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Palma, palmier, ou palme ; palma, la palme de la main ; Palmus, une paume ou un paume, certaine mesure.
Le palme ou paume, est une mesure de quatre doigts ; il revient à l’hébreu tophac (Exode 25.25), qui contient trois pouces, trente-sept quatre-vingt neuvièmes de pouce. Voyez ci-après paume.
Le palmier était un arbre fort commun dans la Palestine. [Voyez blé, paragraphe 8 et datte). Les Hébreux l’appelaient thamar, et les Grecs phoenix (Phoenix, palma). Les plus beaux et les meilleurs palmiers étaient aux environs de Jéricho et d’Engaddi. Il y en avait aussi beaucoup le long du Jourdain et vers Scythopolis. Jéricho est quelquefois nommée la ville des palmiers (Deutéronome 34.3 Juges 1.16). Outre les dattes, le palmier porte aussi une sorte de miel, qui n’était guère moins bon que le miel ordinaire ; et on en tirait un vin qui était d’un très-grand usage dans tout L’Orient. Saint Chrysostome et Théodoret croient que c’est ce vin de palmier que Moïse a voulu exprimer sous le nom de sicera. Voyez ci-après Sicera.
Il est dit dans Job (Job 19.18) : Je multiplierai mes jours comme ceux du palmier. Quelques anciens lisent : Je vivrai aussi longtemps que le phœnix, ou, je multiplierai mes jours comme le phénix ; mais l’Hébreu porte (Job, 29.18) : Je multiplieras mes jours comme le sable. On a déjà vu que le grec phœnix signifiait un palmier ; il signifie aussi un Phénix et un Phénicien. Voyez notre dissertation sur cet endroit, imprimée à la tête du Commentaire sur Job.
La palme ou la branche de palmier, est un symbole de victoire ; et dans les cérémonies de réjouissances, comme quand on recevait un conquérant dans une ville, on portait des palmes devant lui (1 Machabées 13.51 2 Machabées 10.7 Jean 12.13). On envoyait aussi une branche de palmier d’or aux rois de Syrie, comme une espèce de tribut ou de présent (1 Machabées 13.37). Ils appelaient cela en grec baissa. On en offrait aussi au temple de Jérusalem (2 Machabées 14.4). Je pense que tous ces usages viennent des Grecs ; car je n’en remarque rien dans l’Ancien Testament avant les Machabées.
La Ville des Palmes (Deutéronome 34.3 Juges 1.16 ; 3.13 ; 2 Chroniques 28.15), c’est Jéricho, ainsi qu’on le voit par le second livre des Paralipomènes ; les palmiers de la plaine de Jéricho sont fameux dans toute l’Écriture et dans les auteurs profanes. Voyez Jéricho.
Dans le temple de Jérusalem Salomon fit faire des colonnes ou des pilastres en forme de palmiers (1 Rois 6.29), apparemment à l’imitation des Égyptiens, qui avaient dans leurs temples de pareilles colonnes.
Les palmiers produisent d’une même racine un grand nombre de rejetons qui forment à la longue une espèce de forêt. C’est sous un petit bois de palmiers de cette sorte que la prophétesse Débora avait sa demeure entre Rama et Béthel (Juges 4.7). Et c’est apparemment à cette multiplication du palmier que le prophète faisait allusion quand il disait (Psaumes 92.13) : Le juste fleurira comme le palmier, et l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 1.14) représente les prêtres, enfants d’Aaron, autour du grand prêtre Onias, comme autant de jeunes palmiers qui sont produits par la racine d’un ancien palmier.
« Jérémie, parlant des idoles des païens qu’on portait en procession, dit qu’elles sont faites en forme de palmiers (Jérémie 10.5). L’Épouse du Cantique (Cantique 7.7) est comparée à un palmier quant à sa stature. Cette comparaison était noble. Le palmier est droit et haut. Les anciens, avant que l’on eût porté l’art de sculpture à sa perfection, faisaient leurs figures d’une venue, toutes droites, ayant les mains pendantes et collées sur leurs côtés, les pieds joints, yeux fermés dans une attitude gênée et assez semblable à un tronc de palmier. Telles sont les figures des statues antiques des Égyptiens qui nous restent. Ce fut Dédale, célèbre architecte et sculpteur, qui dégagea leurs jambes, leur ouvrit les yeux, et leur donna une attitude plus dégagée.
L’Épouse du Cantique (Cantique 5.11) compare les cheveux de son Époux au fruit du palmier mâle et, à la noirceur du corbeau. Le palmier produit ses feuilles ou, si l’on veut, sa chevelure, au haut de son tronc ; coma omnis in cacumine, dit Pline. Le palmier mâle donne la fécondité au palmier femelle par le moyen d’une fleur qui est enveloppée dans son fruit. C’est ce fruit du palmier mâle qu’on appelle en grec Elatœ. La comparaison des cheveux aux branches du palmier est d’autant plus juste, que ces feuilles se tournent en rond, et que leurs extrémités penchent vers la terre ; elles sont longues, doubles et étroites comme une épée ; ses fleurs sont attachées à une queue fort mince, elles viennent en grappe et ressemblent à celles du safran, si ce n’est qu’elles sont moindres et blanches.
Palmier de Débora, arbre sous lequel la prophétesse Débora jugeait Israël (Juges 4.5). Le lieu retint ce nom ; il était situé entre Rama et Béthel, dans les montagnes d’Éphraïm.