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Miel
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal Bost

L’abeille est le plus petit des animaux qui volent, dit l’Ecclésiastique (Ecclésiaste 11.3), et son fruit est la chose du monde la plus douce. L’Écriture, pour marquer une troupe d’ennemis qui poursuit avec opiniâtreté et avec ardeur, se sert de la similitude des abeilles (Deutéronome 1.44). Et ailleurs (Psaumes 117.12) : Circumdederunt me sicut apes. Dieu, pour nous donner une idée de sa toute-puissance, dit qu’il fera venir d’un coup de sifflet (Isaïe 7.18) la mouche qui est sur les fleuves d’Égypte et l’abeille qui est dans le pays d’Assur, pour se répandre sur le pays de son peuple. Cette mouche et cette abeille ne sont autres que les rois d’Égypte et d’Assyrie. Voyez ci-devant Béelsébub, et, ci-après, mouche, où nous parlons du culte que les Philistins ont rendu à la mouche.

Quant au miel, on voit dans le Lévitique (Lévitique 2.11) que le Seigneur ne permettait pas qu’on lui en offrit sur son autel. On donne plusieurs raisons de convenance de cette loi : par exemple, que le miel ne s’accommode pas avec les autres choses que l’on offrait en sacrifice, qu’il fait aigrir le pain, qu’il n’est pas bon avec la viande rôtie ; ou bien parce que la mouche est un insecte qui passe pour impur (Lévitique 11.20) ; ou parce que le miel est le symbole des voluptés charnelles ; ou enfin pour s’éloigner des usages des païens, qui avaient accoutumé d’offrir du miel dans leurs sacrifices (Ézéchiel 16.18-19). [Ils en offraient aux dieux infernaux, et on s’en servait dans les évocations des âmes des morts. Dans les fêtes dites Persiques, on ne faisait à Mithra que des offrandes de miel].

Mais en même temps que Dieu défend de lui offrir du miel en sacrifice, il ordonne qu’on lui en offre les prémices ; (Lévitique 2.12). Ces prémices et ces offrandes étaient destinées à la nourriture et à l’entretien des prêtres et ne se présentaient pas sur l’autel. Au reste, sous le nom de miel, les rabbins et les auteurs des Dictionnaires hébreux entendent non-seulement le miel des abeilles, mais aussi le miel des dattes de palmiers ou les dattes mêmes, dont on tire du miel ; et il semble que quand Dieu ordonne qu’on lui offre les prémices du miel, il faut l’entendre des prémices des dattes ; car on sait qu’en général l’on n’offrait les prémices que des fruits.

Tout le monde sait que le miel était autrefois très-commun dans la Palestine. Les expressions de l’Écriture, qui portent si souvent que ce pays est une terre où coulent des ruisseaux de miel et de lait (Exode 3.8 ; 13.5), en sont une bonne preuve. Moïse (Deutéronome 22.13 Psaumes 80.17) dit que le Seigneur a introduit son peuple dans un pays dont les rochers découlent d’huile et dont les pierres produisent le miel en abondance. Le miel coulait sur la terre dans la forêt où Jonathas trempa le bout de son bâton dans cette liqueur et la porta à sa bouche (2 Samuel 14.25-27). Les voyageurs remarquent qu’il y est encore aujourd’hui très-fréquent, et que les habitants du pays le mêlent dans toutes leurs sauces. Saint Jean-Baptiste (Matthieu 3.4) se nourrissait de miel sauvage qui se trouvait à la campagne dans les rochers ou dans le creux des arbres. On nourrissait les enfants avec du lait, de la crème et du miel (Isaïe 7.15). C’était ce que l’on connaissait alors de plus doux et de plus délicieux avant l’invention et la préparation du sucre. Le Seigneur se plaint de Jérusalem, qui avait offert aux idoles (Ézéchiel 16.19) le pain, l’huile et le miel qu’il lui avait donnés pour sa nourriture. Enfin la trop grande quantité de miel nuit à l’estomac et lui cause du dégoût (Proverbes 25.16) : Vous avez trouvé du miel, dit le Sage, mangez-en autant qu’il faut, de peur que si vous en preniez trop, vous ne soyez contraint de le rendre. [Voyez lait].

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