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L’encens est une résine aromatique et odoriférante. Elle sort d’un arbre surnommé thurifère, dont les feuilles sont semblables au poirier, selon Théophraste on l’incise aux jours caniculaires, pour en faire sortir la résine. L’encens mâle est le meilleur ; il est rond, blanc, gras au dedans, et s’enflamme sitôt qu’on le met sur le feu. Il est aussi appelé oliban. L’encens femelle est mou, plus résineux, et moins agréable à l’odeur que l’autre. Celui du pays de Saba est le meilleur et le plus estimé des anciens ; ils en parlent avec éloge.
Présenter l’encens était une fonction propre aux prêtres ; ils entraient dans le Saint tous les jours deux fois, savoir le matin et le soir, pour y brûler l’encens. Le jour de l’expiation solennelle, le grand prêtre prenait avec une cuillère de l’encens ou parfum concassé, et prêt à être mis dans l’encensoir, et le jetait sur le feu dans le moment qu’il entrait dans le sanctuaire, afin que la fumée, qui s’élevait de l’encensoir l’empêchât de considérer avec trop de curiosité l’arche et propitiatoire : Dieu le menace de mort s’il manque à cette cérémonie (Nombres 16.13). Il n’appartenait pas aux lévites de mettre la main à l’encensoir. On sait quelle terrible punition Coré, Dathan, Abiron et leurs complices éprouvèrent pour avoir voulu imprudemment s’arroger cet honneur (Nombres 16.31-33). Les encensoirs des anciens Hébreux étaient fort différents de ceux dont on se sert ajourd’hui. Ils ne pendaient pas à de grandes chaînes : c’étaient des espèces de réchauds ou cassolettes, avec un manche ou même sans manche, que le grand prêtre posait sur l’autel des parfums, ou qu’il portait dans le sanctuaire. Saint Jean (Apocalypse 5.8), dans l’Apocalypse, parlant des encensoirs que tenaient les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards, leur donne simplement le nom de plats, ou coupes d’or pleines de parfums, Phialas aureas plenas odoramentorum ; ce qui donne l’idée d’encensoirs fort différents des nôtres. On voit dans les médailles de Simon Machabée des encensoirs fumants semblables à une coupe, ou à un calice avec son pied. Voyez les médailles que nous avons fait graver à la fin de notre Dictionnaire de la Bible, tome 2 page 562. [Ce renvoi, qui appartient à la première édition, est une des mille preuves que dom Calmet n’a pas, pour ainsi dire, mis la main à la seconde édition de son ouvrage].
incensum, signifie quelquefois dans l’Écriture les hosties et les graisses des victimes qu’on immolait, comme en ce passage (1 Chroniques 6.49) : Aaron et ses fils offraient l’encens sur l’autel des holocaustes et sur l’autel des parfums. On sait que l’on n’offrait point d’encens sur l’autel des holocaustes, mais que l’on y brûlait des victimes, comme une odeur agréable au Seigneur.