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Peuple descendu d’Ammon, fils de Loth : On les appelle quelquefois Ammanites (Voyez Amman). Ils détruisirent les géants zomzomims et occupèrent leur pays (Deutéronome 1.19-21). Dieu défendit à Moïse, et par lui aux Israélites, d’attaquer les Ammonites, parce qu’il ne voulait pas livrer leur pays aux Hébreux. Avant l’entrée des Israélites dans la terre de Chanaan, les Amorrhéens avaient conquis beaucoup de terrain sur les Ammonites et les Moabites. Moïse le reprit sur les Ammorrhéens, et le partagea aux tribus de Ruben et de Gad. Du temps de Jephté, les Ammonites déclarèrent la guerre aux Israélites (Juges 11.13), sous prétexte que ceux-ci détenaient une grande partie du pays qui leur avait appartenu, avant que les Amorrhéens le possédassent. Jephté prétendit que ce pays ayant été acquis par les Israélites en bonne guerre, et ayant été pris sur les Amorrhéens, qui en jouissaient depuis longtemps par droit de conquête, il n’était pas obligé de le leur restituer. Les Ammonites ne s’étant pas rendus à cette raison, Jephté leur livra la bataille et la gagna.
Les Ammonites et les Moabites sont ordinairement unis ensemble, surtout quand il s’agit d’attaquer les Israélites. Après la mort d’Othoniel (Juges 3.15), les Ammonites et les Amalécites s’étaient joints à Eglon, roi de Moab, pour opprimer le peuple du Seigneur. Quelques années après, c’est-à-dire l’an du monde 2799, les Ammonites opprimèrent les Israélites de delà le Jourdain. Mais, en 2817, Jephté fut suscité de Dieu pour les délivrer de cet assujettissement. Au commencement du règne de Saül (c’est-à-dire en l’an du monde 2909, avant Jésus-Christ 1191, avant l’ère vulgaire 1195), Naas, roi des Ammonites, ayant attaqué la ville de Jabès de Galaad (1 Samuel 11.1), la réduisit à lui demander composition. Naas répondit aux habitants qu’il n’en avait point d’autre à leur accorder, sinon qu’ils se rendissent à lui, qu’il leur arracherait à tous l’œil droit, et qu’il les rendrait par là un opprobre dans Israël. Mais Saül étant accouru au secours de Jabès, délivra la ville et le peuple de la cruauté de Naas. Voyez ci-après l’article de Jabès.
David avait été ami du roi d’Ammon, et, après la mort de ce prince, il envoya faire des compliments de condoléance à Hanon son fils et son successeur. Mais celui-ci fit outrage aux ambassadeurs de David (1 Samuel 10.1-3), s’imaginant qu’ils étaient venus pour observer ses forces et l’état de son pays. David vengea l’honneur de ses ambassadeurs, et assujettit les Ammonites, les Moabites et les Syriens leurs alliés. Voyez ci-après l’article de Medala. Ammon et Moab demeurèrent sous l’obéissance du roi David et de Salomon, et, après la séparation des dix tribus, ils furent assujettis aux rois d’Israël jusqu’à la mort d’Achab (2 Rois 1.1), en 3107, avant Jésus-Christ, 893, avant l’ère vulgaire 897.
Joram, fils d’Achab et successeur d’Ochosias, battit les Moabites (2 Rois 3.4-5) en 3109 ; mais il ne paraît pas que sa victoire ait été assez complète pour les réduire à son obéissance. Vers le même temps, les Ammonites, les Moabites et d’autres peuples firent irruption dans les terres de Juda (2 Chroniques 20.1-2), mais ils furent repoussés et dissipés par Josaphat. Isaïe (Isaïe 15-16) menace les Moabites d’un malheur qui devait arriver trois ans après sa prédiction, et qui regarde apparemment les guerres que Salmanasar fit dans leur pays, vers l’an du monde 3277, avant Jésus-Christ 723, avant l’ère vulgaire 727.
Après le transport des tribus de Ruben, de Gad et de la demi-tribu de Manassé par Téglathphalasar (en 3264, avant Jésus-Christ 736, avant l’ère vulgaire 740), les Ammonites et les Moabites se mirent en possession des villes qui avaient appartenu à ces tribus (Jérémie 49.1) Jérémie leur en fait de grands reproches. Les ambassadeurs des Ammonites étaient du nombre de ceux à qui ce même prophète (Jérémie 25.11-14) avait présenté la coupe de la colère du Seigneur, et auxquels il avait fait présent d’un joug et d’une chaîne, les exhortant à se soumettre à Nabuchodonosor, et les menaçant de la captivité et de la servitude, s’ils ne le faisaient pas (Jérémie 27.2-4).
Ézéchiel (Ézéchiel 25.4-10) leur dénonce une perte entière, et leur dit que Dieu les livrera aux peuples orientaux, qui placeront leurs tentes dans leurs pays ; en sorte qu’il ne sera plus fait mention des Ammonites parmi les peuples, et tout cela en punition de ce qu’ils avaient insulté au malheur des Israélites et à la destruction de leur temple par les Chaldéens. Nous croyons que ces malheurs leur arrivèrent la cinquième année après la prise de Jérusalem, lorsque Nabuchodonosor fit la guerre à tous les peuples des environs de la Judée, l’an du monde 3420 ou 21, avant Jésus-Christ 579, avant l’ère vulgaire 583.
Il y a assez d’apparence que Cyrus accorda aux Ammonites et aux Moabites la liberté de revenir dans leurs terres, d’où ils avaient été transportés par Nabuchodonosor, puisqu’on les voit dans leur pays, comme auparavant, exposés aux révolutions communes des peuples de la Syrie et de la Palestine, et soumis tantôt aux rois d’Égypte, et tantôt à ceux de Syrie.
Antiochus le Grand prit Rabbath ou Philadelphie, leur capitale, en abattit les murs et y mit garnison, en 3806. Pendant les persécutions d’Antiochus Épiphane, les Ammonites exercèrent leur haine et leur cruauté contre les Juifs de leurs quartiers. Saint Justin le Martyr dit qu’il y avait encore de son temps grand nombre d’Ammonites ; mais Origène assure que lorsqu’il vivait on ne les connaissait plus que sous le nom général d’Arabes. Ainsi s’est accomplie la prédiction d’Ézéchiel qui dit qu’Ammon sera tellement détruit qu’on n’en parlera plus parmi les nations (Ézéchiel 25.10).