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Dies Dominica, jour du Seigneur. Il en est parlé dans l’Apocalypse (Apocalypse 1.10): Fui in spiritu in Dominica die. Les chrétiens, dès le commencement, honorèrent d’une façon particulière le jour de la résurrection du Sauveur qui arriva le lendemain du sabbat. Les apôtres, pour conserver la mémoire de ce jour si glorieux à Jésus-Christ et à son Église, jugèrent à propos de transporter au dimanche le repos qui s’observait parmi les Juifs le jour du sabbat. Saint Barnabé, dans son épître, dit que nous célébrons le huitième jour dans la joie, en mémoire de la résurrection de notre Sauveur, parce que c’est ce jour-là qu’il est ressuscité et monté au ciel. Saint Ignace le martyr, dans sa lettre aux Magnésiens, veut que nous honorions ce jour du Seigneur, ce jour de la résurrection, le premier et le plus excellent des jours. Saint Justin le martyr, dit que les chrétiens s’assemblaient ce jour-là, parce que c’était le jour de la création du monde et de la résurrection de Jésus-Christ. On voit la même chose dans saint Irénée, dans Tertullien, dans Origène et dans les constitutions attribuées, aux apôtres [Malgré ce qu’on vient de lire, il s’est trouvé des auteurs qui ont donné au dimanche une tout autre origine ; quoiqu’il ne soit pas absolument nécessaire de les réfuter, je vais emprunter de M. Fr. Pérennès, déjà cité, quelques lignes, qui, d’ailleurs, compléteront cet article : « La célébration du dimanche, dit-il, a toujours été regardée comme d’institution apostolique. Il est inutile, dit l’évêque Wight (sur le sabbat, pages 192), de fouiller les Écritures pour y trouver la preuve que le dimanche a été institué par les Apôtres comme fête hebdomadaire. La preuve en existe dans l’accord constant et unanime de toutes les Églises du monde chrétien à regarder, dès leur origine, ce jour comme spécialement consacré à la prière et aux exercices de la piété. Le savant Taylor, qui considère ce jour dominical comme une loi purement ecclésiastique, convient cependant que cette loi nous venant des Apôtres, son obligation sera perpétuelle ; car il n’y aurait, pour se soustraire à une telle disposition, aucun motif plausible, et qui soit fondé sur une autorité aussi irréfragable. L’Église, métaphysiquement parlant, dit Suarez, pourrait changer le jour du dimanche ; mais elle ne le pourrait pas moralement, par la raison que, quelle que soit son origine, le précepte d’observer le dimanche a tant de ressemblance avec les préceptes divins, tant de conformité avec la loi naturelle, tant de motifs de convenance et de religion, que jamais l’Église qui est toujours dirigée par l’Esprit de Dieu, n’aura de raison légitime pour transporter le dimanche à un autre jour. Calvin est le seul qui, au mépris de la tradition, ait voulu, suivant Barclai, transférer le dimanche au jeudi, en mémoire de l’Ascension de Jésus-Christ.
Nous ne rapporterons point ici les témoignages des Pères qui, dans les premiers siècles du Christianisme, viennent s’ajouter à l’autorité des Apôtres… Il nous suffira de rappeler que la religion du Christ, en montant sur le trône des Césars, fit un précepte obligatoire de la sanctification du dimanche. Toutefois l’édit de Constantin du 6 mars 321 n’enjoint de chômer ce jour qu’aux juges, aux soldats qu’il déchargeait, à cette occasion, de leur service militaire, aux artisans et aux peuples des villes, sans y soumettre les habitants des campagnes. Constantin se servit encore dans son édit de l’expression jour du soleil, parce qu’il voulait faire observer sa loi Isar les païens mêmes à qui ce terme était familier. Il arrêta que ses soldats païens sortiraient en pleine campagne le dimanche, et qu’ils feraient en commun les prières, rédigées de manière qu’ils participassent, autant qu’il était en eux, aux hommages que les vrais croyants rendaient à la Divinité. Cette loi de Constantin renferme un article où se décèle l’esprit régénérateur et bienfaisant du Christianisme ; c’est celui qui permet de faire, le dimanche et les jours de fêtes, tous les actes nécessaires pour affranchir les esclaves. La disposition qui regardait les habitants des campagnes fut ensuite changée par les conciles, notamment par le troisième concile d’Orléans, tenu en 538, qui ordonne à tous, sans distinction d’état et de profession, de célébrer le dimanche. Depuis cette époque, l’usage officiel de la semaine s’est répandu chez tous les peuples chrétiens.
Fête chrétienne instituée en mémoire de l’entrée triomphante de notre Sauveur dans Jérusalem. Cet événement eut lieu, non le second jour de la semaine ou le lundi, comme le prétend dom Calmet dans sa Dissertation sur la dernière Pdque de Notre-Seigneur, mais le premier jour de la semaine qui est devenu notre dimanche, et ce jour était le 29 mars de l’an 33. Jésus-Christ, dans une ou deux circonstances antérieures, avait pris la fuite, lorsque des Juifs l’avaient voulu proclamer roi ; son temps alors n’était pas encore venu. Mais en ce jour, son temps étant proche, il rechercha ou du moins accepta les honneurs de la royauté. Conférez les quatre récits évangéliques (Matthieu 21.1-9; Marc 11.1-10 ; Luc 19.29-40; Jean 12.12-19).
Entre autres circonstances remarquables dans cet événement, il en surgit une de l’opposition anti-nationale des Pharisiens, car ils appartenaient au parti de l’empereur : mécontents d’entendre les acclamations du peuple et de voir une si imposante manifestation politique, à l’occasion del’arrivée de Jésus-Christ dans la capitale, ils allèrent le trouver : Maitre, lui dirent-ils, reprenez vos disciples (vos partisans ; c’était tout le peuple) et forcez-les de se taire, Jésus leur répondit : S’ils se taisent de gré ou de force, les pierres crieront… (Luc 19.39).