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où l’on bat le froment. Il en est très souvent parlé dans l’Écriture. C’étaient des lieux à la campagne exposés à l’air, dans lesquels on battait le grain, ou par le moyen des traîneaux ou avec des bâtons, ou sous les pieds des chevaux ou des bœufs, que l’on faisait courir en rond sur les gerbes dressées les unes auprès des autres, l’épi en haut. Les anciens auteurs qui ont écrit de l’agriculture, nous marquent exactement la manière dont on faisait ces aires. On mêlait de la lie d’huile avec de la terre grasse, et quand cette terre en était bien imbibée, on la battait et on l’aplanissait. Lorsqu’elle était sèche, ni les rats, ni les fourmis ne pouvaient la pénétrer ; l’herbe n’y croissait point, l’eau n’y entrait point et n’y faisait point de boue. Quand le grain était battu et mêlé avec la paille brisée et broyée, on attendait le lever du vent du soir, et alors on jetait le tout en l’air avec des pelles. Le bon grain retombait dans l’aire, et la paille se dissipait, et était emportée par le vent. Il est bon d’avoir une idée de ces sortes de choses qui sont assez différentes de ce qui se pratique dans nos contrées, pour entendre les allusions que l’Écriture y fait en plus d’un endroit.
(2 Samuel 24.16-18), ou, comme elle est appelée dans les Chroniques (1 Chroniques 21.18 ; 2 Chroniques 3.1), l’Aire d’Ornan, était située sur le mont de Sion, où dans la suite on bâtit le temple de Jérusalem. Cette aire appartenait à Aréüna, ou Ornan Jébuséen. David y ayant vu l’ange du Seigneur prêt à frapper la ville de Jérusalem, et ayant appris que c’était le lieu que le Seigneur avait choisi pour y établir son culte, acheta cette aire pour le prix de cinquante sicles d’argent, ou même de six cents sicles d’or, comme portent les Chroniques (1 Chroniques 21.25) ; et il y offrit au Seigneur un holocauste des bœufs qu’il acheta d’Oman, et il le consuma sur le feu qu’il fit avec le bois des chariots et des jougs des bœufs. [Voyez Areuna].
(Genèse 1.11). C’est le lieu où les fils de Jacob et les Égyptiens qui les accompagnaient, firent le deuil de ce patriarche, et qu’on appela depuis Abel-Mizraïm (voir cet article), le deuil des Égyptiens. Il y en a qui le mettent au delà du Jourdain : mais d’autres croient qu’il était en deçà de ce fleuve. Saint Jérôme le place entre le Jourdain et Jéricho, à deux milles du fleuve, et à trois milles de Jéricho, au lieu où l’on bâtit depuis Bethogla. Procope de Gaze le place de même. Ceux qui le mettent au delà et à l’orient du Jourdain, paraissent avoir été trompés par les paroles de saint Jérôme, qui dit qu’Abel-Mizraïm, ou le deuil des Égyptiens, ou l’Aire d’Athad, est au delà du Jourdain, : mais il prenait ces mots au delà du Jourdain, par rapport à ceux qui venaient de l’Égypte, à l’égard desquels l’Aire d’Athad était au delà de ce fleuve, supposé qu’ils prissent le même chemin que les Israélites prirent depuis pour entrer dans la terre de Chanaan. Ce qui n’est nullement certain.
C’est l’endroit où Oza fut frappé de Dieu (2 Samuel 6.6), ayant imprudemment voulu mettre la main à l’arche, pour l’empêcher de tomber du chariot où elle était. On ne sait pas exactement la situation de l’Aire de Nachon. Les uns croient que Nachon est le nom d’un homme à qui cette aire appartenait. D’autres traduisent l’Aire préparée ; le lieu destiné pour y placer l’arche. Et en effet, l’arche fut placée fort près de là, dans la maison d’Obed-édom, qui demeurait ou dans Jérusalem, ou fort près de la ville. Mais il est toujours certain que sa maison ne peut être appelée l’Aire préparée, puisque la première intention du roi David n’était pas de la mettre en cet endroit. Dans les Chroniques (1 Chroniques 13.9), au passage parallèle à celui-ci, on lit, l’Aire de Chidon [ou de Kidon] au lieu de l’Aire de Nachon. Or, l’aire de Chidon est aussi inconnue que l’aire de Nachon.