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Ville de Médie, bâtie par Déjocès, roi des Mèdes, et environnée de sept murs, lesquels étaient de hauteur et de couleur inégales. Le plus ample de ces murs avait, selon Hérodote, autant d’étendue que ceux d’Athènes, c’est-à-dire, cent soixante-dix-huit stades, ou vingt-trois mille trois cents pas, qui font près de huit lieues. Les créneaux de ces murs étaient de diverses couleurs : les premiers étaient blancs, les seconds, noirs ; les troisièmes, rouges ; les quatrièmes, bleus ; les cinquièmes, d’un rouge foncé ; les sixièmes, argentés ; les septièmes, dorés. Hérodote donne tout cet ouvrage à Déjocès ; mais le livre de Judith (Judith 1.1) attribue la construction d’Ecbatane à Arphaxad, que nous croyons être le même que Phraortes, successeur de Déjocès.
Ecbatane était située dans l’ancienne Médie ; et elle est souvent attribuée à la Perse. Les rois de Perse avaient accoutumé d’y passer l’été, à cause de la fraîcheur de l’air. Il est dit dans le premier livre d’Esdras (Esdras 6.2) que l’on trouva à Ecbatane de Médie la copie de l’édit de Cyrus, qui permettait aux Juifs de s’en retourner dans leur pays ; mais plusieurs interprètes traduisent achmeta, qui est dans l’original, par une cassette, une armoire, une cruche. On trouva cet édit dans l’armoire qui était dans les archives de la Médie. Le livre de Tobie met la ville de Ragès dans les montagnes d’Ecbatane (Tobie 5.8). Enfin il est dit dans les Machabées (2 Machabées 9.3) qu’Antiochus Épiphane, étant à Ecbatane, apprit la déroute de ses armées dans la Palestine [Voyez les Annales de philosophie chrétienne au mot Ecbatane dans la table générale du tome 12. Aucher-Eloi, ancien libraire et botaniste, est un des derniers voyageurs qui aient vu le lieu où fut Ecbatane. « Ramadan, dit-il, bâtie en terre comme toutes les villes de la Perse, est bien déchue de la gloire de l’antique Ecbatane dont elle occupe à-peu-près l’emplacement ; je dis à-peu-près, car Ecbatane, suivant le rapport des géographes anciens, et particulièrement d’Hérodote, devait être beaucoup plus sur le penchant de l’Elwend. La ville actuelle est presque en plaine, à l’exception du château en ruine, et ne pourrait point, comme le dit Morier, compter ses collines comme Rome et Constantinople : on ne conçoit guère comment ce voyageur a pu voir ainsi. Il n’y a aucun monument ancien bien remarquable, si ce n’est des inscriptions à têtes de clous gravées sur le rocher. On y remarque une vaste mosquée, Mesgid-Djouma, qui est en ruine. C’est un édifice qui passe pour être le tombeau d’Esther et de Mardochée. [Voyez Esther] On y lit une inscription en hébreu dont on peut voir le texte et la traduction dans Morier. Hamadan ne compte pas plusde 15.000 habitants ; il y a un petit nombre d’Arméniens et de Juifs. On y voit le tombeau d’Avicenne et des ruines de tombeaux, de très-belles mosquées avec des caractères kufiques ; enfin un antiquaire pourrait y faire de belles découvertes. On peut s’y procurer de bonnes médailles et de belles pierres gravées ; mais les Anglais, en les achetant sans rime ni raison, en ont fait élever le prix immodérément, et les Juifs se sont emparés de ce genre de trafic. » Relations de voyages en Orient, première partie, pages 248-250. Paris, 1843].
Ou plutôt Gabbata, ville située au pied du mont Carmel, du côté de Ptolémaïde. C’est là où Cambyse mourut, s’étant blessé à la cuisse avec son cimeterre, comme il montait à cheval. Voyez notre Dissertation sur Gog et Magog, à la tête du Commentaire sur Ézéchiel.