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Courtisane qui demeurait dans la vallée de Sorec, de la tribu de Dan, près du pays des Philistins (Juges 16.4). Samson en étant devenu amoureux, s’attacha à elle, et, selon quelques-uns, il l’épousa. Les princes des Philistins, l’ayant su, vinrent trouver cette femme, et lui promirent chacun onze cents pièces d’argent, si elle pouvait découvrir d’où lui venait cette force extraordinaire qu’il avait, et le leur faire savoir. Cette femme leur promit de s’employer pour cela ; et elle demanda à Samson d’ou lui venait sa grande force, et ce qu’il faudrait faire pour la lui ôter. Samson lui répondit : Si on me liait avec sept cordes faites de nerfs tout frais, je deviendrais faible comme les autres hommes. Les princes des Philistins lui apportèrent donc sept cordes, comme elle avait dit ; elle en lia Samson, et, ayant caché dans sa maison des hommes qui attendaient l’événement de cette épreuve, elle cria : Samson ! Les Philistins fondent sur vous. Aussitôt il rompit les cordes, comme il aurait rompu un filet. Ainsi on ne connut point d’où lui venait sa force.
Dalila lui ayant demandé encore avec plus d’instance en quoi consistait sa force, il répondit : Si on me liait avec des cordes toutes neuves, je deviendrais faible comme un autre homme. Dalila l’en lia, et cria, comme la première fois : Les Philistins viennent fondre sur vous ; et Samson, sans effort, rompit ces cordes comme un fil. Dalila lui ayant demandé une troisième fois, avec plus d’impétuosité, en quoi consistait sa force, Samson lui dit : Si vous faites un tissu de sept tresses de mes cheveux, avec le fil dont on fuit la toile, et que, l’ayant attaché à un grand clou, vous enfonciez ce clou dans, la terre, je serai faible. Dalila le fit, et éveilla Samson, comme les autres fois, et Samson arracha le clou et le fil avec ses cheveux, sans aucune peine.
Alors Dalila commença à faire des reproches à Samson, de ce qu’il ne l’aimait pas et de ce qu’il l’avait trompée déjà trois fois ; elle l’importuna avec tant d’opiniâtreté, que, ne lui laissant aucun repos, enfin le cœur de Samson se ralentit, et il tomba dans un découragement mortel. Il lui dit donc : Le rasoir n’a jamais passé sur ma tête, parce que je suis Nazaréen, et consacré à Dieu, dès le ventre de ma mère. Si l’on me rase la tête, toute ma force m’abandonnera, et je deviendrai faible comme les autres hommes. Alors Dalila fit avertir les princes des Philistins de venir encore une fois dans sa maison, parce que, pour le coup, Samson lui avait découvert la vérité. Ils vinrent donc avec l’argent qu’ils lui avaient promis ; et Dalila lui ayant fait raser la tête, pendant qu’il dormait dans son sein, elle le repoussa avec violence, et lui dit : Voilà les Philistins qui viennent fondre sur vous. Samson, s’éveillant, voulut se mettre en défense, croyant qu’il avait toujours la même force qu’auparavant ; mais les Philistins l’enveloppèrent, le prirent, lui crevèrent les yeux, le chargèrent de chaînes, et le menèrent à Gaza, ou il demeura en prison jusqu’à sa mort, comme nous le verrons sous l’article Samson. [ Dalila était-elle hébraïque ou philistine ?]