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Lieutenant-général des armées de Nabuchodonosor, roi d’Assyrie. Nous marquerons dans l’article de Nabuchodonosor, qui était le prince marqué sous ce nom. On peut aussi voir Arohaxad.
Nabuchodonosor donc ayant vaincu Arphaxad, roi des Mèdes, dans un grand combat, envoya à toutes les nations, pour les obliger à se soumettre à son empire (Judith 1) prétendant qu’il n’y avait désormais nulle puissance qui pût lui résister. Toutefois les peuples auxquels il avait député ses ambassadeurs, ayant refusé de lui obéir, il envoya contre eux Holopherne à la tête d’une puissante armée. Ce général passa l’Euphrate (Judith 2 ; Judith 3 ; Judith 4), entra dans la Cilicie et dans la Syrie, et y assujettit la plupart des peuples de ces provinces ; les uns de gré et les autres, de force ; exerçant partout mille cruautés, et voulant faire adorer le roi son maître comme un dieu.
Ayant pris la résolution de faire la conquête de l’Égypte, il s’avança vers la Judée, qui est la route ordinaire pour aller en ce pays ; et il ne s’attendait guère à trouver de la résistance de la part des Juifs. Cependant il apprit qu’ils se disposaient à lui résister (Judith 5) ; et Achior, chef des Ammonites, qui s’étaient déjà soumis à Holopherne, et qui étaient dans son armée comme troupes auxiliaires, lui fit connaître qui étaient les Hébreux, et lui dit que c’était un peuple protégé particulièrement d’un Dieu tout-puissant qui le rendait invincible, tandis qu’il lui demeurait fidèle ; et qu’ainsi il ne devait pas se flatter de le vaincre, à moins que le peuple n’eût commis contre Dieu quelque crime qui le rendit indigne de sa protection (Judith 6). Holopherne, offensé de ce discours, lui dit : puisque vous avez si bien fait le prophète, je veux vous faire voir qu’il n’y a point d’autre Dieu que Nabuchodonosor, et vous périrez avec les Hébreux, dont vous venez de nous vanter le Dieu et la puissance. En même temps il fit prendre Achior et le fit mener vers Bethulie, avec ordre de le livrer aux Hébreux. Les serviteurs d’Holopherne prirent donc Achior, et l’ayant mené à la vue et assez près des murs de Béthulie, ils le lièrent à un arbre et le laissèrent en cet endroit, d’où les Juifs le vinrent bientôt délier, et apprirent de sa bouche tout cequi s’était passé.
Cependant Holopherne forma le siège de Béthulie (Judith 7) et fit couper l’eau qui allait dans la ville ; ayant encore mis des gardes à la seule fontaine qui restait aux assiégés près de leurs murailles, ceux de la ville se virent bientôt réduits à l’extrémité, et ils résolurent de se rendre, si dans cinq jours Dieu ne leur envoyait pas du secours. Judith, informée de leur résolution, conçut le dessein d’aller tuer Holopherne dans son camp (Judith 8 à 11). Elle prit ses plus beaux habits, et sortit de Béthulie avec sa servante ; et ayant été menée à ce général ; elle feignit que Dieu lui avait inspiré le dessein de se rendre à lui, ne pouvant souffrir les crimes et les excès des Juifs.
Dès qu’Holopherne l’eut vue, il fut épris de sa beauté ; et quelques jours après il l’invita à un grand festin qu’il fit aux principaux de son armée. Mais il prit tant de vin, que l’ivresse et le sommeil l’empêchèrent de satisfaire sa passion. Judith, qui fut laissée dans sa tente pendant cette nuit, lui coupa la tête avec sa propre épée (Judith 12 et 13), et étant sortie du camp avec sa servante, elle s’en retourna à Béthulie, portant la tête d’Holopherne. Dès qu’il fit jour, les assiégés firent une sortie sur les ennemis ; lesquels étant entrés dans la tente de leur général, trouvèrent son cadavre sans tête, nageant dans son sang au milieu de sa tente. Alors ils reconnurent que c’était Judith qui les avait trompés. Ils prirent la fuite avec précipitation, laissant le camp plein de riches dépouilles. Les Juifs les poursuivirent, en tuèrent un grand nombre, et revinrent chargés de butin.
On est fort partagé sur le temps auquel arriva cette guerre d’Holopherne contre les Juifs. Les uns la placent avant la captivité de Babylone, sous le règne de Manassé et sous le pontificat du grand prêtre Eliacim. D’autres la reculent au temps qui a suivi la captivité. On peut voir tout cela plus au long sur l’article de Judith. Nous supposons qu’elle arriva avant la captivité, l’an du monde 3348, avant Jésus-Christ 652, avant l’ère vulgaire 656. [Voyez Ninive].