Limites
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Bornes. Moïse défend de toucher aux bornes des héritages de son prochain (Deutéronome 19.14). Tout le peuple donne sa malédiction à celui qui transfère les bornes plantées par leurs devanciers (Deutéronome 27.17). Job met ce crime parmi ceux des voleurs, des ravisseurs, de ceux qui oppriment les pauvres (Job 24.2). Les bornes sont des choses sacrées, elles font partie du droit public. Siculus Flaccus, dit que quand on posait des bornes, on les oignait, on les couronnait, on les couvrait de voiles précieux. Les docteurs juifs condamnent ceux qui transfèrent les bornes, à une double peine du fouet ; premièrement, à cause du vol de l’héritage d’autrui ; et secondement, à cause du violement de la loi qui défend expressément de toucher aux bornes.

Josèphe a pris cette loi de Moïse dans un sens assez particulier. Il dit « qu’il n’est pas permis de changer les limites, ni de la terre des Israélites, ni de celle de leurs voisins, avec qui ils sont en paix ; mais qu’il faut les laisser dans l’état où elles sont, comme ayant été plaçées par l’ordre de Dieu même ; car l’envie que les hommes avares ont d’étendre leurs limites, est une source de guerre et de division, et quiconque est capable de lever les bornes des terres, n’est pas éloigné de la disposition de violer toutes les autres lois. »

Chez les Romains, on punissait du dernier supplice un esclave qui, de son chef et à mauvais dessein, avait changé une borne. L’homme de condition criait quelquefois exilé, et les particuliers étaient punis selon les circonstances du crime, par des amendes pécuniaires ou par des châtiments corporels. Le respect des anciens pour les bornes allait presque jusqu’à l’adoration. Numa Pompilius, roi des Romains, ordonna qu’on ferait des offrandes aux bornes avec de la bouillie, des gâteaux et des prémices des fruits. Ovide dit qu’on leur immolait un agneau, et qu’on les arrosait de son sang.

Juvénal parle du gâteau et de la bouillie qu’on mettait tous les ans sur les bornes sacrées.

Les limites de La mer. L’Écriture met assez souvent entre les effets de la toute-puissance de Dieu, d’avoir fixé des limites à la mer (Psaumes 103.9). Et Job (Job 36.10) : Il a prescrit des bornes à la mer, qui subsisteront aussi longtemps que la nuit et le jour, Et Salomon (Proverbes 8.29) fait dire à la Sagesse : J’étais présente lorsqu’il posait les limites aux eaux de la mer, et qu’il leur donnait des ordres de ne pas passer au delà de leurs, bornes. Et dans Jérémie (Jérémie 5.22), le Seigneur dit qu’il a donné les sables pour limites à la mer.