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Voyez ci-après Prosélytes, [et Loi, paragraphe 21]
[Bien des publicistes, M. de Pastoret entre autres, dit M. Foisset, ont peu compris le véritable esprit de la législation de Moïse en ce qui touche les étrangers. Comment l’auteur de Moïse considéré comme législateur et comme moraliste, a-t-il pu dire (page 68) que la loi inspirait la haine à leur égard ? Avait-il done oublié ces paroles du Lévitique : Si l’étranger habite dans votre terre et qu’il séjourne au milieu de vous, ne lui en faites pas de reproches ; mais qu’il soit parmi vous comme s’il était né dans votre pays. Vous le chérirez comme vous-mêmes, car, vous aussi, vous fûtes étrangers dans la terre d’Égypte (Lévitique 19.33-34 ; Exode 23.9). » Et ce n’était point là un simple conseil. Nulle législation ne s’est montrée aussi équitable, aussi tendre pour l’étranger que celle des Hébreux ; il avait, comme la veuve et l’orphelin, sa part dans toutes les récoltes (Deutéronome 24.19-22). qu’il y a loin de là aux législations grecque et romaine, dans la langue desquelles étranger était synonyme d’ennemi ! Mais, à côté de cette bienveillance active pour l’individu étranger, reflet précieux et prolongé de l’hospitalité patriarcale, veillait une aversion profonde Pour la nationalité étrangère, l’horreur de l’idolâtrie, de ses sacrifices homicides et de ses mœurs dissolues, unique barrière qui protégeât la nationalité hébraïque, sentiment conservateur que Moïse ne put malheureusement faire passer des lois dans les mœurs que d’une manière bien imparfaite. Et voilà pourquoi l’Iduméen, fils infidèle d’Abraham, ne pouvait sièger dans l’assemblée générale du peuple qu’après la troisième génération, c’est-à-dire, lorsqu’il serait présumé avoir perdu tout esprit de retour au polythéisme, et pourquoi Moab et Ammon, ces peuples nés de l’inceste et trop dignes de leur origine, en étaient exclus à jamais (Deutéronome 23.3-8). »].