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Fils de Jacob et de Zelpha, servante de Liah (Genèse 30.9-11). Liah, femme de Jacob, voyant qu’elle ne produisait plus d’enfants, et jalouse de sa sœur Rachel, qui avait donné Bala, sa servante, à Jacob, lui donna aussi Zelpha, afin qu’elle en eût des enfants par son moyen. Zelpha devint enceinte, et enfanta un fils que Liah nomma Gad, en disant : Heureusement ; car Gad signifie le Dieu de la bonne fortune. [Voyez fortune].
Gad eut sept fils qui furent Séphion, Aggi, Suri, Esébon, Chori, Arodi et Areli (Genèse 46.16). Jacob donnant sa bénédiction à Gad, lui dit (Genèse 49.19) : « Gad combattra couvert de ses armes à la tête d’Israël, et retournera du combat couvert de ses armes. » Il semble faire allusion à ce qui arriva après la mort de Moïse. Gad ayant reçu son partage au delà du Jourdain avec la tribu de Ruben et la demi-tribu de Manassé, marcha en armes à la tête d’Israël pour lui aider à faire la conquête de la terre des chananéens au deçà de ce fleuve. Gad s’en retourna quelque temps après, bien armé et chargé de dépouilles.
Moïse, dans son dernier cantique, parle aussi de Gad en ces termes (Deutéronome 33.20) : « Gad a été comblé de bénédictions ; il a saisi l’épaule et la tête de sa proie ; il a reconnu sa prérogative, en ce que (Moïse) le docteur d’Israël devait être mis (dans le tombeau) dans son partage. Il a marché avec les princes de son peuple, et a observé à l’égard d’Israël les lois du Seigneur et les ordres qu’on lui avait prescrits, » en lui commandant de marcher à la tête du peuple dans la guerre contre les chananéens. Moïse mourut sur le mont Nébo, et fut enterré dans une vallée voisine, au delà du Jourdain (Deutéronome 34.1-5), où Gad avait reçu son partage l’auteur du Testament des douze patriarches loue la force corporelle du patriarche Gad ; mais nous n’employons pas volontiers l’autorité d’un auteur aussi fabuleux que celui-là.
La tribu de Gad sortit de l’Égypte au nombre de quarante-cinq mille six cent cinquante hommes (Nombres 1.20-21). [Depuis, ce nombre dut augmenter ; il y eut un corps militaire de 24 000 Gadites compris dans la garde du roi David]. Après la défaite des rois Og et Séhon, Gad et Ruben et la moitié de Manassé demandèrent à Moïse qu’il lui plût de leur donner leur partage dans ces pays nouvellement conquis, alléguant le grand nombre de bestiaux qu’ils avaient (Nombres 32.1-3). Moïse le leur accorda, sous la charge et à condition qu’ils accompagneraient leurs frères dans la conquête du pays de delà le Jourdain que le Seigneur leur avait promis (Nombres 32.28-29). Ainsi Gad eut son partage entre Ruben au midi, et Manassé au nord, ayant les montagnes de Galaad à l’orient, et le Jourdain à l’occident. Voyez la Carte géographique [Les Gadites y firent des parcs, dit Barbié du Bocage, des étables pour leurs bestiaux, et construisirent ou relevèrent des villes fortes détruites par suite de l’invasion. Placés comme ils l’étaient ils occupaient la partie méridionale du pays de Galaad, dont les montagnes formaient la limite à l’Est ; à l’Ouest, coulait le Jourdain, dans lequel venait se rendre le Jaboc, limite donnée à la tribu par le Deutéronome, et quelques autres rivières ou torrents qui entretenaient la fertilité du pays. Les villes principales furent Aroêr, Jazer, Dibon, Succoth, Phanuel, Mahanaim, Ramoth-Galaad et Maspha. Plus tard, ce pays entra en partie dans la Pérée et la Batanée. La tribu de Gad prospéra ; les villes reconstruites acquirent de l’importance : ainsi se réalisa la prédication de Moïse, Gad a été comblé de bénédictions ; il s’est reposé comme un lion ; il a saisi le bras et la tête de sa proie].
Prophète, ami de David, qui le suivit durant ses disgrâces sous Saül et qui lui fut toujours fort attaché le qualifie prophète et voyant de David (2 Samuel 24.11) apparemment parce que Dieu l’avait destiné pour assister ce prince, et pour lui prédire ce qui lui devait arriver. La première fois que nous le voyons avec David, c’est lorsque ce prince se retira dans le pays de Moab, pour y mettre en sûreté son père et sa mère (1 Samuel 22.5), la première année de sa fuite (An du monde 2244, Avant. Jésus-Christ 1056, Avant l’ère vulgaire 1060) et de la persécution de Saül. Comme donc David était dans le pays de Moab, le prophète Gad lui dit d’en sortir, et de s’en retourner dans la terre de Juda.
Après que David eut pris la résolution de faire faire le dénombrement de son peuple (An du monde 2987, Avant. Jésus-Christ 1013, Avant l’ère vulgaire 1017), le Seigneur lui envoya le prophète Gad, qui lui dit (2 Samuel 24.12-13 ; 1 Chroniques 21.11) : Voici ce que dit le Seigneur : Je vous donne le choix de trois fléaux que je vous prépare ; choisissez celui que vous voudrez ; ou la famine pendant sept ans ; ou de fuir devant vos ennemis durant trois mois ; ou la peste dans vos États pendant trois jours. David choisit la peste ; et Dieu, ayant considéré son humiliation, voulut bien encore abréger le temps qu’il lui avait dit. Il ordonna à l’ange exterminateur de remettre son épée dans le fourreau, et de cesser de tuer. Alors le prophète Gad vint dire à David (2 Samuel 24, 17, 18, On ne sait pas au juste le temps que dura cette peste ; l’Écriture ne le marque pas, mais elle insinue qu’il fut abrégé) d’aller dresser un autel au Seigneur dans l’aire d’Ornan, autrement Aréüna, Jébuséen. Gad avait écrit un volume de la vie de David, qui est cité dans le premier livre des Chroniques (1 Chroniques 29.29). C’est tout ce que nous savons de ce prophète.
Divinité païenne, dont il est fait mention dans plus d’un endroit de l’Écriture. Par exemple, Isaïe (Isaïe 65.11) : « Vous qui avez abandonne le Seigneur, et qui dressez une table à Gad, et qui faites des libations à méni. » On trouve dans la Palestine un lieu nommé Baal-Gaad ; ou le dieu Gad ; et on assure que les Arabes donnent le nom de Gad à l’étoile de Jupiter, et à ce qui est bon et bienfaisant, Nous croyons que dans le passage cité d’Isaïe il signifie le soleil, et que saint Jérôme, qui l’a traduit par : Qui ponitis fortunce mensam, a entendu par Gad la bonne fortune. En effet les anciens tireurs d’horoscopes croyaient que le soleil marquait le bon génie, et la lune la bonne fortune. Voyez ci-devant fortune.