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Instrument servant à la guerre, furent faites d’abord avec des roseaux, plus tard on se servit de baguettes armées d’un dard. Quelques expressions figurées n’autorisent pas à croire qu’on les empoisonnât ; mais il est certain qu’on s’en servait pour incendier. Le carquois avait la forme d’une pyramide renversée, et s’attachait derrière le dos, de manière que le soldat pût prendre les flèches par dessus son épaule. Voyez Arc, Bélier.
Ézéchiel (Ézéchiel 21.21) nous apprend que Nabuchodonosor s’étant mis à la tête de ses armées, pour marcher contre Sédécias, roi des Juifs, qui s’était révolté contre lui, et contre celui des Ammonites, qui était aussi entré dans sa révolte ; Nabuchodonosor, dis-je, étant arrivé à la tête de deux chemins, mêla ses flèches dans un carquois, pour en tirer un augure de la marche qu’il devait prendre ; qu’il consulta les téraphim, et regarda le foie des animaux, pour savoir quel parti il devait prendre, et lequel il devait attaquer plutôt de Sédécias, ou du roi d’Ammon. Saint Jérôme, Théodoret, et après eux les nouveaux commentateurs, croient que ce prince prit plusieurs flèches, écrivit sur chacune d’elles le nom d’un roi, d’une ville ou d’une province qu’il devait attaquer ; par exemple, sur l’une, Jérusalem, sur l’autre, Rabbath, capitale des Ammonites, et sur une autre, l’Égypte, etc. Après avoir jeté ces flèches dans un carquois, il les faisait mêler, puis on les tirait ; et celle qui venait la première, était regardée comme une déclaration de la volonté des dieux, qui voulaient qu’il attaquât premièrement la ville, la province ou le royaume dont le nom était sur la flèche.
Les anciens Arabes, idolâtres avant Mahomet, avaient une manière de divination qu’ils appelaient le sort des flèches. Ces flèches étaient sans fer et sans plume, et ils les appelaient en leur langue acdah et azlam. Elles étaient au nombre de trois, enfermées dans un sac, qui était entre les mains de celui qu’ils nommaient le devin du dieu Hobal, idole du temple de la Mecque, avant la venue de Mahomet. Sur l’une de ces flèches il était écrit : Commandez-moi, Seigneur ; sur la seconde : Défendez-moi, Seigneur ; sur la troisième il n’y avait rien d’écrit. Quand quelqu’un voulait entreprendre quelque action, il allait trouver le devin, auquel il portait un présent. Ce devin tirait une des flèches de son sac : si la flèche du commandement sortait, l’Arabe entreprenait aussitôt son affaire : si celle de la défense paraissait, il différait d’exécuter son entreprise pendant un an entier. Lorsque la flèche blanche sortait, il fallait tirer de nouveau.
Les Arabes consultaient ces flèches sur toutes sortes d’affaires, mais particulièrement sur leurs mariages, sur la circoncision de leurs enfants, sur leurs voyages et leurs expéditions de guerre. Ils s’en servaient encore pour diviser quelque chose entre eux, et particulièrement les parties de la victime ou du chameau, qu’ils sacrifiaient sur certaines pierres, ou à des idoles qui étaient autour du temple de la Mecque. Mahomet défend très-expressément ces sortes de divinations dans son Alcoran.
M. Thévenot dit que dans le Levant on voit encore à présent grand nombre de devins qui sont assis à terre sur un petit tapis au coin des rues, avec quantité de livres étalés devant eux ils prennent quatre flèches, qu’ils dressent en pointe l’une contre l’autre, et les font tenir à deux personnes ; puis ils mettent sur un coussin une épée nue devant eux, et lisent un certain chapitre de l’Alcoran. Si l’on demande, par exemple, lequel des Turcs ou des chrétiens aura l’avantage dans une guerre qu’on veut entreprendre, on donne le nom de Chrétien à deux de ses flèches, celui de Turc aux deux autres. À mesure que le devin lit son Alcoran, les flèches s’agitent malgré ceux qui les tiennent, comme si elles se battaient et étaient capables de sentiment. Celles qui abattent les autres et montent sur elles, sont les victorieuses, et prédisent sûrement la victoire à ceux qu’elles représentent, soit Turcs, soit chrétiens.
Les anciens Germains coupaient en plusieurs pièces, une branche d’un arbre fruitier, et marquant ces branches de certains caractères, les jetaient au hasard sur un drap blanc. Alors le père de famille, si la chose se passait dans une maison particulière, levait ces branches l’une après l’autre, et en tirait des augures pour l’avenir, par l’inspection des caractères qu’il y remarquait.
Les Scythes avaient aussi leur manière de tirer des augures par les branches d’arbres. Leurs devins prenaient de grands fagots de branches de saule, qu’ils déliaient et étendaient par terre l’une après l’autre, en prononçant certaines prédictions. Ils reprenaient ensuite ces branches dans un ordre contraire, et liaient de nouveau les fagots, prononçant à chaque verge d’autres prédictions. Tout cela fait voir l’antiquité de cette superstitieuse manière de tirer des augures de l’avenir par les flèches ou les branches des arbres. On peut voir aussi Ammien Marcellin, livre 31 sur la manière dont les Alains tiraient des pronostics de l’avenir par l’inspection des verges [Voyez Divination].