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Phrygien de nation, esclave de Philémon, et enfin disciple de l’apôtre saint Paul. Voici ce que nous savons de lui. Onésime s’étant enfui de la maison de son maître et lui ayant même dérobé quelque chose, alla à Rome vers l’an 61 de l’ère commune, pendant que saint Paul y était en prison pour la première fois. Comme Onésime le connaissait de réputation, parce que Philémon, son maître, était chrétien, il fit tant qu’il le trouva, lui raconta ce qu’il avait fait, lui avoua sa fuite, et lui rendit tous les services que Philémon lui-même aurait pu lui rendre, s’il eût été à Rome. Saint Paul fit connaître à Onésime la grandeur de sa faute, le disposa à écouter l’Évangile, l’instruisit, le convertit, le baptisa, et peu après le renvoya à Philémon, son maître, avec la lettre que nous avons parmi celles de saint Paul, et qui est reconnue pour canonique dans l’Église chrétienne.
Elle peut passer pour un chef-d’œuvre d’éloquence dans le genre de persuasion. Saint Paul y emploie toutes les considérations que l’amitié, la religion, la piété, la tendresse peuvent inspirer pour réconcilier un serviteur avec son maître. Il y mêle les prières avec l’autorité, les louanges avec les recommandations ; il fait le parallèle d’Onésime devenu chrétien et enfant de Dieu, à Onésime mauvais serviteur, et fugitif. Sa lettre eut tout le succès qu’il souhaitait. Philémon ne reçut pas seulement Onésime comme son fidèle serviteur, mais comme son frère et comme son ami. Il le renvoya peu de temps après à Rome auprès de saint Paul, afin qu’il continuât à lui rendre toutes sortes de services dans sa prison. Et nous voyons que dans la suite Onésime fut employé à porter quelques-unes des lettres que l’apôtreécrivit en ce temps-là. Par exemple, il porta celle aux Colossiens, qui fut écrite par saint Paul encore dans les liens, l’an 62 de Jésus-Christ.
Depuis ce temps, Onésime fut toujours employé au ministère évangélique. Les Constitutions des apôtres ; portent que saint Paul le fit évêque de Bérée en Macédoine. Les Martyrologes lui donnent le titre d’apôtre, et disent qu’il finit sa vie par le martyre. Le Martyrologe romain porte qu’il fut fait évêque d’Éphèse par saint Paul, après saint Timothée. D’autres ajoutent que c’est lui dont parle saint Ignace le martyr, comme étant évêque d’Éphèse l’an 107 de Jésus-Christ. Mais ce sentiment n’est fondé sur aucune preuve solide. Le même Martyrologe met sa fête le 16 de lévrier, et il dit qu’ayant succédé à saint Timothée dans l’évêché d’Éphèse, et qu’ayant été chargé par lui de prêcher l’Évangile, il fut mené prisonnier à Reine, et y rut lapidé pour la foi de Jésus-Christ. Son corps, qui y avait été enterré, fut depuis reporté au lieu où il avait été fait évêque. Les Grecs font sa fête le 15 de décembre.