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Perdrix
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

La perdrix est un oiseau excellent à manger, dont le vol est bas et de peu d’étendue. Les perdrix grises sont les plus communes, les rouges sont les plus grosses. Il y a des perdrix blanches dans les Alpes, qui sont velues par les pieds. Saint Augustin dit que la perdrix est un animal querelleux et qui aime la contention. On emploie pour la prendre cette même inclination qui la porte à contester ; elle se jette avidement par là dans les filets de l’oiseleur. Il lui compare les hérétiques qui aiment à contester, et qui veulent l’emporter dans la dispute pour séduire les simples. Il leur applique ce passage de Jérémie (Jérémie 17.11) : La perdrix couve ce qu’elle n’a point produit ; elle ramasse des richesses, mais non avec jugement et justice. Saint Ambroise et saint Jérôme enseignent que la perdrix ravit les œufs d’une autre perdrix, et les couve de même que les siens ; mais qu’aussitôt que les petits qu’elle a ainsi éclos, sont en état de voler ils s’envolent et suivent la voix de leur véritable mère. Les commentateurs l’expliquent de même. Voyez Vatable, Sanctius, Munster, Tirin, Ménochius, etc. Mais on a de la peine à justifier cela par les auteurs qui ont écrit l’histoire naturelle.

Les Septante lisent : La perdrix a crié, elle a rassemblé ce qu’elle n’a point produit. Sur quoi Théodoret remarque que les chasseurs apprivoisent des perdrix, dont ils se servent pour prendre les autres perdrix ; et c’est sans doute ce que saint Augustin a voulu marquer, en disant que la perdrix se fait prendre par son obstination, en poursuivant la perdrix apprivoisée qui l’attire dans les filets. Élien remarque la même chose, de même que l’auteur de l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 11.32), qui dit : De même que la perdrix apprivoisée de l’oiseleur est dans la cage, tel est le cœur du superbe : il regarde la chute comme celui qui est en sentinelle. La perdrix apprivoisée fait, pour ainsi dire, son jeu et son plaisir de la perte de sa semblable.

Quelques-uns traduisent l’hébreu de Jérémie de cette sorte (Jérémie 17.11) : La perdrix produit beaucoup d’œufs, mais ne les fait pas tous éclore ; parce que cet oiseau faisant son nid par terre, est souvent obligé de quitter ses œufs par les bêtes, les chiens et les chasseurs ; ce qui refroidit ses œufs, et les rend inféconds. La pluie et l’humidité peuvent aussi les gâter ; et quelquefois le mâle les casser.

D’autres croient que le terme hébreu koré, qu’on a traduit par une perdrix, signifie plutôt un coucou. Koré signifie celui qui crie : Le coucou n’est guère connu que par son cri. On dit qu’il couve ce qu’il n’a point pondu, ou qu’il pond ses œufs dams le nid d’un autre oiseau. Cela revient assez à ce que dit Jérémie. Rien n’est plus incertain que la signification des noms hébreux des oiseaux. On n’a point d’autre preuve que l’hébreu koré signifie une perdrix, que le témoignage des Septante qui le rendent ainsi. Bochart croit qu’il signifie plutôt la bécasse, rusticula.

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