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Lapin
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Westphal

Cet animal n’est point nommé dans la Bible ; cependant il l’est dans les traductions. Au Lévitique (Lévitique 11.5), Moïse défend aux Hébreux de manger, le saphan, parce qu’il rumine. Luther et d’autres protestants ont rendu saphan par lapin. La Vulgate l’a traduit par choerogrillus ; mais il y a des traducteurs de la Vulgate qui, bien qu’ils eussent le texte hébreu sous les yeux, ont rendu ce mot latin, qui signifie hérisson, comme les protestants avaient rendu le mot hébreu. Or le lapin ne rumine pas. C’est ainsi qu’aux yeux des hommes prévenus les écrivains sacrés se sont trompés. Il y a mille autres endroits aussi mal interprétés que celui-ci, et dont, pour la plupart, la mauvaise foi s’est prévalue, imputant aux auteurs sacrés des erreurs commises par des interprètes peu instruits et mal avisés. M. l’abbé Glaire, qui jouit d’une grande réputation, est le dernier, je crois, qui ait donné une Bible complète, latine et française, avec des notes explicatives ; on lit dans cette Bible, publiée depuis dix ans, le texte suivant de la Vulgate Choerogrillus, qui ruminai…, avec cette traduction : Le lapin, qui rumine…, et cette note : « Vulg choerogrillus. C’est ce que nous appelons un hérisson. » Mais si le choerogrillus est ce que nous appelons un hérisson, pourquoi dire dans la traduction que c’est un lapin ? Au reste, le saphan n’est peut-être pas plus le hérisson que le lapin. Voyez Saphan. J’ai dit que le lapin ne rumine pas, exprimant ainsi l’opinion des naturalistes. Scheuchzer, naturaliste aussi et protestant, croit au contraire, dans sa Physica sacra, tome 3 pages 173, sur Levit. 11.5, que les lapins ruminent. Voulant réfuter Bochart (Hieroz., page 1, lib. 3 chapitre 32), qui attaque ceux qui traduisent saphan par lapin, il lui répond « qu’à la vérité ces animaux, qui ont des doigts, ne ruminent pas aussi évidemment que ceux qui ont le pied fourchu, et que leurs ventricules ne sont pas aussi distingués que ceux des autres ; que si ces ventricules ne sont pas non plus quadruples, ils ne sont pas non plus simples, comme ceux des animaux impurs, desquels les lapins sont encore distingués par l’insertion de l’oesophage et par une soupape membraneuse qui a une élévation de chaque côté. Mais, outre cela, l’expérience nous apprend que ces animaux mâchent encore une demi-heure après avoir mangé ; et c’est assez de deux ventricules pour pouvoir ruminer, puisqu’on lit que certains hommes ont ruminé, quoique tous en général n’ont qu’un ventricule. » Voyez Lièvre.

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