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Les Hébreux avaient plusieurs sortes d’offrandes qu’ils présentaient au temple. Il y en avait de libres, et il y eu avait d’obligation : les prémices, les décimes, les hosties pour le péché, étaient d’obligation ; tes sacrifices pacifiques., les vœux, offrandes de vin ; d’huile, de pain, de sel et d’autres choses, que l’on faisait au temple ou aux ministres du Seigneur, étaient de dévotion. Les Hébreux appellent en général corban toutes sortes d’offrandes. [Voyez Corban]. Ils appellent mincha les offrandes de pain, de sel, de fruits et de liqueurs, comme de vin et d’huile, fine l’on présentait au temple. Les sacrifices ne sont pas proprement des offrandes ; on ne les désigne pas d’ordinaire par ce nom.
Les offrandes de grains, de farine, de pain, de gâteaux, de fruits, de vin, de sel, d’huile, étaient communes dans le temple. Quelquefois ces offrandes étaient seules, et quelquefois elles accompagnaient les sacrifices. Le Miel ne s’offrait jamais avec les sacrifices, mais on pouvait l’offrir seul (Lévitique 2.11-12), en forme de prémices. Or voici les règles qu’on observait dans la présentation de ces offrandes, nommées en hébreu mincha ou korban mincha ; dans les Septante, offrandes de sacrifice, et dans saint Jérôme de même.
Il y avait de ces sacrifices, ou de ces offrandes, de cinq sortes :
1° De pure farine ;
2° De gâteaux de diverses sortes cuits au four ;
3° De gâteaux cuits dans la poêle ;
4° D’une autre sorte de gâteaux cuits sur le gril, ou dans une poêle percée ;
5° Les prémices de grains nouveaux qu’on offrait ou purs et sans mélange, ou rôtis et grillés dans l’épi, ou hors de l’épi.
Les gâteaux étaient ou pétris avec l’huile d’olive, ou cuits dans l’huile, dans la poële, ou simplement frottés d’huile après avoir été cuits. Le pain offert pour être présenté sur l’autel devait être sans levain, car le levain ne s’offrait jamais sur l’autel, ni avec les sacrifices (Lévitique 2.11-12) ; mais on pouvait faire des présents de pain ordinaire aux prêtres, et aux ministres du temple.
Les offrandes dont on vient de parler, étaient instituées en faveur des plus pauvres, qui n’étaient pas en état de faire des sacrifices d’animaux ; et ceux même qui offraient des victimes d’animaux n’étaient pas dispensés de donner encore la farine, le vin et le sel qui devaient accompagner les grands sacrifices ; et de même ceux qui n’offraient que des oblations de pain, ou de farine, offraient aussi l’huile, l’encens, le sel et le vin, qui en étaient comme l’assaisonnement (Lévitique 2.13 Nombres 15.4-5). Le prêtre qui était de service recevait les offrandes de la main de celui, qui les, offrail, en jetait une partie sur l’autel, et réservait le reste pour sa subsistance. C’était là son droit comme ministre du Seigneur. Il n’y a que l’encens qui était brûlé tout entier, le prêtre n’en réservait rien.
Lorsqu’un Israélite offrait au prêtre un pain, ou un gâteau entier, le prêtre rompait ce pain ou ce gâteau, en mettait à part ce qu’il en devait prendre pour lui, et il réduisait tout le reste en miette, versait par dessus de l’huile, du sel, du vin et de l’encens, et répandait le tout sur le feu de l’autel. Si ces offrandes accompagnaient une hostie d’un animal offert en sacrifice, on jetait le tout sur cette hostie, pour être consumé avec elle.
Que si ces offrandes étaient d’épis de non, veaux grains de froment ou d’orge, on faisait griller ces épis au feu, ou à la flamme, on les froissait dans la main (Lévitique 2.14-15), et on les offrait au prêtre dans un vase ; il jetait par-dessus de l’huile, de l’encens, du vin et du sel, puis faisait brûler cela sur l’autel, après en avoir pris ce qui lui était dû pour son droit.
La plupart de ces offrandes étaient volontaires et de dévotion. Mais quand on offrait un sacrifice d’un animal, il n’était pas libre d’omettre ces offrandes ; on devait fournir tout ce qui accompagnait le sacrifice, et qui servait comme d’assaisonnement à la victime. Il y a certains cas où la loi n’exige que des offrandes de grains, ou de pain : par exemple, lorsqu’on offrait les prémices de ses moissons, soit qu’elles s’offrissent solennellement au nom de toute la nation, ou par dévotion des particuliers.
Pour la quantité de farine, d’huile, de Orbi ou de sel qui devait accompagner les sacrifices, je ne vois pas distinctement que la loi l’ait fixée. Ordinairement le prêtre jetait une poignée de farine ou de miettes sur le feu de l’autel, du vin, de l’huile et du sel à proportion, et tout l’encens ; tout le reste était à lui, la quantité dépendait de la libéralité de l’offrant. Dans plus d’un endroit je remarque que Moïse ordonne un assaron, ou un dixième d’epha de farine pour ceux qui n’avaient pas de quoi offrir les sacrifices ordonnés pour les péchés. Voyez (Lévitique 5.11 ; 14.21). Dans l’offrande des prémices solennelles pour toute la nation, on offrait une gerbe de grain entière, uni agneau d’un an, deux dixièmes ou deux assarons de pure farine arrosée d’huile, et le quart d’un hin de vin pour la libation (Lévitique 23.10-12).
Dans le sacrifice de jalousie (Nombres 5.15) lorsqu’un, mari jaloux accusait sa femme d’infidélité, le mari offrait la dixième partie du satum de farine d’orge, sans huile, ni encens, parce que c’était un sacrifice de jalousie, pour découvrir le crime de cette femme.
Les offrandes des fruits de la terre, de pain, de vin, d’huile, de sel, sont les plus anciennes dont nous ayons connaissance. Caïn offrit au Seigneur (Genèse 4.3-4) des fruits de la terre, les prémices de son labourage ; Abel lui offrit des prémices de ses troupeaux et de leurs graisses. Les païens n’avaient rien de plus ancien dans leur religion que ces sortes d’offrandes faites à leurs dieux : ils offraient le pur froment, la farine, le pain.
Numa Pompilius, qui le premier donna des lois et établit la religion des Romains, leur enseigna d’offrir aux dieux des fruits, du froment, de la farine, ou de la mie de pain avec du sel, du froment grillé et rôti. Avant les sacrifices sanglants, ils n’offraient que du froment.
Théophraste remarque que, parmi les Grecs, la farine mêlée avec du vin et de l’huile, qu’ils appelaient thylemata, était la matière des sacrifices ordinaires des pauvres.
La différence qu’il y avait entre les offrandes de farine, de vin et de sel, dont les Grecs et les Latins accompagnaient leurs sacrifices sanglants, et celles dont les Hébreux se servaient dans leur temple, consistait en ce que les Hébreux jetaient ces oblations sur les chairs de la victime déj à immolée et mise sur le feu ; au lieu que les Grecs les jetaient sur la tête de la même victime encore vivante, et prête à être sacrifiée. Voyez ci-devant libation.