A B
C D
E F
G H
I J
K L
M N
O P
Q R
S T
U V
W X
Y Z
Mensonge, mentir, menteur. Le mensonge est condamné par une infinité d’endroits tant de l’Ancien que du Nouveau Testament. Voyez (Exode 23.1-7 ; Lévitique 9.11 ; Proverbes 22.22 ; 23.5 ; 9.22) ; (Sagesse 1.11 ; Ecclésiaste 7.13 ; 20.20 ; 25.23) ; (Osée 4.1 ; Actes 5.4 ; Éphésiens 4.25 ; Jacques 5.12). Notre Sauveur veut que ses disciples soient si simples et si sincères, que leur parole vaille autant que les plus grands serments ; et qu’ils ne disent pour assurer que, cela est, ou cela n’est pas (Matthieu 5.37, Jacques 5.12).
Ainsi c’est en vain que l’on veut justifier certaines personnes qui ont dit des mensonges, qui sont d’ailleurs louées dans l’Écriture. L’Écriture ne loue jamais leur mensonge, mais ou leur charité, ou leurs autres bonnes actions. Ce qui est de soi mauvais, ne peut jamais être bon. Lorsque Abraham dit que Sara est sa sœur, et non son épouse ; et lorsque Isaac dit la même chose de Rébecca, sa femme ; lorsque Jacob, par un mensonge, surprend la bénédiction de son père, au préjudice d’Ésaü ; lorsque les sages-femmes d’Égypte disent que les femmes des Hébreux enfantent sans leur secours, et lorsque les Hébreux, avant leur sortie d’Égypte, empruntent des choses qu’ils n’ont nulle envie de rendre ; ni les uns, ni les autres ne sont louables en cela : mais le mal qu’ils faisaient peut être diminué par les circonstances, par l’intention ou par d’autres raisons qui ne nous sont point connues. Au reste, en condamnant le mensonge, nous ne condamnons ni les stratagèmes, ni les hyperboles, ni certaines railleries et certains discours que la coutume et le consentement des peuples ne mettent pas au rang des mensonges. On peut voir-saint Augustin dans ses livres du Mensonge et contre le Mensonge.
Dieu répand l’esprit de mensonge dans la bouche de tous les faux prophètes (1 Rois 22.23) ; il permet qu’ils suivent l’impression du mauvais esprit, et qu’on les écoute. Ne désirez point de manger avec celui dans qui se trouve le pain de mensonge (Proverbes 23.3) : ou, en suivant l’Hébreu, qui parle d’un repas que l’on prend à la table d’un prince : Ne désirez point sa bonne chère, car c’est un pain de mensonge : c’est une nourriture qui flatte le goût, mais qui ne nourrit pas ; c’est un pain trompeur, qui n’est bon qu’en apparence. Ailleurs il appelle un pain menteur, ou un pain de mensonge, celui qui est acquis par l’injustice (Proverbes 20.17).
Nous avons mis notre espérance dans le mensonge (Isaïe 28.15) ; nous avons mis notre confiance dans des alliés trompeurs, ou dans les promesses trompeuses des faux prophètes ; ou enfin dans le secours des idoles que vous appelez du nom de vanité et de mensonge, et ensuite (Isaïe 28.27) : La grèle renversera l’espérance du mensonge, ces vaines espérances dont il a parlé un peu auparavant. Et ailleurs (Isaïe 44.20I) : L’idolâtre ne rentrera pas en lui-même, et ne dlira pas : Peut-être que le mensonge est dans mes mains ; peut-être suis-je dans l’erreur d’adorer ainsi du bois. Jérémie (Jérémie 8.8) : Vere mendacium operatus est stylus mendax scribarum : Le style des docteurs de la loi n’a écrit que le mensonge ; ils vous ont promis la paix, et voilà la guerre ; leurs promesses sont vaines et trompeuses. Et ailleurs (Jérémie 15.18) : les eaux infidèles sont celles qui ne coulent qu’une partie de l’année ; leur mensonge est lorsqu’elles coulent toujours. Ma douleur, qui devrait se passer, comme ces eaux qui tarissent pendant l’été, demeure et s’augmente de jour en jour.
Les collines menteuses (Jérémie 3.23) sont celles qui, après une belle apparence, ne produisent aucun fruit. Osée (Osée 9.2) : Le vin leur mentira, la vendange manquera. Habacuc (Habakuk 3.17) : Les oliviers manqueront. Les Latins ont les mêmes manières de parler. Horace,Epist. 1.1 : Spem mentita seges.
Mentir se met aussi pour la rébellion : Filii alieni mentiti sunt mihi (Psaumes 17.46). Et (Psaumes 65.3) : Mentientur tibi inimici tui. Et (Psaumes 80.16) : lnimici Domini mentiti sunt ei : Ils lui ont manqué de fidélité.