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Le Fils de Dieu vent que nous soyons parfaits comme notre Père céleste (Matthieu 5.48) ; non que nous puissions jamais atteindhe à sa perfection, mais nous devons toujours y tendre : nous devons toujours nous la proposer comme notre modèle dans l’exercice de toutes les vertus, et principalement de la miséricorde et de la charité ; d’où vient que saint Luc, dans le passage parallèle à celui-ci, lit (Luc 6.36) : Soyez donc miséricordieux, comme votre Père céleste est miséricordieux.
En un autre endroit le Sauveur dit (Matthieu 9.21) que celui qui veut être parfait doit tout abandonner pour le suivre. Et encore (Luc 6.40), que le disciple qui veut parvenir à la perfection doit se rendre semblable à son maître. Saint Paul (1 Corinthiens 1.10 ; 14.10) exhorte souvent ses disciples à être parfaits, c’est-à-dire, à acquérir la perfection du christianisme, à en connaître la grandeur, et à en pratiquer les vérités.
Dans les livres de l’Ancien Testamenti perfectus et perfectio répondent à l’hébreu tham, ou thummim, qui signifie proprement entier, sans taches, sans défauts, irrépréhensibie, parfait ainsi il est dit : Noe vir justus atque perfectus (Genèse 6.9) ; et à Abraham Ambula coram me, et esta perfectus (Genèse 17.1). Et Dieu parlant à son peuple Perfectus eris, et sine macula cum Domino Deo tuo (Deutéronome 18.13). Dans tous ces endroits perfectus signifie sans reproche, irrépréhensible, parfait. Et de même : Servir Dieu d’un cœur parfait (Josué 24.14 2 Rois 20.3), le servir fidèlement, purement, sans partage. Une science parfaite, une loi parfaite, une charité parfaite, un ouvrage parfait. Dans tout cela, le nom de parfait marque l’assemblage de tout ce qui peut rendre les choses achevées, entières, et qui ne laisse rien à désirer. La Loi ne conduisit personne à sa perfection, dit saint Paul (Hébreux 6.19) ; elle ne fait, pour ainsi dire, qu’ébaucher les choses ; elle ne commande que des choses moins parfaites que ce que l’Évangile demande.
Une captivité parfaite, captivitas perte-ria (Jérémie 13.18 Amos 1.6-9), c’est lorsque l’on transporte tout un peuple dans un pays étranger, sans laisser personne pour cultiver la terre. Et dans le Deutéronome Perfectio tua, et doctrina tua (Deutéronome 33.8) marque Purim et thummim que le grand prêtre portait sur soi. Voyez ces deux termes.