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Ville très-célèbre de l’Asie-Mineure, dans l’Ionie. Ce qui la rendait le plus recommandable parmi les païens, et ce qui y attirait une infinité d’étrangers était son fameux temple de Diane, qui passait pour une des sept merveilles du monde, et dont la longueur était de quatre cent vingt-cinq pieds, et la largeur de deux cent vingt. Il y avait cent vingt-sept colonnes faites par autant de rois. Toutes les provinces de l’Asie avaient contribué à son bâtiment, et on avait mis deux cents ans à le bâtir.
L’apôtre saint Paul vint à Éphèse pour la première fois (Actes 18.19-22), en l’an de Jésus-Christ 54, mais il n’y séjourna que peu de jours, parce qu’il allait à Jérusalem. Il promit aux Juifs d’Éphèse, qui l’invitaient à y demeurer quelque temps, qu’il y reviendrait quelque jour. En effet, il y revint quelques mois après, et y demeura pendant trois ans, jusqu’en l’an 57, qu’il fut obligé d’en sortir par une sédition causée par l’orfèvre Démétrius (Actes 19.24), dont le principal commerce consistait à faire des niches, ou des figures d’argent de la Diane d’Éphèse. C’est de là que saint Paul écrivit sa première Épître aux Corinthiens.
Les Éphésiens étaient fort adonnés aux arts curieux, à la magie, aux sortiléges, à l’astrologie judiciaire. Les lettres, ou les caractères d’Éphèse, Ephesia grammata, étaient passés en proverbe, pour marquer des caractères magiques. Un jour, quelques Juifs qui se mêlaient d’exorciser des possédés pour de l’argent, ayant exorcisé un énergumène au nom de Jésus-Christ, que saint Paul prêchait (Actes 19.14), le possédé se jeta sur eux, les maltraita, les chassa, et les laissa tout nus, en leur disant : Je connais Jésus, et je sais qui est Paul ; mais vous, qui étes-vous ? Cet accident remplit de crainte tous les habitants d’Éphèse, Juifs et Gentils. Et plusieurs personnes, qui s’étaient attachées aux arts curieux, brûlèrent publiquement les livres qu’ils en avaient, dont le prix montait a une somme très-considérable.
L’Apôtre passa encore à Éphèse dans le dernier voyage qu’il fit allant à Rome, en l’an 65 de Jésus-Christ. Étant à Rome, dans les liens (Éphésiens 6.20-22 ; 4.1), il leur écrivit une lettre fort pathétique et fort touchante, et en même temps fort relevée et sublime. Il mourut l’année suivante, 66 de Jésus-Christ.
Aquila et Priscille, hôtes de saint Paul, vinrent de Corinthe àÉphèse avec lui et y firent quelque séjour (Actes 18.2-3,18). Apollon, Juif d’Alexandrie, y vint aussi, et y prêcha (Actes 23.24-25). On sait que l’apôtre saint Jean y passa une grande partie de sa vie, et qu’il y mourut. La sainte Vierge y mourut aussi, et y fut enterrée, selon les pères du concile d’Éphèse, qui marquent qu’on y voyait son tombeau, et que la cathédrale de la même ville était dédiée sous son noin. Enfin, on assure que Marie-Magdeleine, étant venue dans la même ville, y mourut en paix.
Saint Timothée, disciple de saint Paul, fut fait premier évêque d’Éphèse par l’Apôtre, qui lui imposa les mains (1 Timothée 4.14 ; 2 Timothée 1.6). Ce qui n’empêchait pas que saint Jean l’évangéliste ne résidât dans la même ville, et n’y fit les fonctions d’apôtre, et n’eût inspection sur toute la province. S’il est vrai que saint Timothée ne soit mort qu’en l’an 97, sous l’empire de Nerva, et sous le proconsul Pérégrin, saint Jean étant encore dans l’île de Pathmos, on ne peut guère s’empêcher de dire que l’ange d’Éphèse à qui saint Jean écrit, ne soit saint Timothée (Apocalypse 2.1-5). Il lui donne de grandes louanges, mais il lui fait un reproche, qui est qu’il s’était relâché de sa première charité. Il ajoute : Souvenez-vous donc de l’état d’où vous êtes déchu, faites-en pénitence, rentrez dans la pratique de vos premières œuvres ; sinon, je viendrai à vous, et j’ôterai votre chandelier de sa place, si vous ne faites pénitence Voyez ci-après l’article de saint Timothée. Ce saint souffrit le martyre à Éphèse, et fut enterré sur une montagne près de la ville. Il eut pour successeur saint Onésime [Sur les ruines d’Éphèse, dont le chandelier a été 6té de sa place, voyez la Corresp, d’Orient, lettre 14 de M. Poujoulat, Corn, 1, pages 287 et suivants ; et Keith, Accomplissement des prophéties, dans les hémonstrat. évangél., tome 15 col. 464. Sur le temple de Diane, voyez Diane].