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On trouve un homme de ce nom dans les Chroniques (1 Chroniques 4.9-10) ; mais l’Écriture qui fait un grand éloge de sa piété, ne dit pas de qui il était fils. Il y en a qui croient qu’il est le même qu’Othoniel, fils de Kos, ou de Cénez. Sentiment qui n’a rien que de très probable.
Père de Sellum, quinzième roi d’Israël, ou du royaume de Samarie (2 Rois 15.10).
Ville de la demi-tribu de Manassé, au delà du Jourdain. L’Écriture lui donne ordinairement le nom de Jabès de Galaad, parce qu’elle était dans le pays et au pied des montagnes de Galaad. Eusèbe la met à six milles de Pella, vers Gerasa ; et par conséquent elle devait être à l’orient de la mer de Tibériade.
La ville de Jabès de Galaad fut saccagée par les Israélites, parce qu’elle n’avait pas voulu joindre ses armes aux leurs dans la guerre contre ceux de Benjamin (Juges 21.8) à l’occasion de l’outrage fait à la femme du lévite dans la ville de Gabaa. Quelques années après, Naas, roi des Ammonites, ayant assiégé Jabès (1 Samuel 11.1-5, An du monde 2909, Avant. Jésus-Christ 1091, Avant l’ère vulgaire 1094), les habitants le prièrent de les recevoir à composition ; mais ce prince leur répondit qu’ils n’avaient point d’autre composition à attendre que de se rendre à lui et de se laisser arracher l’œil droit. Ceux de Jabès demandèrent une trêve de sept jours, promettant de se rendre à quelle condition il voudrait, si dans ce temps il ne leur venait point de secours. Mais Saül, étant informé de l’extrémité où la ville était réduite, y accourut, tailla en pièces l’armée de Naas, et délivra ceux de Jabès. Ceux-ci conservèrent toujours beaucoup de reconnaissance pour la maison de Saül ; et après la mort de ce prince, ils enlevèrent son corps et ceux de ses fils, que les Philistins avaient pendus aux murs de Bethsan, et les ensevelirent honorablement dans un bois qui était près de leur ville (1 Samuel 31.11-12). Voici quelques remarques sur le siège de Jabès et sur le prompt secours que Saül donna aux habitants de cette ville.
Observations sur le siège de Jabès et sur la défaite des Ammonites (Folard, 1 Rois 11.1-11)
Ce qui me parait le plus surprenant, pour ne pas dire presque impossible, dans celle guerre, c’est que Saül ait pu faire assembler en moins de huit jours une armée si nombreuse et si formidable, puisqu’en ayant fait la revue à Besech il se trouva dans son armée trois cent mille hommes des enfants d’Israël, et trente mille de la tribu de Juda. Josèphe grossit extraordinairement ce nombre, je ne sais sur quel fondement : il compte sept cent mille Israélites et soixante et dix mille hommes de la tribu de Juda ; sans doute qu’il y a faute dans le nombre, ainsi on doit s’en tenir à l’auteur sacré ; encore j’a I peine à croire que cela se soit fait sans miracle. Car les tribus ne pouvaient avoir été averties en un même jour, attendu l’éloignement où elles étaient les unes des autres, et il était très-difficile, de les faire trouver toutes en même temps au quartier du rendez-vous, prêtes à marcher et à combattre. Je sais bien que c’est tout un peuple aguerri qui marche en hâte au secours de ses frères enfermés dans Jabès ; mais quelque diligence que fissent les plus éloignés, je ne vois pas naturellement qu’ils puissent arriver à temps : ils arrivent cependant à point nommé, et Saül, inspiré de Dieu, se met à leur tête, et Marche droit à l’ennemi, qu’il surprend dans son camp.
Je parlerai ailleurs de Samarie, que Benadad avait investie avec une armée des plus nombreuses ; les conditions que ce roi de Syrie propose à Achab, roi d’Israël, et à son peuple paraissent tout à fait déraisonnables et capables de porter les assiégés aux dernières extrémités, et à se faire plutôt tous tuer que de s’y soumettre ; mais la proposition que Naas, roi des Ammonites, fait faire ici aux habitants de Jabès est pire encore : ce roi ayant attaqué la ville, tous les habitants lui dirent (1 Samuel 11.1) : Recevez-nous à composition et nous vous serons assujettis. Il leur répondit (1 Samuel 11.2) : La composition que je ferai avec vous sera de vous arracher à tous l’œil droit, et de vous rendre l’opprobre de tout Israël. Cette condition est cruelle et révolte la nature ; cependant les assiégés semblent s’y soumettre en lui répondant (1 Rois 11.5) : Accordez-nous sept jours afin que nous envoyions des messagers dans tout Israël ; et s’il ne se trouve personne pour nous défendre, nous nous rendrons à vous. Ce qui leur fut accordé.
Les envoyés de la ville partirent donc, et étant arrivés à Gabaa où demeurait Saül, ils firent rapport au peuple de l’état pitoyable où se trouvaient les habitants de Jabès, leurs frères, et tout le peuple en fut touché jusqu’à verser des larmes. Saül retournait alors de la campagne, en suivant ses bœufs ; et il dit (1 Samuel 11.5) : qu’a ce peuple pour pleurer de cette sorte ? On lui raconta ce que les habitants de Jabès avaient envoyé dire. Aussitôt l’Esprit du Seigneur se saisit de lui, et il entra dans une très-grande colère contre le cruel Naas, roi des Ammonites, qui non content d’assujettir les habitants de Jabès, voulait encore les rendre l’opprobre de tout Israël. Alors Saül prit ses deux bœufs, les coupa en morceaux, et les fit porter par des envoyés dans toutes les terres d’Israël, faisant dire aux tribus : C’est ainsi qu’on traitera les bœufs de tous ceux qui ne se mettront point en campagne pour suivre Saül et Samuel. Il n’y avait pas un moment à perdre pour secourir ceux de Jabès ; il ne leur restait plus que six jours ; ainsi Saül imagina ceci pour toucher les tribus, et les exciter à accourir aussitôt au secours de leurs frères. Alors tout le peuple fut frappé de la crainte du Seigneur, la proposition de Naas lui fit horreur, et ils se rendirent tous au lieu assigné, comme s’ils n’eussent été qu’un seul homme.
Saül ayant assemblé et fait la revue de son armée à Besech, marcha sans doute toute la nuit pour arriver à Jabès au moment qu’il avait promis, ayant fait dire aux habitants de la ville par les envoyés : Vous serez secourus demain, lorsque le soleil sera dans sa force. Ceux de Jabès reçurent cette nouvelle comme on peut bien s’imaginer, avec beaucoup de joie, et ils firent dire aux Ammonites : Demain matin nous nous rendrons vers vous, et vous nous traiterez comme il vous plaira. Le commentateur a raison de dire qu’ils ne faisaient point un mensonge ; car ils leur disaient vrai : le lendemain ils devaient faire une vigoureuse sortie, et se rendre vers eux, mais les armes à la main, tandis que leurs frères devaient fondre sur le camp des Ammonites. C’était véritablement un stratagème ; car sur ces paroles équivoques les ennemis se tinrent moins sur leurs gardes, s’imaginant que les habitants de la ville avaient perdu toute espérance de secours.
Le lendemain étant venu, Saül divisa son armée en trois corps, et entra dès la pointe du jour dans le milieu du camp des Ammonites (1 Samuel 11.11). Il surprit, selon toute apparenté, cette grande armée des Ammonites, et l’attaqua dans son camp par trois différents endroits de la circonvallation pour les occuper de toutes parts. Cette surprise déconcerta entièrement les Ammonites ; car l’Écriture ne dit point qu’ils aient fait la moindre résistance. Il ne faut point douter que ceux de la ville ne soient sortis aussitôt sur leurs ennemis, tant pour leur tenir parole, que pour aider leurs frères à les tailler en pièces.
Les Hébreux savaient très bien les règles de la guerre ; nous voyons partout dans l’Écriture que leur méthode était de combattre par corps séparés et sur une très grande profondeur. Il paraît ici qu’ils formèrent trois puissantes phalanges qui devaient être coupées par de petits intervalles pour servir de retraite aux blessés et pour porter les ordres, outre que les tribus étaient séparées par des intervalles et distinguées par leurs drapeaux.
Je ne comprends pas pourquoi dom Calmet avance que ce pouvait être le quatrième jour de la trêve accordée à ceux de Jabès qu’ils furent délivrés. J’ai déjà fait voir que cela était impossible, et je crois que ce ne fut tout au plus que le septième, et même le huitième à la pointe du jour. Il dit encore dans son commentaire sur le verset 11 du même chapitre, « qu’il ne remarque point que ni les Hébreux ni leurs voisins fortifiassent leur camp, mais qu’ils plaçaient seulement des sentinelles sur les avenues. » Il n’y a pas sans doute fait attention ; car, dans son histoire de l’Ancien Testament, au sujet de la guerre de Benadad contre Achab, il dit : Que c’était la coutume d’enfermer les villes assiégées, par des fossés et des redoutes, pour réduire les assiégés à se rendre, par la famine. » De plus, il est certain que Moïse retranchait son camp, et non-seulement les lignes de circonvallation, mais encore celles de contrevallation étaient en usage, chez les Juifs et chez leurs voisins. On peut voir, dans le Commentaire sur Polybe, le Traité de l’attaque et de la défense des places des anciens, où il y a plusieurs exemples des lignes environnantes autour des places assiégées.
Il était situé près de la ville de ce nom dont il vient d’être parlé, et c’est dans ce bois que furent enterrés les restes de Saül et de ses fils (1 Samuel 31.13).