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Apres que Dieu eut créé la matière, lorsqu’elle était encore à l’état nommé chaos par les anciens, l’eau environnait le globe terrestre (Genèse 1.2). Cette tradition, révélée par Dieu, recueillie et enregistrée par Moïse, a été connue des anciens philosophes grecs. Thalès, le premier d’entre eux, le premier des sept sages et fondateur de la première école de philosophie, nommée ionique, enseigna que l’eau était le principe de tous les êtres matériels. Suivant lui, tout vient de l’eau, et tout s’y résout. On pourrait démontrer que cette doctrine a été empruntée du récit mosaïque ; ce serait un beau travail, qui établirait que sur ce point une tradition primitive a été l’origine de l’école ionique. Thalès, en effet, était phénicien ; on a dit, à la vérité, qu’il était né à Milet ; mais d’autres ont montré qu’il quitta la Phénicie, sa patrie, pour passer en Égypte et puis en Grèce. Les sciences physiques ont, de nos jours, confirmé, sur ce même point, comme sur tant d’autres, le récit de l’historien sacré : elles reconnaissent et proclament qu’à l’origine les eaux couvrirent le globe et furent le berceau des êtres animés ; en un mot, elles prouvent que la matière était alors dans un état de fluidité tel que l’exprime Moïse. Voyez mon Histoire de l’Ancien Testament, tome 1. Commentaire des six jours selon les sciences humaines, pages 1. « Avant la création de l’atmosphère, dit M. Chaubard (L’Univers expliqué par la révélation, n° 58), il n’y avait ni ne pouvait y avoir des vapeurs aqueuses comme il y en a maintenant au-dessus de la terre. Ainsi, toutes les eaux de notre monde, ou au moins les éléments (oxygène et hydrogène) dont elles se composent, étaient alors rassemblées en une seule masse. Or, la Bible distinguant fort bien (Genèse 1.6, 7) la masse des eaux de l’univers, de la masse des eaux de la terre, il est évident que l’abîme liquide dont il est ici question (Genèse 1.2), n’est autre chose que la masse élémentaire des eaux de l’univers, puisque, d’après le récit de la Bible, la terre était, dès son origine, entièrement couverte ou enveloppée par l’abîme des eaux, il s’ensuit évidemment qu’elle est de forme globuleuse, ou, comme disent les astronomes, un sphéroïde. Par conséquent, la révélation était encore ici en avant de la science. »
Servant chez les Hébreux aux purifications légales, était un symbole de purification spirituelle. L’usage de ces ablutions se trouve aussi dans le paganisme.
Les païens, dit Fabricius (Théologie de l’eau, chapitre 6), ont toujours fait beaucoup de cas du bain, non-seulement pour la propreté et la netteté extérieures, mais aussi comme d’une partie de leur religion. Ils ont particulièrement attribué à l’eau de la mer la vertu extraordinaire de nettoyer des péchés, parce que apparemment une eau salée et une eau de savon est de sa nature plus propre à décrasser le corps qu’une autre eau. Dieu lui-même avait donné aux Juifs différentes lois (Lévitique 15) et suivants (Nombres 19) etc. Touchant les aspersions et les ablutions d’eau, qui leur étaient des types de la purification spirituelle, de la repentance et du renoncement au péché, comme aussi de ce que leurs péchés devaient être lavés par le sang du Messie ; mais ils ont chargé ces cérémonies d’un beaucoup plus grand nombre de particularités et en ont abusé en les tournant en superstition ; en quoi ils ont été suivis par les hérétiques judaïsants d’entre les chrétiens, comme les elcésaïtes et les sampséens, de qui saint Épiphane témoigne qu’ils prétendaient rendre service à Dieu par leurs bains.
Il paraît que c’est aussi des Juifs que Mahomet a emprunté les bains et les ablutions, qu’il recommande avec tant de soin, et que les mahométans mettent, avec la prière, au nombre des devoirs essentiels de leur religion.
Mais Notre Seigneur Jésus-Christ a institué le baptême, que saint Pierre (1 Pierre 3.21) appelle la figure à laquelle répond maintenant le baptême, non celui qui consiste à purifier la chair de ses souillures, mais celui qui, engageant la conscience à se conserver pure pour Dieu, nous sauve par la résurrection de Jésus-Christ, dont il avait donné un type dans son baptême (Romains 6.4). De même quand il lava les pieds à ses disciples (Jean 13), ce ne fut pas seulement pour leur donner un exemple efficace d’humilité, mais aussi, comme il nous a été donné de Dieu pour être notre sagesse, notre justice, notre justification et notre rédemption (1 Corinthiens 1.30), il voulut les faire souvenir de la sanctification, et les exhorter avant son départ à y marcher avec persévérance.