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C’est de tous les grains le premier mûr. Les Hébreux le nomment sehar. On en commençait la moisson immédiatement après la fête de Pâques, et le lendemain de Pâques on en offrait au temple les prémices que l’on avait été cueillir exprès à la campagne (Lévitique 23.10-12). Voyez ci-devant l’article gerbe.
Dans la Palestine, les orges se semaient en automne, et se moissonnaient au printemps, c’est-à-dire à la fête de Pâques. Les rabbins appellent quelquefois l’orge la nourriture des bêtes, parce qu’en effet on en nourrissait les animaux (1 Rois 4.28) ; l’on donne toujours de l’orge aux chevaux, dans Homère et dans les autres anciens ; et dans l’épreuve de la femme accusée d’adultère (Nombres 5.15), on n’offre que de l’orge, à cause du crime honteux et bestial dont elle est accus.ée ; et sur cette orge on ne met ni huile ni encens, parce que c’est un sacrifice de jalousie, dit Moïse. Hérodote que les Égyptiens ne mangeaient ni froment ni orge, ni rien de ce qui en était fait. Ils avaient une sorte de blé dont ils se nourrissaient.
Les Hébreux usaient souvent du pain d’orge, comme on le voit par plusieurs passages de l’Écriture. Par exemple les amis de David (2 Samuel 17.28) lui apparièrent dans sa fuite du froment, de l’orge, de la farine, des pois, des fèves, de la lentille. Salomon en voyait du froment, de l’orge, du vin et de l’huile aux serviteurs que le roi Hiram lui fournissait pour les travaux du Liban (2 Chroniques 2.15). Et dans l’Évangile, Jésus-Christ nourrit cinq mille hommes environ avec cinq pains d’orge (Jean 6.9). On vint faire présent àÉlie de vingt pains d’orge et du froment cru qu’un homme lui apporta comme des prémices (2 Rois 4.42). [Voyez blé].
Moïse remarque, que quand la grêle tomba sur l’Égypte, le lin et l’orge furent brisés et perdus, parce que le lin avait sa hauteur, et que l’orge commençait à former son épi vert (Exode 9.31) ; mais que le froment et les grains plus tardifs ne furent pas endommagés, parce qu’ils étaient encore en herbe, et que la grêle ne froissa bas le germe qui produit l’épi. Tout cela arriva quelques jours avant la sortie d’Égypte, ou avant la Pâque. En Égypte, la moisson de l’orge ne commence que vers la fin d’avril.
L’orge se met quelquefois pour une chose vile et d’un bas prix. Ézéchiel se plaint des faux prophètes (Ézéchiel 13.19) qui séduisaient le peuple du Seigneur, et qui lui faisaient de vaines promesses pour une poignée d’orge et un morceau de pain. Le prophète Osée dit qu’il acheta une épouse pour quinze pièces d’argent et un core et demi d’orge (Osée 3.2) [J’ai vécu longtemps de pain d’orge dans les îles de l’Archipel, où le peuple n’en mange presque pas d’autre. Non-seulement je n’ai trouvé à ce pain aucune saveur désagréable, mais il m’a paru de bon goût et appétissant. Dans tout l’Orient, ce pain d’orge pure est un aliment fort ordinaire ; les Hébreux en faisaient un grand usage, et il y a tout lieu de présumer qu’anciennement, comme de nos jours, la culture de l’orge et son emploi en aliment journalier, n’auraient pas été répandus aussi généralement dans des pays où le froment croit avec abondance, si le pain qu’on en retire eût passé pour une nourriture grossière et même rebutante, comme le même pain dans nos contrées septentrionales… Peut-être l’orge, mieux soignée chez nous, parviendrait-elle à fournir du pain qui approcherait de la bonté du pain d’orge de l’Orient. » Sonnini Voyage en Grèce, tome 2 page 30].