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Idole
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet

Le nom grec eidolon signifie en général une représentation, une figure. On le prend toujours en mauvaise part dans l’Écriture pour toutes sortes de représentations des fausses divinités du paganisme, soit des hommes, des astres ou des animaux ; soit des ligures en relief, en bosse, en peinture, de quelque matière et de quelque nature qu’elles soient. Dieu défend toutes sortes d’idoles, ou de figures et de représentations des créatures, pour leur rendre un culte idolâtre et superstitieux (Exode 34.4) : Vous ne vous ferez aucune figure de sculpture, ni aucune représentation de ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans les eaux, et vous ne leur rendrez ni culte ni adoration. Nous parlerons des idoles et des faux dieux dont il est fait mention dans l’Écriture dans des articles particuliers, sous leurs noms.

Les païens avaient des idoles de toutes sortes et de toutes matières : l’or, l’argent, l’airain, la pierre, le bois, l’argile, en ont été la matière ; les astres, les esprits, les hommes, les animaux, les fleuves, les plantes, les éléments en ont été le sujet le modèle. On a vu des peuples entiers adorer une pierre brute. Les Arabes, au rapport de Maxime de Tyr, adoraient une grande pierre carrée : il est certain qu’avant Mahomet ils avaient une très-grande vénération pour une certaine pierre noire, qui est encore aujourd’hui attachée à une colonne du portique du temple de la Mecque, et que les mahométans baisent par dévotion. Les anciens Israélites avaient plusieurs divinités ou plusieurs idoles dont on ne connaît point la figure. Les mahométans parlent d’une idole nommée Soüaa, qu’ils disent avoir été adorée dès le temps du patriarche Noé, avant le déluge. Les anciens Arabes adoraient aussi une idole nommée Uza, comme qui dirait le dieu fort ou puissant. Le dieu Hélagabale n’était qu’une pierre en forme de cône, sous laquelle on adorait le soleil. On a adoré aussi des hastes ou lances, des poutres, du feu, des animaux, le soleil, la lune, les astres, la terre, les fleurs, les plantes, les arbres, les fontaines : les peuples barbares, comme les anciens Gaulois et les Germains, n’avaient guère d’autres dieux que ceux-là.

On sait quelles étaient les anciennes idoles des Égyptiens, parce qu’il en est venu un grand nombre jusqu’à nous. La plupart sont des figures d’un très-mauvais goût, représentant des animaux ou des figures symboliques composées de l’homme et des animaux : ici, une tête de chien entée sur le corps d’un homme ; là, la tête d’un chat sur celui d’une femme. Les bœufs, les éperviers, les corbeaux, les serpents, les plus vils insectes, les herbes mêmes de leurs jardins, recevaient en ce pays les honneurs divins.

Si l’on s’en rapporte aux rabbins et à la plupart des interprètes, les idoles dont il est parlé dans l’Écriture étaient des figures grotesques : Dagon avait la forme d’un poisson ; Belzébub, celle d’une mouche ; les veaux d’or de Jéroboam, de même que celui que les Hébreux adorèrent dans le désert, avaient la figure d’un taureau de fonte. Nous avons parlé de toutes ces idoles sous leurs titres. Voyez Moloc Chamos, Béelphégor, Dagon, Astarté, Baal, etc., et les articles hauts lieux et Samaritains. [Voyez aussi Loi, paragraphe 4.6.26.20].

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