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Ce terme vient du grec, et signifie premier jour du mois. On sait que les Hébreux avait une vénération particulière pour le premier jour de chaque mois ; et Moïse ordonne pour ce jour-là certains sacrifices particuliers (Nombres 28.12-13). Mais il n’ordonne pas qu’on le chôme. Aussi ne peut-on pas montrer que les anciens Juifs en aient regardé l’observation comme un précepte. C’était une fête de pure dévotion ; il semble que dès le temps de Saül on faisait ce jour-là quelque repas de famille et de réjouissance (1 Samuel 10.5-18), puisque David devait se trouver à la table du roi, et que Saül trouva mauvais qu’il ne s’y fût pas présenté. Moïse institue qu’outre les victimes qu’on y offrait toujours au nom de la nation, chaque particulier y faisait aussi des sacrifices de dévotion (Nombres 10.10). Le commencement du mois s’annonçait au son dis trompettesi, que l’on sonnait en offrant les sacrifices solennels (Nombres 10.10). Mais la néoménie la plus solennelle de toutes, était celle du commencement de l’année civile, à la tête du mois Tizri (Lévitique 23.24 Nombres 29.1-3). Ce jour était sacré ; on n’y faisait aucune œuvre servile, on y offrait des holocaustes particuliers, et on y sonnait des trompettes du temple.
Dans le royaume des dix tribus, les gens de bien s’assemblaient quelquefois chez les prophètes pour ouïr leurs instructions. La femme de Sunam, hôtesse d’Élisée, voulant aller voir ce prophète, son mari lui dit : Pourquoi y allez-vous aujourd’hui, puisque ce n’est ni jour de sabbat, ni de Néoménie (2 Rois 4.23) ? Isaïe (Isaïe 1.14) déclare que le Seigneur a en horreur les Néoménies, les sabbats et les autres jours de fêtes et d’assemblées des Juifs, qui n’étaient pas d’ailleurs fidèles à observer ses lois. Ézéchiel (Ézéchiel 45.17) dit que les holocaustes qui s’offraient le jour de la Néoménie étaient fournis aux frais du roi ; et que ce jour-là on devait ouvrir la porte orientale du parvis des prêtres (Ézéchiel 46.1-2). Judith ne jeûnait point les jours de fête et de Néoménie (Judith 8.6). Les Juifs d’aujourd’hui ne tiennent la Néoménie que comme une fête de dévotion, que chacun peut garder ou ne pas garder. Ils croient qu’elle regarde plutôt les femmes que les hommes. Les femmes s’abstiennent de leur travail, et on fait un peu meilleure chère que les autres jours. Dans les prières de la Synagogue, on lit depuis le psaume 113 jusqu’au 118 ; on tire le rouleau de la Loi, et on y lit à quatre personnes ; on fait aussi mémoire du sacrifice qui s’offrait ce jour-là au temple. Le soir du sabbat qui suit le renouvellement de la lune, ou un autre soir suivant, lorsqu’on aperçoit le croissant, tous les Juifs s’assemblent et font une prière à Dieu, le nommant Créateur des planètes, et le Restaurateur de la nouvelle lune ; puis se haussant vers le ciel, ils demandent à Dieu qu’ils soient exempts de tous malheurs ; et après avoir fait mention de David, ils se saluent et se séparent. [Voyez Assemblées].
Spencerus a fait une longue dissertation sur la Néoménie dans laquelle il montre fort bien que les gentils ont autrefois honoré le premier jour du mois, en l’honneur de la lune lien voudrait conclure que les Hébreux ont imité cette pratique des peuples étrangers et idolâtres : mais il ne le prouve nullement, et il est bien plus probable que c’est des Hébreux que les autres nations ont pris cette pratique, ou même que, sans vouloir imiter les Hébreux, elles ont jugé à propos d’honorer la lune au commencement du mois, lorsqu’elle commence à paraître. Le culte de la lune a été très-commun chez presque tons les peuples idolâtres.