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Gryphus, ou plutôt Gryps. Les Septante et l’auteur de la Vulgate se servent de ce terme en deux endroits ; savoir (Lévitique 11.13 Deutéronome 14.12), pour marquer une sorte d’animal impur, dont il est défendu de manger.
Le terme grec gryps, signifie un oiseau qui a le bec crochu, comme l’aigle ; et gryphus se prend pour le griffon, qui est un oiseau fabuleux, qui a, dit-on, le corps d’un lion, la tête et les ailes d’un aigle. Mais l’hébreu pérès signifie, selon les uns, un épervier ; selon d’autres, un faucon, ou un milan, ou plutôt une sorte d’aigle. Bochart et Junius croient qu’il signifie l’aigle nommée ossifraga, parce qu’après avoir mangé la chair, elle laisse tomber les os sur les rochers pour les rompre et en tirer la moelle. [Le griffon, vultur fulvus Lath., est un oiseau du genre des vautours, et de l’ordre des oiseaux de proie. Il a trois pieds et demi de longueur totale, et huit d’envergure. Il se trouve sur les plus hautes montagnes del’Europe et de l’Asie. Sonnini].
On convient que le griffon, tel que nous le décrivent les poètes, et tel qu’on le voit représenté dans plusieurs monuments antiques, est un animal fabuleux, consacré au Soleil, à Jupiter et à la déesse Némésis. C’était un animal quadrupède, ayant la tête et les ailes d’un aigle, et le corps d’un lion, avec de très-grandes griffes aux pattes. Or montre quelques-unes de ces prétendues griffes, qui ont servi autrefois de vases à boire. On dit que le griffon a tant de force qu’il peut enlever un cavalier avec son cheval. On aussi que le griffon a la garde des trésors et des mines d’or et d’argent, et qu’il empêche les hommes d’en approcher.
Mais tout cela est fabuleux, de même que ce que disent les Perses de leur Simorg-Anka, ou Griffon merveilleux. C’est un oiseau fort extraordinaire, tant par sa grandeur que par ses autres qualités ; il est si grand qu’il consume tous les fruits et tout ce qui croît dans plusieurs montagnes, pour sa subsistance ; outre cela, il parle, il est raisonnable, et capable de religion ; en un mot, c’est une fée qui a la figure d’un oiseau Cet oiseau, étant un jour interrogé sur son âge, répondit : Ce monde s’est déj à trouvé sept fois rempli de créatures, et sept fois entièrement vide d’animaux. Le siècle d’Adam, dans lequel nous sommes, doit durer sept mille ans, qui font un grand cycle d’années ; j’ai déjà vu douze de ces cycles, sans que je sache combien il m’en reste à voir l’oiseau Simorg, disent les Perses, habite dans les montagnes de Caf. Les rabbins auteurs du Talmud parlent d’un oiseau, nominé Jukhneh, ou Ben-Jukhneh, d’une grandeur incroyable, dont ils racontent mille impertinences. Ils croient qu’il est destiné à servir au festin des élus à la fin du monde.