesse et la science de Daniel parurent avec éclat dans deux occasions, c’est-à-dire dans l’affaire de Suzanne, et dans une circonstance où le roi avait mis les savants à une épreuve impossible ; aussi le roi l’éleva-t-il au-dessus des satrapes de l’empire et des savants de Babylone ; et à sa recommandation ; Sidrac, Misach et Abdénago furent nommés intendants des affaires ou des travaux publics dans la province de Babylone (Daniel 2). Quelque temps après,]
Nabuchodonosor ayant fait dresser une statue d’or dans la campagne de Dura (Daniel 3.1-2), près de Babylone, et, ayant ordonné sous peine de la vie à tous ses sujets de l’adorer, Sidrach, Misach et Abdénago ne crurent pas devoir déférer à des ordres si injustes. [Mais, étrangers élevés aux premières charges de l’État, captifs commandant aux vainqueurs, ils excitaient l’envie et la haine ; leurs ennemis les dénoncent au roi, les accusant de mépriser ses ordres exprimés par une loi formelle. Nabuchodonosor les fait venir en sa présence, les interroge, les menace de les faire jeter dans la fournaise ardente, et termine par une sorte de blasphème : Quel est le dieu qui puisse vous arracher de ma main ? Les trois Juifs lui répondent par cet admirable discours : Il n’est pas besoin, Ô roi, que nous vous répondions sur ce sujet ; notre Dieu, le Dieu que nous adorons, peut certainement nous préserver du feu de la fournaise ; il nous délivrera de votre puissance, Ô roi, mais qu’il nous délivre ou nous laisse périr, nous ne servirons point vos dieux, nous n’adorerons point la statue d’or que vous avez élevée]. C’est pourquoi ils furent jetés dans la fournaise ardente. Mais Dieu ne permit pas que la flamme les endommageât, ils en sortirent aussi sains qu’ils y étaient entrés. L’ange du Seigneur descendit avec eux dans la fournaise, et suspendit à leur égard l’activité de la flamme [Il en fut autrement à l’égard des exécuteurs de la tyrannie de Nabuchodonosor ; comme ils excitaient le feu de la fournaise en y jetant du naphte, des étoupes et d’autres matières extrêmement combustibles, ils furent brûlés par les flammes (Daniel 3.22-46) ; des spectateurs qui s’étaient approchés trop près eurent le même sort (Daniel 4.8). Au contraire, les trois Hébreux, tranquilles sous la protection de Dieu, marchaient accompagnés d’un ange au milieu des flammes qui s’étaient écartées et entre lesquelles s’était établi un courant d’air doux et frais comme le zéphyr qui sème la rosée du matin. Qui pourrait peindre l’enthousiasme divin dont furent alors saisis ces amis du ciel, ou exprimer leurs brûlants transports, leurs sublimes élans ! Qui répétera dignement les paroles de ce magnifique chant de louange qu’ils entonnèrent en chœur ! Cieux, terre, mers, et vous tous, êtres innombrables qui peuplez les espaces immenses, unissez votre voix à celle des trois Hébreux de la fournaise ardente, pour glorifier l’Éternel et célébrer sa grandeur dans les siècles des siècles !
Nabuchodonosor, frappé d’étonnement à la vue de ce prodige, se lève tout à coup, appelle les serviteurs de Dieu, qui sortent gaiement de la fournaise comme d’un lieu de rafraîchissement ; tous les yeux sont fixés sur eux, on ne peut se lasser de les regarder, on voit que pas un cheveu de leur tête n’a été brûlé, et on s’assure que l’odeur du feu n’est pas même passée dans leurs vêtements. Dans le transport de son admiration, le roi rend un hommage solennel au vrai Dieu, et appelle les trois Hébreux à des postes encore plus élevés que ceux qu’il leur avait confiés auparavant].
Cela arriva Vers l’an du monde 3443, avant Jésus-Christ 557 avant l’ère vulgaire 561 ; et après que Nabuchodonosor eut été métamorphosé en bœuf, et qu’ensuite il eut été rétabli sur le trône, il raconta lui-même cette métamorphose et le songe qui l’avait précédée, dans l’édit qu’il donna à l’occasion du miracle arrivé en faveur des trois Hébreux (Daniel 3-4). Il y avait alors environ vingt-sept ans qu’Ananias et Daniel étaient à Babylone en captivité. Les Juifs attribuent un traité du Jeûne, à Ananie, Misael et Daniel [D. Calmet croit que le miracle de la fournaise ardente eut lieu après le rétablissement de Nabuchodonosor sur le trône ; d’autres croient, avec plus de raison, qu’il arriva avant sa métamorphose. L’Art de vérifier les dates en fixe la date à l’année d’après la destruction du temple de Jérusalem, c’est-à-dire à l’an 586 avant Jésus-Christ, et c’est à cette même époque, immédiatement après le miracle, qu’il rendit l’édit dont il fut l’occasion, et par lequel se termine le récit.
Je croirais manquer au lecteur si j’omettais de rapporter ici une page que j’ai empruntée à un auteur sur l’histoire d’Ananias ou Sidrac et de ses deux amis. « Il y a dans ce récit, dit-il, à côté d’un fait évidemment miraculeux, un autre qui ne l’est pas, la mort des ministres de cette exécution horrible. C’est une imprudence humaine, et non une punition divine. Sans parler de la haine qui pouvait animer des soldats de Nébucadnetsar contre des Juifs ni de l’habitude de cruauté qui forme un trait constant des mœurs de l’Asie, on remarque quelquefois dans les bourreaux un emportement de zèle, un élan de barbarie qui les entraîne ; ils se complaisent alors en leur affreux ministère, et ils y courent avec joie ; c’est à leurs yeux une distinction, non une ignominie ; ceux-ci, fiers d’être choisis comme les hommes les plus forts de l’armée, veulent par leur empressement se rendre dignes de cette gloire en présence du roi et de sa cour. Il fallait d’ailleurs s’approcher de très près des bouches de la fournaise pour y jeter des hommes couverts de leurs vêtements et chargés de liens ; ces fournaises avaient la forme d’un puits, non creusé à fleur de terre, mais à rebords élevés : le feu avait été redoublé, et l’on conçoit aisément que ces bourreaux aient péri, non consumés, mais suffoqués par la fumée la chaleur et les flammes. Enfin, le récit dont les termes exacts confirment toutes ces idées (Daniel 3.22), ne dit pas que ces malheureux soient morts à l’instant. Tout contribue donc à nous faire reconnaître ici un accident et non un miracle.
Avec la même franchise, nous voyons un prodige dans la délivrance des trois fidèles Hébreux ; le récit, nous en convenons, est la seule preuve du récit ; mais Combien d’autres faits scripturaires on révoquerait en doute, sous prétexte que pour être racontés, ils ne sont pas prouvés ! Le soin que l’auteur a pris d’expliquer naturellement la mort des bourreaux, est une très-forte présomption en faveur de la vérité du reste ; les détails sont trop minutieux pour être inventés à plaisir ; la scène est conforme jusque dans ses moindres circonstances aux mœurs et au génie de l’Orient ; Nébucadnetsar y respire tout entier, et la réponse de Sadrac est un de ces discours sublimes et simples, qui ne peuvent venir sur les lèvres qu’en présence des dangers mêmes qui les inspirent. Aussi cet événement est un de ceux par lesquels le Seigneur voulut se déclarer, jusque sur les rives de l’Euphrate, le Dieu d’Israël ; il fait partie du plan que la Providence a rempli par le ministère de Daniel ; c’est, comme l’affreuse maladie de Nébucadnetsar, un des secours, une des consolations, une des garanties accordées en dédommagement de la captivité, et nous avons vu que pendant ces soixante-dix ans il fallait qu’Israël en reçût pour ne pas cesser d’être Israël. Dans un dessein si grand et si beau, est-il donc déraisonnable de croire que la main toute-puissante qui alluma le soleil dans l’espace, puisse éteindre un moment l’effet du feu sur la terre, et le Dieu qui s’est montré dans le buisson d’Horeb, n’était-il pas du temps de Daniel le même qu’au siècle de Moïse !
On a demandé comment les trois amis, seuls parmi les Juifs de Babylone, sont accusés et punis ; on a oublié que le décret du roi ne convoquait à cette folle apothéose que les grands et les seigneurs de la cour (Daniel 3.2-3). On s’est étonné aussi de l’absence du nom de Daniel dans cette histoire, c’est là une de ces objections tout à fait hypothétiques que la saine critique s’interdit ; les causes les plus simples, une maladie, une absence, expliquent comment Daniel n’a point partagé le danger de ses amis, et l’omission de son nom indique que le récit a été rédigé en un temps assez voisin de l’événement, pour que personne ne s’étonnât de ne l’y trouver point.
La conduite de ces trois martyrs de l’ancienne alliance, dignes de ce nom, quoiqu’ils n’aient pas souffert, est un des plus admirables exemples de fidélité religieuse que la persécution ait produits. Sans parler du courage avec lequel ils bravent la mort la plus affreuse que la rage des méchants aient imaginée, c’est peu de croire ; leur foi offre ce touchant et beau caractère d’espérer la délivrance et de suivre son devoir, que Dieu la refuse ou l’accorde dans ce monle. Ô roi, notre Dieu peut nous délivrer de ta main, voilà l’attente et la confiance ; sinon, sache que nous ne servirons point tes dieux, voilà la résignation. Il est juste et doux d’espérer, mais il est plus difficile et plus nécessaire de se soumettre ; car l’espérance n’est pas toujours possible et la résignation est toujours indispensable].
De la tribu de Benjamin, qui, au retour de la captivité de Babylone, fit bâtir une partie des murs de Jérusalem (Néhémie 11.33).
Marchand juif, qui convertit au judaïsme Izate, fils de Monobaze, roi des Adiabéniens. Orose veut qu’Ananias ait été chrétien, et qu’il ait converti Isate à notre sainte religion. Voyez ci-devant Adiabene. Cette conversion arriva vers l’an 41 de Jésus-Christ
Fils de Nébédée, souverain pontife des Juifs. Il succéda à Joseph, fils de Camith, l’an du monde 4050, et il eut pour successeur Ismaël, fils de Fabée, l’an du monde 4066, et 66 de Jésus-Christ, 63 de l’ère vulgaire. Quadratus, gouverneur de Syrie, étant venu dans la Judée à l’occasion des bruits qui étaient entre les Samaritains et les Juifs, envoya à Rome le grand-prêtre Ananias pour rendre compte de sa conduite à l’empereur Claude. Il sut si bien se justifier qu’il revint absous.
Saint Paul ayant été arrêté à Jérusalem par le tribun des troupes romaines qui gardaient le temple (Actes 22.23-24 ; 23.1-3), lui déclara qu’il était citoyen romain, ce qui obligea ce tribun à le traiter avec quelque distinction. Et comme il ne savait pas de quoi il était accusé par les Juifs, il fit assembler dès le lendemain les prêtres, et mit saint Paul au milieu d’eux pour s’expliquer. Saint Paul leur dit : Mes frères, j’ai vécu jusqu’ici devant Dieu dans une bonne conscience ; il n’en dit pas davantage. Et le grand-prêtre Ananias ordonna à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur le visage. L’Apôtre lui répliqua : Dieu vous frappera, muraille blanchie, vous êtes assis comme mon juge pour me juger selon la loi, et vous me faites frapper contre la loi. Ceux qui étaient présents lui dirent : Vous outragez de paroles le grand-prêtre de Dieu : Il répondit : Mes frères, je ne savais pas qu’il fut grand-prêtre, car il est écrit : Vous ne maudirez point le prince de votre peuple.
Après cela saint Paul sachant que l’assemblée était composée de pharisiens et de saducéens, se mit à crier : Mes frères, je suis pharisien et fils de pharisien, et je ne suis ici appelé en jugement que pour la résurrection des morts. À ces mots l’assemblée se partagea, et le tribun craignant qu’ils ne missent Paul en pièces, le retira du milieu d’eux. Le lendemain plus de quarante hommes se dévouèrent, et firent vœu de ne boire ni manger qu’ils n’eussent tué Paul. Ils avertirent les prêtres de leur résolution, et les prièrent de faire naître quelque occasion, pour engager le tribun a faire de nouveau paraître Paul devant eux, afin qu’ils le missent à mort. Mais saint Paul ayant fait savoir ce complot au tribun, celui-ci le fit mener à Césarée, afin que Félix, gouverneur de la province, prît connaissance de son affaire.
Lorsque les prêtres surent qu’il était arrivé à Césarée, le grand-prêtre Ananias et quelques autres Juifs s’y rendirent pour l’accuser (Actes 24) : mais l’affaire fut remise, et saint Paul demeura deux ans en prison à Césarée. La prédiction qu’il avait faite à Ananias, que Dieu le frapperait, s’accomplit de cette sorte : Albin, gouverneur de Judée étant venu dans le pays, Ananias trouva moyen de le gagner par ses libéralités (Josèphe Antiquités). Il était regardé comme le premier de sa nation, à cause de ses grands biens, de ses amis et de ses grandes richesses. Mais il avait des gens fort violents, qui prenaient de force, et pillaient à la campagne les dîmes qui appartenaient aux prêtres. Ils faisaient tout cela impunément, à cause du grand crédit que ses richesses lui avaient acquis à Jérusalem.
Dans ce même temps plusieurs troupes d’assassins infestaient la Judée et y commettaient mille ravages ; dès que quelques-uns de leurs compagnons étaient tombés entre les mains des gouverneurs de la province, et qu’on était prêt à leur faire souffrir le dernier supplice, ils ne manquaient pas d’arrêter quelques-uns des domestiques ou des parents du grand-prêtre Ananias, afin que ce pontife s’employât à procurer la liberté à leurs compagnons, pour tirer de leurs mains ceux qu’ils détenaient. Ainsi ils prirent un jour un des fils d’Ananias nommé Eléazar, et ne le relâchèrent qu’après qu’on leur eut remis dix de leurs compagnons. Cette licence fut cause que leur nombre s’augmenta considérablement, et que le pays se vit exposé à mille ravages.
Enfin Eléazar, son fils, s’étant mis à la tête d’un parti de mutins, qui s’était rendu maître du temple, et qui défendait d’offrir des sacrifices pour l’empereur, et les assassins s’étant joints à lui, il abattit la maison de son père, et ce souverain sacrificateur s’étant caché avec son frère dans les canaux du palais royal, et ayant été découvert par les séditieux, l’un et l’autre furent tués, sans que ceux de la faction eussent égard qu’Ananie était père de leur chef. Ainsi Dieu frappa cette muraille blanchie tout au commencement de la guerre des Juifs. Il faut bien distinguer ce que dit Josèphe d’Ananie souverain pontife, de ce qu’il raconte du même Ananie déposé du pontificat, pour ne pas tomber dans la faute de ceux qui en ont fait deux personnes.
Surnommé le Saducéen, il fut un des plus ardents défenseurs de la révolte des Juifs contre les Romains. Il fut envoyé par Eléazar, chef des factieux, à Métilius, capitaine des troupes romaines, qui était enfermé dans le palais royal de Jérusalem, pour lui donner parole de la part des rebelles, qu’on lui accorderait la vie, à lui et à ses gens, à condition qu’il sortirait de la place, et qu’il rendrait les armes. Mais Métilius s’étant rendu à ces conditions, les factieux n’y eurent aucun égard :ils égorgèrent tous les Romains, à l’exception de Métilius, qui promit de se faire Juif (An de Jésus-Christ 66). Ce fut le même Ananias qui fut député par Eléazar vers les Iduméens, pour les inviter à venir à Jérusalem au secours des rebelles, contre Ananus qu’ils accusaient de vouloir livrer la ville aux Romains. Ceci arriva l’an de Jésus-Christ 67.
Fils de Masbal, de la race des prêtres, et originaire d’Emmaüs, il fut mis à mort par Simon, chef d’un parti de mécontents. Il fut tué avec quinze autres Juifs des principaux de la ville, pendant le dernier siège de Jérusalem par les Romains.
Il un des premiers chrétiens de Jérusalem, qui s’étant converti avec sa femme Saphire, vendit son héritage, et mit à part une partie du prix, puis vint apporter le reste à saint Pierre, disant que c’était tout ce qu’il l’avait vendu. Mais l’Apôtre à qui le Saint-Esprit avait révélé sa tromperie, lui en fit de grands reproches, et lui dit que c’était au Saint-Esprit qu’il avait menti et non aux hommes. En même temps Dieu frappa Ananie, et il tomba mort aux pieds de l’Apôtre (Actes 5.1-3). Peu d’heures après, Saphire, sa femme, arriva, et saint Pierre lui ayant fait la même demande qu’à son mari, elle fit aussi un mensonge, et fut frappée de mort comme lui. Cela arriva l’an 33 ou 34 de l’ère vulgaire, peu de temps après l’Ascension du Sauveur.
On demande en quoi consistait le péché d’Ananie et de Saphire, et si leur faute fut punie de la damnation éternelle, ou simplement de la mort corporelle. Quant à la première question, plusieurs anciens ont cru que les premiers fidèles embrassant le christianisme et prenant la résolution de vendre leurs héritages, cette résolution enfermait une espèce de vœu, au moins implicite, de ne s’en rien réserver, mais de mettre tout en commun ; et qu’Avanie et Saphire ayant violé ce vœu, avaient commis une espèce de parjure et de sacrilège, en se réservant quelque chose de ce qu’ils avaient vendu. Ceux qui sont dans cette opinion, ne doutent point qu’Ananie et Saphire n’aient commis un péché mortel. Si vous ajoutez à cela le mensonge qu’ils firent au Saint-Esprit, et l’injure qu’ils firent à Dieu, en le tentant, et en doutant en quelque sorte de son pouvoir, leur faute paraîtra encore plus grande.
Mais on n’en doit pas conclure absolument qu’ils aient été damnés, puisque Dieu put leur inspirer une vive douleur de leur faute, et les punir d’une mort temporelle, pour leur épargner des supplices éternels, qu’ils auraient mérités, s’ils étaient morts dans l’endurcissement et dans l’impénitence. Origène, saint Jérôme, saint Augustin, Pierre de Damien, et quelques modernes, ont suivi cette opinion, qui est favorable au salut d’Ananie. Mais saint Chrysostome, saint Basile et quelques autres sont dans un sentiment tout contraire. On ne voit en eux aucune marque de pénitence, et il n’y a aucune distance entre leur crime et leur mort (Grotius y voit le péché contre le Saint Esprit). Le plus sûr est de laisser à Dieu la décision de ces sortes de questions, qui sont plus curieuses que nécessaires.
Disciple de Jésus-Christ, demeurant à Damas, auquel le Seigneur dit dans une vision (Actes 9.10), d’aller trouver Paul nouvellement converti, et arrivé à Damas. Ananie répondit : Seigneur, j’ai entendît dire de plusieurs combien cet homme a fait de maux à vos saints dans Jérusalem, et même il a reçu un pouvoir des princes des prêtres de cette ville, d’emmener prisonniers tous ceux qui invoquent votre nom. Mais le Seigneur lui dit : Allez le trouver, car cet homme est un instrument que j’ai choisi pour porter mon nom devant les Gentils, devant les rois, et les enfants d’Israël ; et je lui montrerai combien il aura à souffrir pour mon nom. Ananie alla donc dans la maison où Dieu lui avait dit où était Paul ; il lui imposa les mains, et lui dit : Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui vous est apparu dans le chemin, m’a envoyé pour vous rendre la vue, et pour vous donner le Saint-Esprit. Aussitôt il tomba de ses yeux comme des écailles, il recouvra la vue, et s’étant levé, il fut baptisé.
On ne sait de la vie de saint Ananie, que la seule circonstance que nous venons de raconter. Le livre des Constitutions apostoliques ne le croit que laïque ; Œcuménius, et quelques nouveaux croient qu’il était diacre ; saint Augustin veut qu’il ait été prêtre, puisqu’il est dit que saint Paul lui fut renvoyé, afin qu’il reçût par sa main, le sacrement dont Jésus-Christ a laissé la dispensation au sacerdoce de son Église. Les nouveaux Grecs soutiennent qu’il était au nombre des soixante et dix disciples, et qu’il fut fait évêque de Damas ; et qu’ayant remporté la couronne du martyre, il fut enterré dans la même ville. On y voit une fort belle église où il est enterré, et où les Turcs, qui en ont fait une mosquée, ne laissent pas de conserver beaucoup de respect pour son tombeau. Les Grecs font sa fête le premier jour d’octobre, et les Latins le 25 de janvier.
C’est ainsi que quelques anciens, appellent saint Anian, premier évêque d’Alexandrie, après saint Marc. [Voyez Anianus].
Fils du parfumeur, selon la Vulgate ; des parfumeurs, selon l’Hébreu ; de Rokeim, disent les Septante ; peut-être de Rokeia, supposent quelques commentateurs (Néhémie 3.8).