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Myrrha, en hébreu, Mor (Exode 30.25), sorte de gomme qui vient d’un arbrisseau commun dans l’Arabie, et qui est haut d’environ cinq coudées, d’un bois dur, et dont le tronc est chargé d’épines. L’Écriture distingue deux sortes de myrrhe : l’une myrrha electa, à la lettre, myrrhe de liberté, qui coule d’elle-même, et sans incision. C’est la meilleure de toutes. Pline en parlant de l’arbre qui porte la myrrhe, Sudant sponte priusquant incidantur, stacten dictam, eut nulle proefertur. C’est cette myrrhe lui est aussi appelée stacté. L’autre est la myrrhe simple et ordinaire. On l’employait dans les parfums et dans les embaumements, pour préserver les corps de la corruption. Les Mages qui vinrent d’Orient pour adorer Jésus-Christ à Bethléem, lui présentèrent de la myrrhe (Matthieu 2.11).
Il est parlé dans l’Évangile (Marc 15.25) de Myrrhatum vinum, d’un vin mêlé de myrrhe, que l’on offrit à Jésus-Christ dans sa Passion pour amortir en lui, à ce qu’on croit, le trop vif sentiment de la douleur. On avait accoutumé, parmi les Hébreux, de donner à ceux qu’on menait au supplice, de ces sortes de liqueurs assoupissantes (Proverbes 31.6). Quelques-uns croient que Myrrhatum vinum, de saint Marc, est le même que vinum felle mixtum, de saint Matthieu : mais d’autres les distinguent. On donna au Sauveur du vin de myrrhe, par un sentiment d’humanité, pour lut ôter le trop vif sentiment de la douleur ; mais les soldats, par un effet de leur cruauté, y mêlèrent du fiel : aussi Jésus-Christ n’en voulut-il pas boire. Ou enfin saint Matthieu ayant écrit en Syriaque, se sera servi du mot marra, qui signifie de la myrrhe, de l’amertume ou du fiel. Le traducteur grec l’aura pris pour du fiel, et saint Marc pour de la myrrhe. Au reste le vin de myrrhe était fort estimé des anciens. Les lois des douze Tables défendaient d’en répandre sur les morts.