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En latin mare, en hébreu jam, en grec thalassé. Les Hébreux donnent le nom de mer à tous les grands amas d’eaux, aux grands lacs, aux étangs. Ainsi la mer de Galilée ou de Tibériade, ou de Cinéreth, n’est autre que le lac de Génézareth ou de Tibériade dans la Galilée. La mer Morte, la mer du Désert, la mer d’Orient, la mer de Sodome, la mer du Sel ou la mer Salée, la mer Asphaltite ou du Bitume, n’est autre que le lac Asphaltite, ou le lac de Sodome. La mer de Séméchon est le lac de même nom. La mer de Jaser (Je 48, 32), est le lac qui était auprès de la ville de Jazer, au delà du Jourdain. La mer de Suph est la mer Rouge. La mer Occidentale ou la Grande mer, ou la mer de Derrière, est la Méditerranée. On donna le même nom de mer (1 Rois 7.23) à un très-grand bassin de bronze que Salomon fit faire dans le temple pour la commodité des prêtres, qui y lavaient les pieds et les intestins des victimes, et les instruments dont ils se servaient dans les sacrifices.
Les Arabes et les Orientaux en général donnent aussi quelquefois le nom de mer aux grands fleuves, comme le Nil, l’Euphrate, le Tigre et autres qui, par leur grandeur et par l’étendue de leur débordement, paraissent comme de petites mers ou de grands lacs. Il est important d’en donner des preuves, à cause qu’il y a plusieurs passages de l’Écriture, dont sans cela l’explication paraît presque impossible. Isaïe (Isaïe 11.15) : Le Seigneur désolera la langue de la mer d’Égypte ; il élèvera sa main sur ce fleuve par la force de son esprit, ou par le vent impétueux et desséchant qu’il fera lever pour dessécher ses sept bras, en sorte qu’on les passe à pied sec. Tout ceci ne peut s’entendre que du Delta qui est comme la langue du Nil, nommé ici la mer d’Égypte. On sait que sur les côtes de la Méditerranée, du côté qu’elle arrose l’Égypte, il n’y a ni langue de terre, ni langue de mer, et d’ailleurs toute la description du prophète désigne le Nil et ses sept bras.
Le même prophète désigne encore le Nil sous le nom de mer dans cet endroit (Isaïe 18.1-2) : Malheur à la terre qui fait retentir les ailes de ses cymbales ou de ses sistres, qui est au delà des fleuves de Chus (Il nomme ici la mer Rouge les fleuves de Chus, parce que le peuple de Chus habitait sur le bord oriental de cette mer). Ce peuple qui envoie ses ambassadeurs sur la mer, et les fait courir dans des vaisseaux de jonc ; ici il marque le Nil sous le nom de mer. Les vaisseaux de jonc étaient propres à l’Égypte, comme le remarque Pline : Exode ipso papyro navigia texunt, et ex libro vela. Le prophète Isaïe continue adressant sa parole aux ambassadeurs qui vont sur le Nil dans des barques de jonc : Allez, ambassadeurs vites et diligents, vers cette nation arrachée et déchirée, vers ce peuple qui est le plus terrible de tous, vers cette nation qui se sert de cordeaux et de mesures, qui est foulée aux pieds, dont la terre est ravagée par les inondations du fleuve ; cette peinture ne peut convenir qu’à l’Égypte ; ce pays était alors déchiré par des divisions domestiques ; l’Égypte est rongée et ravagée par les inondations du Nil ; c’est un pays de lignes et de mesures, parce que le limon qui se répand sur ses terres, en cache les bornes et les limites, et oblige d’employer souvent le cordeau pour la mesurer, etc.
Le pays de Babylone, qui était arrosé par l’Euphrate, est appelé par le même prophète (Isaïe 21.1), le désert de la mer, ou la mer déserte ; soit à cause de l’état de solitude où elle devait être réduite, ou par ironie, ou par antiphrase, parce qu’alors Babylone était une ville très-fréquentée et très-peuplée. Cette ville située sur les grandes eaux, sur la mer, et qui est la demeure d’une si grande multitude de peuple. Jérémie en parle de même (Jérémie 51.36-42) : Babylone a été inondée de sa mer ; les flots l’ont toute couverte ; et un peu auparavant : Je dessécherai sa mer, je tarirai ses sources. Et ailleurs Isaïe parlant du roi de Babylone, il l’appelle (Isaïe 27.1) Léviathan qui a sa demeure dans la mer. Ézéchiel (Ézéchiel 32.2) donne le même nom au roi d’Égypte, dont la demeure était sur le Nil.
Daniel (Daniel 11.45) parlant d’Antiochus qui conduisit son armée au delà de l’Euphrate, et qui campa dans les campagnes de Mésopotamie, dit qu’il campa à Padan entre les mers, inter maria, c’est-à-dire, entre l’Euphrate et le Tigre. Osée (Osée 11.10) appelle les Babyloniens et les Égyptiens, Enfants de la mer ; et les Juifs qui étaient captifs dans la Babylonie et dans l’Égypte, s’en retourneront dans leur pays. Nahum (Nahum 3.8) parlant de la ville de Noammon, que plusieurs estiment être celle de Thèbes ou Diospolis, dit que la mer est son trésor, et que les eaux lui servent de rempart : cette mer et ces eaux ne sont autres certainement que le Nil.
La grande mer, la mer d’Occident, la mer de Derrière, la mer des Philistins, désignent ordinairement la Méditerranée, qui était à l’occident de la terre promise, et qui était considérée comme derrière un homme qui aurait regardé le soleil levant, ayant la gauche au septentrion, et la droite au midi ; car c’est ainsi que les Hébreux désignent la situation des lieux qui sont à la droite, à la gauche, devant ou derrière. La mer se met souvent pour l’occident (Genèse 12.8 ; 13.14), comme la droite pour le midi. C’est sur la Méditerranée que s’embarqua Jonas ; et c’est sur cette mer que l’on mettait les bois que l’on coupait au Liban, et qui étaient amenés à Joppé, pour le bâtiment du temple
Mer rouge. Voyez ci-après mer de Suph.
La mer de Suph, c’est-à-dire la mer de Jonc, est ce que nous appelons la mer Rouge. Elle est nommée mer de Suph, à cause de la grande quantité de jonc ou de mousse de mer qui se trouve dans son fond et sur ses bords. On l’appelle encore aujourd’hui Barhsuf, et l’herbe qui y croît, sufo. Diodore de Sicile dit qu’elle paraît toute verte à cause de l’herbe qui croît sous ses eaux. Ceux qui ont voyagé sur cette mer, disent qu’elle parait rouge en quelques endroits, cause d’un sable rouge qui est au fond. Dans d’autres lieux, l’eau paraît blanche, à cause de la couleur du sable, qui y est blanc. Enfin elle paraît verte aux lieux où il y a de l’herbe ou de la mousse de mer : Mais cela ne se remarque que dans les endroits où l’eau est basse ; et la couleur du sable ou de la mousse ne paraît au travers de l’eau, que parce qu’elle est fort claire et transparente. Dom Jean de Castro, vice-roi des Indes pour le roi de Portugal, croit que le nom de mer Rcuge vient de ce qu’il y a beaucoup de corail rouge au fond de cette mer. Il est certain que le texte hébreu des livres de l’Ancien Testament ne l’appelle jamais mer Rouge, mais mer de Suph. Pline dit qu’on lui donna le nom de mer Rouge, en grec Erythrea, à cause d’un certain roi Erythros, qui régna dans l’Arabie, et dont on voyait le tombeau dans l’île Tyrine ou Agyris.
Plusieurs savants croient que ce roi Erythros n’est autre qu’Ésaü ou Édom ; Édom, en hébreu, signifie roux ou rouge, de même qu’Erythros, en grec. Mais je ne crois pas qu’Édom ait jamais demeuré ni sur la mer Rouge, ni sur le golfe Persique, à qui l’on donne aussi quelquefois le nom de mer Rouge. Sa demeure était à l’orient de la terre de Chanaan, vers Bozra. Ceux qui y ont remarqué des taches rouges disent qu’on n’y en voit point à l’endroit où passèrent les Israélites, ni beaucoup plus bas ; c’est-à-dire, qu’il n’y en a point depuis Tor, vis-à-vis le mont Sinaï, jusqu’à Suez, à l’extrémité septentrionale de cette mer. Ainsi je croirais que le nom de mer Rouge ne lui a été donné que depuis que les Iduméens descendus d’Édom se répandirent de l’orient au couchant, jusqu’à la mer Rouge. Alors on lui put donner le nom de mer d’Édom, que les Grecs rendirent par mer Rouge, Thalassa Erythrea. Dans les livres des Rois (2 Chroniques 8.17) et des Paralipomènes, je trouve la mer de Suph dans le pays d’Édom ; ce qui peut servir à confirmer cette conjecture [Écoutons sur ce point M. Léon de La-borde, qui, dans son Commentaire sur l’Exode, pages 55, s’exprime en ces termes :
« Le texte hébreu (Exod. 10.19 : Projecit in mare Rubrum, est-il dit dans la Vulgate) porte la mer de Souph, ou des Joncs, des roseaux, des algues. Cette expression, appliquée à la mer Rouge, se trouve encore (Exode 23.12 ; 14.4), Elle désigne aussi, dans le Deutéronome, la mer Morte. On a expliqué à tort l’emploi de cette expression par les coraux et madrépores qui poussent au fond de la mer Rouge avec une telle abondance, que Pline assure qu’on croit y apercevoir une forêt, et qui, selon Diodore de Sicile et Agatharchides, rejetés par le mouvement des vagues sur la côte, s’entassent en véritables montagnes. Je n’ai pas besoin de renvoyer à mon Voyage de l’Arabie Pétrée pour dire ce qu’il en est de ces exagérations. Je le ferai connaître en peu de mots. Les madrépores remplissent en effet, dans beaucoup d’endroits, près du rivage, le fond de la mer Rouge, principalement à Suez, à Tor, dans le golfe Elanitique, etc. Ils présentent le spectacle le plus curieux, en temps de calme, par la variété des formes et la vivacité des couleurs. Il est vrai aussi que les vagues rejettent beaucoup de débris sur la côte, qu’ils y arrivent avec leurs plus brillantes teintes, et que le soleil les blanchit en peu de temps. Mais je n’ai vu nulle part des tas considérables de ces madrépores, encore bien moins des montagnes. Les murs de Suez, de Tor et de quelques autres villes de la côte sont entièrement construits avec ces coquillages.
Cependant, ce qui m’empêche de trouver dans ces madrépores l’origine du nom que les Hébreux et sans doute les Égyptiens donnaient autrefois à la mer Rouge, c’est que le même mot de Souph est appliqué aux plantes qui croissent sur les bords du Nil, et au milieu desquelles Moïse fut exposé étant enfant (Exode 2.3, 5). C’est donc bien véritablement des roseaux on des joncs qui ont donné leur nom à cette mer, puisqu’on ne trouve dans le Nil, comme dans aucun fleuve, ni madrépores ni coraux (Voir le Voyage de l’Arabie Pétrée. J’avais penché vers l’opinion de Rosenmüller. Introduction, page 5, note 4.). Cependant il n’existe plus aujourd’hui que bien peu de traces de ces joncs sur les côtes du golfe de Suez, dont le fond rocailleux et sablonneux, brûlé en outre à marée basse par le soleil, ne peut entretenir aucune végétation. Je n’ai vu, sur un espace de 150 lieues de côtes, que les algues ordinaires de toutes les mers rejetées sur le rivage, et qui n’avaient rien d’assez particulier pour donner un nom à celle-ci.
Il est probable qu’à l’époque du passage des Hébreux, le golfe de Suez, qui s’étendait beaucoup plus au nord, donnait naissance, dans des bas-fonds remplis de terre végétale, à des roseaux qui poussaient, comme dans les marais, avec une abondance capable d’attirer l’attention et de se fixer dans la mémoire. Un nom populaire pouvait facilement sortir de ce souvenir.
Les Septante ont adopté le nom d’Érythrée, qui désignait de leur temps la mer Rouge, et qui n’était qu’une traduction de l’Édom des navigateurs de Salomon. La Vulgate a conservé ce nom en le transformant en mare Rubrum. Sur l’origine ou plutôt les différentes et nombreuses origines de ce nom, voir mon Voyage en Arabie (Introd., page 61)
Voici la description de la mer de Kolsum ou de la mer Rouge, selon Ahulféda : elle tire son nom de la ville de Kolsum, située sur l’extrémité de sa côte septentrionale, sous le quarante-quatrième degré-¼ ; d’autres disent quarante-sixième ¼ degré de longitude, et sous le vingt-troisième degré ½ de latitude. Depuis Kolsum, cette mer court au midi, en tirant un peu vers l’orient, jusqu’à Kasir, qui est le port de Kous, où la longitude est de quarante-neuf degrés, et la latitude de vingt-six. De là elle coule encore au midi, en se recourbant un peu vers l’occident aux environs d’Aidad, dont la longitude est de quarante-huit degrés, et la latitude de vingt et un. D’Aidad elle coule en droite ligne vers le midi, jusqu’à Sawakam, petite ville d’Éthiopie, aussi sous le quarante-huitième degré de longitude, et sous le dix-septième de latitude. De là en continuant vers le midi, elle va entourer l’île de Dahlac, qui est un peu éloignée de la côte occidentale, et dont la longitude est de soixante et un degrés, et la latitude de quatorze. De celle Hébreux la mer s’étendant toujours vers le midi, baigne les côtes d’Éthiopie, jusqu’au cap Almandab ; et c’est là le bout, ou plutôt le commencement de la mer Rouge, du côté du midi, près du détroit ou de l’embouchure par laquelle entre la grande mer des Indes, ou l’océan oriental. La montagne Almandab et les solitudes d’Aden sont fort proches les unes des autres, et ne sont séparées que par un détroit si serré, qu’un homme en peut voir un autre sur le rivage opposé. Ce détroit s’appelle Bab-al-Mandab. Des voyageurs m’ont rapporté que Bab-al-Mandab est au-dessous d’Aden, et qu’il est éloigné d’Aden, en tirant vers le nord-ouest, d’autant de chemin qu’en peut faire un vaisseau dans un jour et une nuit. Les montagnes Almandab sont situées dans le pays des Abyssins, et on les voit des montagnes d’Aden, quoique dans un assez grand éloignement. En ce lieu-là l’embouchure de la mer de Kolsum est tout à fait serrée et étroite, de la manière que nous avons déjà dit. Aden, à l’égard de Bal-al-Mandab, est située entre l’orient et le midi ; et c’est là tout ce que l’on trouve sur la côte occidentale de la mer Rouge, depuis Kolsum jusqu’à Mandab.
Passons maintenant au rivage qui s’étend de l’autre côté de la montagne de Mandab, et qui est la terre d’Aden. Nous dirons là-dessus que depuis Aden, la mer Rouge coule vers le septentrion. La longitude de cette ville est de soixante-six degrés, et sa latitude de onze. Ensuite cette mer tourne autour des côtes de l’Yémen, jusqu’à ce qu’elle arrive à l’extrémité des côtes de ce nom, où la longitude est de soixante-sept degrés, et la latitude de dix-neuf, moins dix minutes. De là elle s’étend encore vers le septentrion, jusqu’à Gioddah, dont la longitude est de soixante-six degrés, et la latitude de vingt et un. De Gioddah elle coule au nord-ouest, jusqu’à Algiahafah, demeure des Égyptiens, sous le soixante-cinquième degré de longitude, et le vingt-deuxième degré de latitude. Elle continue ensuite vers le nord, en tirant un peu vers le couchant, jusqu’au rivage d’Yambaak, dont la longitude est de soixante-quatre degrés, et la latitude de vingt-six. De là elle court tout à fait entre l’occident et le nord, jusqu’à ce qu’ayant laissé Madian, elle arriva à Ailah, qui est sous le cinquante-cinquième degré de longitude, et sous le vingt-neuvième degré de latitude. Almoshtarec dit dans le Kanum qu’Ailah est à chiquante-six degrés quarante minutes de longitude, et à vingt-huit degrés cinquante minutes de latitude. D’Ailah cette mer se recourbe vers le midi, jusqu’à Altour, qui est le mont de Sina, lequel, par un cap fort élevé, et qui s’avance dans cette mer, la divise en deux bras. De là en retournant vers le nord ; elle arrive enfin à Kolsum, dont nous avons marqué la position. Kolsum et Ailah sont situées sur les deux bouts de cette mer ; Ailah à l’extrémité du bras oriental, et Kolsum vers l’extrémité du bras occidental. Le mont Altour ou Sinaï est situé entre ces deux villes, sur une espèce de presqu’île, environnée de la mer du côté d’orient, occident et midi, et ne tenant à la terre que du côté du nord [Voyez Beelsephon, Clysma Colsum, Elath, Esiongaber].
Mer rouge (Passage de la). Tout le monde sait le fameux miracle du passage de la mer Rouge, lorsque le Seigneur ouvrit cette mer, la dessécha et y fit passer à pied sec les Israélites au nombre de six cent mille hommes, sans compter les vieillards, les femmes et les enfants. Les rabbins et plusieurs anciens Pères, fondés sur ces paroles du psaume 135, 13 : Il a partagé la mer Rouge en divisions, ont avancé que la mer Rouge avait été divisée en douze ouvertures, en sorte que chacune des douze tribus passa la mer dans un lit différent des autres. D’autres auteurs ont dit que Moïse, qui avait été longtemps sur la mer Rouge, dans le pays de Madian, ayant observé qu’elle avait son flux et reflux réglé comme l’océan, avait adroitement profité du temps du reflux, pour faire passer le peuple hébreu ; et que les Égyptiens qui, ignoraient la nature de cette mer, s’y étant témérairement engagés dans le temps du flux, furent enveloppés dans ses eaux et périrent tous, comme le dit Moïse. C’est ainsi que les prêtres de Memphis le racontaient, au rapport d’Artapane ; opinion qui a été suivie par un assez bon nombre de modernes [Voici le passage d’Artapane sur le passage de la mer Rouge : « Les Juifs ayant emprunté aux Égyptiens des vases, des vêtements et surtout de grandes sommes d’argent, quittèrent le pays et arrivèrent au bout de trois jours sur le bord de la mer Rouge. Les habitants de Memphis affirment que Moïse, qui connaissait très-bien le pays, profita du reflux pour conduire son peuple et lui faire passer la mer à pied sec. Ceux d’Héliopolis disent, au contraire, que comme les Juifs emportaient les richesses des Égyptiens, le roi les poursuivit à la tête d’une puissante armée et emmenant avec lui les animaux sacrés. Alors Moïse, inspiré par une voix divine, frappa les flots, et aussitôt ils s’ouvrirent pour laisser à son peuple une voie sûre et facile. Les Égyptiens s’étant précipités à la poursuite des Juifs, un feu s’éleva derrière eux pour les consumer, en même temps que la mer, ramenant ses flots, les engloutit dans ses abîmes. Pas un seul n’échappa à ce désastre. » Cité par Polyhistor, de qui l’a emprunté Eusèbe, Prép. évang livre 9. Ce récit textuel et complet sur ce point vaut infiniment mieux que l’analyse donnée par dom Calmet].
Josèphe après avoir rapporté l’histoire du passage de la mer Rouge, ainsi qu’elle est raçontée dans Moïse, ajoute qu’on ne doit pas çonsidérer cela comme impossible, puisque Dieu peut avoir ouvert un passage aux Hébreux à travers les eaux, comme il en ouvrit un longtemps après, aux Macédoniens conduits par Alexandre, lorsqu’ils passèrent la mer de Pamphilie. Or, les historiens qui ont parlé de ce passage des Macédoniens, disent qu’ils entrèrent dans la mer et côtoyèrent le bord qui n’est pas bien profond ; de manière que les soldats marchèrent tout le jour dans l’eau jusqu’à la ceinture. Arrien dit qu’on n’y saurait passer, quand les vents du midi donnent ; mais que le vent s’étant changé tout à coup, donna aux soldats le moyen d’y passer sans péril. C’est peut-être cette réflexion de Josèphe qui a fait croire à quelques anciens, à saint Thomas, à Tostat, à Paul de Burgos, à Grotius, à Génébrard, à Valable et à plus d’un rabbin, que les Israélites n’avaient pas passé la mer Rouge d’un bord à l’autre, mais seulement qu’ils la côtoyèrent et remontèrent pendant le flux, de l’endroit où ils étaient, en un autre endroit un peu plus bout, en faisant comme un demi cercle dans la mer.
Mais sans entrer dans la discussion de tous ces sentiments, sans entreprendre de les réfuter en particulier, et sans nier que la mer Rouge n’ait sou flux et reflux, il n’y a qu’à leur opposer le teste de Moïse et des autres auteurs sacrés qui ont parlé de ce passage miraculeux, on verra clairement que nul autre système n’est soutenable que celui qui croit que les Hébreux passèrent la.mer d’un bord à l’autre, dans un lit très-vaste que les eaux retirées leur laissèrent, à sec (Exode 14.16-17) : Le Seigneur dit à Moïse : Etendez la main sur la mer, et, séparez-en les eaux, afin que les Israélites marchent à pied sec au milieu des eaux… Et Moïse ayant étendu sa main sur la mer, le Seigneur en divisa les eaux, et il fit souffler toute la nuit un vent impétueux (à la lettre, un vent de Cadim ou d’Orient) qui la dessécha. L’eau étant ainsi partagée, les enfants d’Israël entrèrent au milieu de la mer desséchée, ayant l’eau à droite et à gauche, qui leur servait comme d’un mur. Lorsque les Égyptiens furent entrés dans la mer, le Seigneur dit à Moïse : Etendez votre main sur la mer, afin que les eaux retombent sur les Égyptiens. Moïse ayant donc étendu sa main, les eaux se remirent en leur premier état, et vinrent au-devant des Égyptiens qui s’enfuyaient ; et le Seigneur les enveloppa au milieu des flots, etc. Mais les enfants d’Israël passèrent à sec au milieu de la mer, ayant les eaux à droite et à gauche, qui leur servaient comme de mur.
Et dans le cantique que Moïse chanta au sortir de la mer Rouge, il dit (Exode 15.8) : Le vent de votre fureur a fait remonter les eaux des deux côtés ; il a arrété l’écoulement des eaux, et elles se sont comme condensées au milieu de la mer. Et le Psalmiste (Psaumes 77.13) : Le Seigneur divisa la mer, il les fit passer et tint les eaux comme dans une outre. Il dit ailleurs (Psaumes 113.35) que la mer s’enfuit à la vue de son Dieu, que le Seigneur s’est fait un chemin dans la mer, qu’il a marché au milieu des eaux (Psaumes 76.15),. Isaïe (Isaïe 63.11) dit que le Seigneur a divisé les flots devant son peuple, qu’il les a conduits au fond des aldines, comme un cheval que l’on mène au milieu d’une campagne. Habacuc (Habakuk 3.15) dit que le Seigneur s’est fait un chemin pour passer son chariot et ses chevaux à travers la mer, à travers la fange des grandes eaux. Enfin l’auteur du livre de la Sagesse (Sagesse 19.7-8) dit que la terre sèche parut tout à coup dans un lieu où l’eau était auparavant ; qu’un passage libre s’ouvrit en un moment au milieu de la mer Rouge, et qu’on vit un champ couvert d’herbes au milieu des aldines, etc. On peut voir les commentateurs sur l’Exode 14 et la dissertation de M. le Clerc sur le passage de la mer Rouge, et celle que nous avons, fait imprimer sur le même sujet, à la tête du Commentaire sur l’Exode. On croit que l’endroit où les Hébreux passèrent la mer Rouge est à deux ou trois lieues au-dessous de la pointe septentrionale, à l’endroit de Colsum ou Clysnia [Voyez Béelsephon], où quelques anciens (m)ont cru que l’on voyait encore de leur temps les débris des roues des chariots de Pharaon, et les traces de ces chariots.
Il y a encore des gens, et même des savants, qui veulent nier le miracle du passage de la mer Rouge par les Israélites. C’est, entre autres, M. Champollion-Figeac s’exprimant en ces termes : « Vis-à-vis de Hahiroth, ville qui existe encore sous le nom de Hadjéroth, s’est formé un ensablement qui a séparé cette mer du vaste bassin qui la borne au nord, et avant que cet ensablement fût complet, il a dû n’être qu’un bas-fond guéable à marée basse. Moïse, qui avait longtemps habité les bords de la mer Rouge, ne devait pas ignorer cette particularité ; il en profita pour sauver le peuple de Dieu des armes du Pharaon égyptien. » Voilà ce que dit M. Champollion Figeac, dans son livre intitulé Égypte, pages 17, col. 2, et faisant partie de l’Univers pittoresque, collection publiée par F. Didot. Paris, 1843.
Un botaniste voyageur, autrefois libraire, Aucher-Eloi, herborisait le 28 mars 1831 à Suez, qui, ce jour-là, était encombrée de pèlerins. « Les chameaux, dit-il, passent à gué un petit bras de mer à une portée de fusil au-dessus de Suez quand la marée est basse : le passage des Israélites et l’engloutissement de l’armée de Pharaon pourrait ainsi s’expliquer. » Ainsi parle Aucher-Eloi, dans ses Relations de voyages en Orient, pages 27.
Ces deux auteurs répètent ce qu’avait dit Dubois-Aymé, qui n’avait rien trouvé de mieux que ce qu’avaient déjà dit, tant de siècles auparavant, les véridiques habitants de Memphis. Voilà donc ce que répètent les rationalistes ; mais puisque ces esprits forts préfèrent le témoignage des Memphisois à celui de Moïse avec lequel s’accorde celui des Iféliopolitains, ils devraient bien nous apprendre comment il se fit que, dans l’espace des quelques heures que dura le reflux, les six cents mille Israélites, vieillards, et puis les femmes, et puis les enfants, et puis leurs nombreux troupeaux, purent tous arriver au bord opposé.
M. le comte Jaubert, par les soins de qui les Relations d’Aucher-Eloi ont été publiées, n’a pas voulu laisser passer les lignes que nous avons citées sans indiquer au lecteur un moyen de s’éclairer mieux sur le fait en question. Il l’engage à voir, « dans le savant Commentaire de M. Léon de Laborde, sur l’Exode et les Nombres, une dissertation étendue, réunissant les diverses opinions émises sur le passage de la mer Rouge. » Nous allons rapporter ici plusieurs fragments de cette dissertation.
M. de Laborde a vu les lieux dont il parle dans son Commentaire, il les a observés en différents temps ; nul ne les a mieux étudiés que lui. Son témoignage est donc du plus grand poids.
C’est dans le 14e chapitre de l’Exode que se trouve l’histoire du passage de la mer Rouge. « Moïse était avec son peuple à Etham, et comme il se disposait à continuer sa marche par le chemin ordinaire, Dieu lui dit (verset 2) : Dites aux enfants d’Israël qu’ils se détournent et qu’ils campent devant Phthahiroth, entre Magdalum et la mer, devant Béel-Sephon ; vous camperez lui, près de la mer (Vers. 3). Et Pharaon dira des enfants d’Israël : Ils sont embarrassés (ou égarés) dans le pays et enfermés par le désert. Verset 5. El il fut annoncé au roi des Égyptiens que le peuple avait pris la fuite… 6. Il fit donc atteler son chariot, et prit avec lui tout son peuple. 7. Il emmena aussi six cents chariots de guerre, etc. 9. Les Égyptiens poursui-, vaut donc les Israélites, etc. Il faut lire ce chapitre.
Au verset 2, M. de Laborde fait cette remarque : « Le mot reversi implique un changement de direction, et prouve que c’est ici une déviation de la route que l’on suivait depuis deux jours, de l’est à l’ouest. Moïse, qui conduisait les Israélites au Sinaï, était le seul, dans cette troupe nombreuse, avec son frère Aaron, qui connût la route ; ils suivaient certainement celle qui les avait déjà conduits au fond de la presqu’île du Sinaï, et ramenés de ce pays. C’était entre les deux parties profondes du golfe, sur un bas-fond-qui n’était alors que faiblement inondé, et qui, dans l’état actuel du golfe, n’est recouvert d’eau que pendant quelques jours de la saison des pluies. C’est le chemin suivi aujourd’hui par la caravane de la Mecque. Le Seigneur parle à Moïse, et lui indique la direction nouvelle qu’il faut prendre, etc. ».
Sur le dire du Pharaon, verset 3, M. de Laborde s’exprime en ces termes : « Placés ainsi, il est bien évident que les Israélites sont resserrés dans un défilé ou enfermés par le désert, entre la mer et les montagnes. On peut même traduire, comme les Septante, ils sont égarés ; car en effet ce n’est plus leur route : en apparence c’est leur perte. Un chef politique commettait là une faute inexplicable ; l’homme de Dieu manifestera bientôt aux yeux des Égyptiens la raison de sa conduite : ils reconnaîtront la mission divine dont il est chargé et le bras puissant qui le soutient.
4. On annonça au roi d’Égypte que, le peuple avait pris la fuite. Pharaon avait autorisé les Hébreux à aller sacrifier à trois journées dans le désert ; mais on vint lui prouver qu’ils continueraient leur route et ne reviendraient plus en Égypte : alors il se repent et veut les ramener sous le joug. Quelque vitesse qu’on accorde à ses troupes il ne peut arriver à Phihahiroth (Adjeroud) que le second jour au soir ; c’est-à-dire qu’il dut se mettre à-la poursuite des Israélites le lendemain même de leur départ. Voici comment on peut exposer leurs mouvements réciproques :
Lévitique 15 du mois de nizan
Les israélites partent d’Égypte et campent à Succoth.
Le Pharaon d’Égypte laisse partir les Israélites.
Lévitique 16 idem.
Les Israélites partent de Succoth et campent à Etham.
Le Pharaon est averti de la faute qu’il a commise en laissant partir une population soumise, qui le servait utilement dans ses travaux ; son cœur s’endurcit de nouveau ; il espère arrêter les fuyards avant qu’ils n’aient quitté les frontières naturelles de l’Égypte (la mer Rouge) ; il se met à leur poursuite.
Lévitique 17 idem :
Les Israélites partent d’Etham ; ils quittent la direction qu’ils ont suivie à l’est, et se dirigent plus au sud, par Phihahiroth, vers Béel-Sephon et la côte, où ils arrivent le soir.
Le Pharaon, suivi de ses chars de guerre, traverse l’espace qui sépare Memphis de Phihahiroth en deux journées. Arrivé dans ce lieu, il s’arrête avec sa troupe harassée, en vue du camp des Israélites, et remet l’attaque au lendemain.
Lévitique 18 idem :
Les Israélites, saisis de frayeur à la vue des Égyptiens qui arrivent le soir, quittent leur camp au milieu de la nuit et traversent la mer Rouge.
Le Pharaon, à la tête de ses troupes, s’aperçoit au point du jour que les Israélites ont traversé la mer sur un gué miraculeux, dont le passage reste ouvert, et dans lequel il aperçoit encore engagée l’arrière-garde de leur armée ; il s’y précipite avec ses chars de guerre : il est englouti.
7. Il emmena six cents chars. Le nombre de ces chars, qui supposent en Égypte le double de combattants et parfois le triple, comme on le voit dans les peintures et bas-reliefs peut très-bien s’opposer à six cents mille israélites, si l’on fait la part de l’effroi causé par le développement de ces attelages et le bruit d’un si grand nombre de chevaux, et si l’on réfléchit à la puissance de l’influence morale des maîtres sur les esclaves…
9. Les Égyptiens poursuivant donc les Israélites, etc. C’est bien la même route. Les troupes du Pharaon suivent les traces des Hébreux, et ils atteignent ces fugitifs au moment où ils sont campés sur le bord de la mer, près de Béel-Sephon, en face de Phihahiroth ; les Égyptiens s’arrêtent à Phihahiroth, en face de Béel-Sephon.
Les positions respectives sont bien indiquées ; les armées sont en présence, l’une fatiguée de la route, l’autre craintive à la vue des ennemis, toutes deux remettant au lendemain fin engagement qui ne peut s’éviter.
21. Le Seigneur divisa la mer en faisant souffler un vent violent et brûlant (Hebr d’orient), etc. La direction de ce vent violent et chaud n’est pas indiquée dans la Vulgate ; mais elle ne pouvait être naturellement autre que celle du chemin des Israélites, puisqu’il dessécha le fond de la mer, qu’ils passèrent à pied sec ; c’est-à-dire qu’il souffla entre les deux remparts formés à droite et à gauche par les vagues. Le vent du sud, ainsi que l’ont traduit les Septante, soufflant sur la surface des eaux, est plutôt frais que chaud, et il aurait refoulé la mer dans la voie tracée. Le vent d’orient, selon le texte hébreu, répond à la direction que je fais suivre aux Israélites à travers la mer ; il passait sur les sables du désert et les rochers échauffés par le soleil.
22-29 (Passage de la mer Rouge). Les commentaires que nous avons ajoutés à ce qui précède ont dû rendre intelligibles les positions des lieux et celles des deux armées.
Les Israélites sont acculés entre la mer d’un côté, des montagnes et l’armée égyptienne de l’autre : il ne leur reste plus qu’à faire leur soumission ou à traverser la mer. Un miracle leur ouvre cette voie : au commandement de Moïse, une large ouverture rend praticable le passage au milieu des v agues ; et pendant toute la nuit le peuple d’Israël s’écoule dans ce défilé et gagne la rive opposée. Pharaon, au point du jour, s’aperçoit que l’ennemi lui échappe ; il se met à sa poursuite, et il périt avec son armée, au milieu de cette mer qui se referme sur lui et sur ses guerriers.
M. de Laborde examine ensuite « les différentes places qu’on a désignées comme ayant été choisies par le Seigneur pour opérer le miracle du passage, » après quoi il lui reste « peu de mots à dire sur les explications, soi-disant faciles, d’un événement prétendu naturel. » Cette partie du travail de M. de Laborde occupe de six à sept colonnes de son ouvrage, qui est in-folio. Nous prenons la liberté d’y renvoyer le lecteur.
Les événements accomplis dans la mer Rouge ont reçu de Dieu même des explications significatives et importantes pour l’humanité.En voici deux dont la hiéroglyphique chrétienne s’est emparée pour l’instruction des fidèles, et dont l’idée a été puisée dans ceux des livres saints, où ces événements sont rappelés : « Pharaon enseveli dans la mer Rouge, dit M. Cyprien Robert, devint la prophétie du sort qui atteni les tyrans ; car, dit l’Écriture, il ne craignait ni Dieu ni la société. Et la mer Rouge figura le baptême, où le vieil homme s’engloutit avec ses crimes, et d’où surgit l’homme nouveau, touché par la verge miraculeuse de la croix. »
Mer morte, mer Salée, mer d’Orient, mer de Sodome, mer du Désert ou de la Plaine. C’est le lac Asphaltite, auquel Josèphe donne cinq cent quatre-vingts stades de largeur ; c’est-à-dire environ vingt-cinq lieues de long et cinq ou six de large. Le Jourdain se décharge dans la mer Morte ; et on assure que le sel ou le bitume dont ses eaux sont remplies les rendent si âcres et si salées, que nul poisson n’y peut vivre. Cette mer occupe le terrain qu’occupaient autrefois les villes de Sodome, de Goinorre, d’Adama et de Séboïm, et leur territoire, qui était auparavant comme le paradis du Seigneur. Cette mer n’est proprement qu’un lac, n’ayant aucune communication sensible avec aucune autre mer. Voyez ce que nous avons remarqué sur le nom Aspralite. Le nom de mer Morte ne se trouve pas dans le texte de l’Écriture. Il y a apparence qu’on lui a donné ce nom à cause qu’elle ne nourrit rien de vivant. Le nom de mer Salée ou de mer de Sel est équivalent à celui de mer d’Asphaltite ; car les Hébreux comprennent l’asphalte, le bitume et le nitre sous le nom de sel. Le nom de mer d’Orient lui est donné à cause de sa situation, opposée à celle de la mer d’Occident, qui est la Méditerranée. Enfin le nom de mer du Désert ou de la Plaine, en hébreu arabe, vient des araboth, des plaines désertes qui sont au delà du Jourdain, à l’occident et au nord de la mer dont nous parlons.
La mer de Séméchon ne se trouve pas dans le texte de l’Écriture, mais seulement dans les rabbins. Voyez Séméchon.
La mer de Jazer n’est autre que l’étang qui était auprès de cette ville. Voyez Jazer.
La mer D’airain, que Salomon fit faire dans le temple (1 Rois 7.23-26), avait dix coudées de diamètre d’un bord à l’autre, et environ trente coudées de circonférence. En prenant la coudée hébraïque à vingt pouces et demi, les dix coudées font dix-sept pieds et un pouce, et les trente coudées, cinquante et un pieds trois pouces. Ce vase était rond et de la profondeur de cinq coudées. Le bord était orné d’un cordon, et embelli de pommes et de boulettes, et de têtes de bœufs en demi-relief. Sa capacité était de trois mille bathes, comme il est dit dans le second livre des Paralipomènes (2 Chroniques 4.5), ou de deux mille bathes, comme il est rapporté (1 Rois 7.26) : ce que l’on concilie en disant que la cuve ou coupes contenait deux mille bathes, et que le pied, qui était creux, en contenait encore mille. Ainsi ce grand vaisseau était d’une seule capacité interne, quoiqu’il parût double au dehors. Cette mer était portée sur son pied, dont on vient de parler, et qui était comme une grosse colonne creuse ; et outre cela, elle portait sur douze bœufs disposés en quatre groupes, trois à trois, et laissant quatre passages pour aller tirer l’eau par des robinets attachés au pied de ce vase. Voyez (1 Rois 7.23 ; 2 Chroniques 1.2-3, 5), etc.
La mer d’Égypte, marquée dans Isaïe (Isaïe 11.15), désigne cette partie de la Méditerranée qui arrose les côtes de l’Égypte.
Langue de mer. Les Hébreux ét les Arabes appellent langue de mer ce qui avance dans la terre, comme nous appelons langue de terre ce qui avance dans la mer. Voyez (Josué 15.5 ; 18.19).