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Ce terme se prend quelquefois dans un sens contraire, pour une représentation vive et réelle, opposée à une image passagère, à un fantôme, a une chose qui paraît en songe, et qui n’a nulle consistance et nulle réalité ; par exemple (Hébreux 10.1) : La loi de Moïse ne contenait que l’ombre des biens futurs ; elle n’en avait pas l’image réelle : elle représentait ces biens d’une manière légère, superficielle, comme ces ombres qui apparaissent la nuit, et qui n’ont rien de solide et de permanent ; au lieu que l’Évangile représente les mêmes biens sous une figure vive, solide, ferme, stable et réelle : la loi n’était qu’une ombre, l’Évangile en est la réalité.
Ainsi, dans les Épîtres de saint Paul, Jésus-Christ est nommé (2 Corinthiens 4.4), l’image du Père. Et encore (Colossiens 1.15) Et ailleurs (Hébreux 1.3) il lui donne le nom de splendeur de la gloire, et de figure, ou d’image de la substance du Père. Ce n’est point sans doute une simple image ou un simple rayon, c’est une image réelle et substantielle, de même nature et de même substance que le Père ; c’est un rayon émané du Père, un écoulement de sa substance et de sa lumière.
Saint Paul veut que, comme nous avons porté l’image de l’homme terrestre, nous portions aussi celle de l’homme céleste (1 Corinthiens 15.49). Comme nous avons porté l’image d’Adam pécheur et prévaricateur, comme nous l’avons imité dans son péché et dans sa désobéissance, ainsi nous devons travailler à retracer dans notre âme les traits de l’homme céleste, de Jésus-Christ, son obéissance, son humilité, sa patience, sa douceur, etc.
L’image se prend très-souvent pour une statue, une figure, une idole ; par exemple (Deutéronome 4.16), Gardez-vous bien de vous faire des images d’hommes ou de femmes pour les adorer. Et ailleurs (2 Rois 11.18) : Les Israélites, étant entrés dans le temple de Baal, mirent en pièces toutes ses images. Et l’auteur de la Sagesse (Sagesse 14.15), parlant des causes de l’idolâtrie, dit qu’un père percé de douleur pour la mort de son fils, en fit faire une image, à laquelle il rendit ensuite des honneurs divins. Et saint Jean dans l’Apocalypse (Apocalypse 13.14-15) : Dieu permit à la bête de séduire les hommes, et elle leur ordonna de faire l’image de la bête et cette image devint vivante et animée, et tous ceux qui n’adoreront pas l’image de la bête seront mis à mort. Cette image de la bête, image vivante et animée, à laquelle les habitants de la terre rendent leur culte et leurs adorations, sont les idoles des païens, auxquelles Julien l’Apostat rendit en quelque sorte la vie, en ressuscitant et rétablissant leur culte mort et aboli dans presque tout l’empire. [Voyez le Calendrier des Juifs, au 22 du mois Sébath].