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Penula
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Saint Paul, dans sa seconde Épître à Timothée, dit (2 Timothée 4.13) : Penulam quam reliqui Troade apud Carpum, veniens affer tecum : Apportez-moi en venant le manteau que j’ai laissé à Troade chez Carpus. Nous traduisons penula par un manteau, parce que c’est la propre signification de ce terme latin, qui signifie une casaque, un manteau de campagne, qui servait contre la pluie et contre le froid. Tertullien dit que ce furent les Lacédémoniens qui l’inventèrent pour pouvoir assister aux jeux pendant le froid flans les commencements, parmi les Romains, il n’y avait que les esclaves ou les personnes de basse condition qui en portassent dans la ville. On les portait plus communément en voyage pour se garantir de la pluie et du froid. Les femmes mêmes s’en revêtaient en campagne. Dans la suite elles devinrent communes aux plus honnêtes gens même dans la ville. Les tribuns du peuple s’en servaient ordinairement. Dion remarque que l’empereur Tibère prit un manteau, penula, pour se trouver à une assemblée, parce qu’il pleuvait. Alexandre Sévère permit aux vieillards (ou aux sénateurs) de se servir de pénal dans la ville ; mais il en défendit l’usage aux femmes dans la ville, ne la leur permettant que pour la campagne. Spartien dit néanmoins que les empereurs ne s’en servaient jamais.

L’Ambrosiaster, Haymon et le Commentaire attribué à saint Anselme sur saint Paul croient que penula était une robe traînante, une robe de sénateur ; que le père de saint Paul en avait reçu une par présent, et qu’il s’en servait en qualité de citoyen romain et de sénateur. Il l’avait, disent-ils, donnée à saint Paul, qui, l’ayant laissée à Troade, était bien aise que saint Timothée la lui rapportât à Rome. Mais ce sont là des fictions qui n.e méritent pas d’être réfutées sérieusement. La pénale, du temps de saint Paul, n’était pas encore devenue l’habit da sénateurs ; et quelle preuve a-t-on que le père de saint Paul ait été sénateur ?

Les Pères grecs entendent sous le nom de phenolé ou pheloné une cassette à mettre des livres, ou un habit ; mais ils soutiennent plus particulièrement le sentiment qui l’entend d’une cassette où saint Paul avait mis ses livres, dont il parle au même endroit. Saint Jérôme marque aussi ce sentiment lorsqu’il dit : Volumen Hebroeum replico, quod Paulus phelonen juxta quosdam vocal. M. Brucmas a appuyé cette signification de phenolé dans la dissertation faite exprès et imprimée par Masius à la fin de son livre : De l’autorité des princes en fait de religion. M. Boileau, doyen de la sainte Chapelle de Paris, l’a soutenue aussi dans son livre intitulé : De Re vestiaria hominis sacri. Voyez aussi Hammond et Estius sur saint Paul. Je croirais plutôt que c’était un habit. Penula n’a jamais d’autre signification en latin : et il paraît que ce terme vient du grec phainolé. La forme de penula était à-peu-près celle des anciennes chasubles, qui enveloppaient tout le corps, qui étaient sans manches, n’ayant d’ouverture que par le haut pour passer la tête.

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