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Outre ce que nous venons de dire de cette secte et de son auteur, on peut ajouter ici que les nicolaïtes étaient communs en Asie dès la fin du premier siècle de l’Église, puisque Jésus-Christ, dans l’Apocalypse, les condamne expressément. Saint Irénée dit que les adultères et l’usage des viandes immolées aux idoles passaient parmi eux pour des choses indifférentes. Ils mangeaient ces viandes après les avoir exorcisées, dit Victorin de Pettau, et accordaient la paix aux fornicateurs huit jours après leurs péchés. Théodoret dit que les deux caractères de cette hérésie sont le Libertinage et la folie. Saint Epiphanc (j) fait une longue déduction tant de leurs actions infâmes que de leurs sentiments extravagants sur la Divinité et sur la création. St Augustin dit qu’ils ont entre eux la communauté des femmes, et qu’ils ne se font aucun scrupule de toutes les superstitions du paganismne. Ils content je ne sais quelles fables de la création et de la disposition du monde, mêlant à cela des noms barbares danges et de princes, pour étourdir leurs auditeurs quoique, pour les personnes éclairées, ce soit plutôt des sujets de moquerie que de terreur. Au travers de tous leurs déguisements, on ne laisse pas d’entrevoir qu’ils veulent dire que le monde n’a pas été créé de Dieu, mais qu’il est l’ouvrage de certaines puissances qu’ils inventent eux-mêmes avec une témérité insupportable, ou qu’ils croient sur la foi des autres, par une légèreté criminelle.
Saint Irénée les appelle une branche des gnostiques, et dit que c’est contre eux que saint Jean écrivit son Évangile. Saint Clément d’Alexandrie dit qu’ils avaient un certain livre dont ils s’autorisaient, et par lequel ils attribuaient à Dieu même les infamies qu’ils commettaient. Ils subsistèrent fort peu de temps, selon Eusèbe ; du moins le nom des nicolaïtes ne dura pas longtemps mais leurs erreurs passèrent dans d’autres sectes ; et Tertullien dit qu’elles furent adoptées par cette des Caïnistes. Les nicolaïtes se renouvelèrent sous le règne de Louis le Débonnaire, vers l’an 832, comme le dit Sigebert de Gemblours dans sa Chronique ; et encore au siècle onzième, sous le pape Urbain II. Ces nicolaïtes étaient certains prêtres, diacres et sous-diacres qui soutenaient que le mariage leur était permis. Ils furent condamnés au concile de Plaisance l’an 1095.