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Vient du terme grec genealogia, qui signifie le dénombrement des ancêtres l’hébreu l’exprime d’ordinaire par, sepher toledoth, liber generationum. Les Hébreux étaient fort attentifs à conserver leurs généalogies, et on ne vit peut-être jamais de nation plus circonspecte sur cet article que la nation des Juifs. Nous trouvons encore aujourd’hui dans leurs livres saints des généalogies conduites pendant plus de trois mille cinq cents ans ; et dans nos évangélistes, nous voyons la généalogie de Jésus-Christ conduite pendant quatre mille ans, depuis Adam jusqu’à saint Joseph, ou jusqu’à Marie, ses père et mère. Dans Esdras (Esdras 2.62) il est remarqué qu’on ne voulut pas admettre au sacerdoce des prêtres qui n’avaient pu produire une généalogie exacte de leurs familles, et Josèphe dit que, dans sa nation, on voit une suite de prêtres non interrompue depuis deux mille ans. Il ajoute que les prêtres ont un très-grand soin de conserver leurs généalogies, et que non-seulement dans la Judée, mais aussi dans la Babylonie, dans l’Égypte, et partout où ils se trouvent, ils ne se mésallient jamais, et ont des tables généalogiques exactes, dressées sur ces monuments authentiques qui se conservent à Jérusalem, et auxquels on a recours dans le besoin ; que dans les guerres, les persécutions et les disgrâces publiques, on a toujours eu une atttention toute particulière à sauver ces monuments, et à les renouveler de temps en temps.
Il faut pourtant avouer que depuis la guerre des Romains contre les Juifs, arrivée environ trente ans après la mort de notre Sauveur, et depuis leur entière dispersion sous Adrien, arrivée à l’occasion de la révolte de Barcoquebas, les Juifs ont perdu leurs anciennes généalogies ; et il n’y en a peut-être aucun, même de ceux qui se disent de la race des prêtres, qui puisse produire des preuves authentiques de sa généalogie. Saint Jérôme dit que les Juifs sont si versés dans la lecture de leurs livres et savent si parfaitement les généalogies qui y sont marquées, qu’ils récitent tous les noms depuis Abraham jusqu’à Zorobabel, comme s’ils prononçaient leur propre nom. Saint Paul (c) semble condamner cette affectation de savoir les généalogies anciennes ; il les traite de vaines, d’inutiles et d’impertinentes, comme elles le sont en effet ; lorsqu’elles ne servent qu’à l’ostentation, et non à l’édification.