A B
C D
E F
G H
I J
K L
M N
O P
Q R
S T
U V
W X
Y Z
En latin siliqua, des écosses ou des gousses de pois ou de fèves l’enfant prodigue (Luc 15.16), accablé de misère et pressé de la faim, aurait désiré se rassasier des gousses dont les pourceaux se nourrissaient. Mais les plus habiles interprètes croient que le grec keratia signifie des caroubes ou carouges, fruit d’un arbre d’Égypte qui porte le même nom. On en tirait une espèce de vin ou de liqueur d’un grand usage dans la Syrie et dans l’Égypte, et le marc se donnait aux porcs. Les Grecs et les Latins parlent de ces caroubes sous le nom de ceratia, et Pline les nomme siliqua, de même que la Vulgate.
Ou croit que le grec keratia signifie des caroubes ou carouges. Ce fruit est fort commun dans la Palestine, la Grèce, l’Italie, la Provence, la Barbarie. On le laisse mûrir et sécher sur l’arbre ; les pauvres s’en nourrissent, et on en donne au bétail pour l’engraisser. Le caroubier [Ceratonia siliqua Linn]. est un arbre de moyenne grandeur, branchu et garni de feuilles arrondies, d’un pouce ou deux de diamètre. [Il est de la famille des légumineuses, et forme seul un genre ; on l’appelle encore pain de saint Jean des Allemands et des Belges]. Ses fleurs sont de petites grappes rouges, chargées d’étamines jaunâtres. Ses fruits sont des gousses plates, longues depuis un demi-pied jusqu’à quatorze pouces, sur un pouce et demi de large ; elles sont brunes en dessus, courbées quelquefois, composées de deux cosses, qui sont séparées, par des membranes, en plusieurs loges, où sont contenues des semences plates approchant de celles de la casse. Ces cosses sont remplies, dans leur substance, d’un suc mielleux, douceâtre, qui ne s’éloigne pas beaucoup de celui de la moelle de casse. C’est apparemment la figure courbée de cette gousse qui lui a fait donner en grec le nom de keratia, qui signifie de petites cornes [Le fruit du caroubier est désagréable au goût lorsqu’il est vert ; mais mûr, il est assez bon. Il sert de nourriture aux pauvres, aux enfants et aux bestiaux, suivant ce que rapporte Olivier dans son Voyage en Grèce. Sa pulpe, qui a la consistance d’un sirop noirâtre et une saveur mielleuse, mêlée avec la racine de réglisse, le raisin sec et divers autres fruits, sert à faire les sorbets dont les Musulmans font un usage journalier].