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Ce terme est fort connu. Les Hébreux entendaient sous le nom de midbar désert, tout lieu non cultivé, particulièrement les montagnes. Il y avait des déserts entièrement arides et stériles. D’autres étaient très-beaux et très-fertiles en pâturages ; d’où vient que l’Écriture, en plus d’un endroit, parle de la beauté du désert : Pinguescent speciosa deserti (Psaumes 64.13). Et : Super speciosa deserti planctum assumam (Jérémie 9.10). Et : Ignis devorabit speciosa deserti (Joël 1.20). L’Écriture nomme plusieurs déserts de la Terre promise, et il n’y avait guère de ville qui n’eût son désert, c’est-à-dire, des lieux incultes, pour les pâturages et pour les bois.
On donne particulièrement ce nom au désert de l’Arabie, dans lequel les Israélites voyagèrent pendant quarante ans, après leur sortie d’Égypte. On peut voir sous le nom campements, et dans la carte géographique, les diverses stations que les enfants d’Israël y firent pendant tout cet espace. Les mahométans l’abrègent beaucoup, en réduisant les quarante ans de voyage à quarante jours. Ils ne laissent pas de dire que Moïse, Aaron et leur sœur Marie y moururent. Un de leurs poêtes se moquant des superstitions des Juifs, dit qu’ils errent toujours dans le désert.
Moïse assure (Deutéronome 8.4) que pendant leur voyage leurs habits n’avaient pas été usés, ni leurs pieds foulés. Saint Justin le martyr et plusieurs interprètes, tant juifs que chrétiens, enchérissent encore sur le miracle, en disant que les habits des enfants croissaient avec eux et se proportionnaient à leur taille. Saint Jérôme dit une chose encore plus incroyable, qui est que leurs cheveux et leurs ongles ne crûrent point pendant ces quarante ans. Mais d’autres parlent d’une manière bien plus croyable, en disant que Dieu, par un effet de sa providence, pourvut si bien aux besoins des Hébreux, qu’ils ne manquèrent de rien, ni de nourriture, ni d’habits, ni de chaussures.
Nous avons aussi remarqué, sous les articles Chion et Rempham, que plusieurs Israélites adorèrent les idoles en secret, pendant tout leur voyage du désert. El le Psalmiste (Psaumes 94.10) dit que le Seigneur a été irrité contre eux, pendant les quarante ans de ce voyage ; ils n’ont fait que l’irriter, que l’offenser, que murmurer contre lui.
Le Désert de Sur (Genèse 16.7) est vers la pointe de la mer Rouge. Agar, chassée de la maison d’Abraham, errait dans le désert de Sur. Les Israélites, au sortir de la mer Rouge, allèrent dans le désert de Sur. Il y avait apparemment une ville du nom de Sur anciennement dans ces quartiers-là. Voyez Sur].
Le Désert de Pharan était dans l’Arabie Pétrée, aux environs de la ville de Pharan. Ismaël, fils d’Abraham, demeura dans le désert de Pharan (Genèse 21.21). Habacuc (Hébreux 3.3) dit que le Seigneur apparut à son peuple dans les montagnes de Pharan. Les Hébreux voyagèrent assez longtemps dans ce désert. Voyez Pharan.
Le Désert de Sin. Il y a deux déserts de ce nom dans l’Écriture : le premier s’écrit avec un samech (Exode 16.1) Sin ; et (Nombres 30.11-12) celui-ci est entre Elim et le mont Sinaï. Le second s’écrit avec un tzade (Nombres 20.1 ; 33.36), Tsin : il était près de Cadesbarné, et cette ville de Cadesbarné était dans le désert de Sin, ou de Zin. [Voyez ces mots].
Le Désert de Sinaï est celui qui était autour et aux environs du mont Sinaï (Exode 19.2). Le peuple y campa longtemps, et y reçut la plupart des lois qui sont dans les livres de Moïse.
Le Désert d’Arnon, ou Amon, qui est dans le désert (Nombres 21.13). Arnon est un torrent qui coule dans le désert de Galaad, ou dans les frontières de l’Arabie Déserte [Parce qu’il est dit dans le texte : Arnon, qui est dans le désert, dom Cahnet donne à ce désert le nom d’Arnon ; et, pour expliquer cette dénomination arbitraire, il lui donne aussi celle de Galaad, également arbitraire. Ce désert est encore mentionné au verset 18 ; c’est celui de Cadémoth, ainsi nommé dans le Deutéronome (Deutéronome 2.26). Au verset 20 du même chapitre des Nombres, il est dit dans la Vulgate : Le Phasga qui regarde le désert ; on peut l’entendre du même désert mentionné aux versets 13 et 18, et qui est celui de Cadémoth, niais l’hébreu lit ; Le Phasga qui regarde Jésimon].
Le Désert de Ziph (1 Samuel 23.15), où David s’était retiré en fuyant devant Saül. Voyez Ziph.
Lé Désert de Maon (1 Samuel 23.24) était dans le pays, et peut-être la capitale des Maoniens, ou Méoniens, dans l’Arabie Pétrée, à l’extrémité du partage de Juda.
Le Désert de Calas (Psaumes 28.8), aux environs de Cadesbarné, dans la partie méridionale de Juda, et dans l’Arabie Pétrée.
Le Désert d’Idumée (2 Rois 3.8). On n’en peut pas marquer exactement l’étendue ni les limites ; car l’Idumée elle-même était fort étendue dans les montagnes de l’Arabie.
Le Désert de Palmyre (2 Chroniques 8.4). Salomon bâtit Palmyre dans les déserts qui sont entre l’Euphrate et les fleuves d’Oronte et de Chrysorroas. Palmyre était dans la Syrie, environnée de déserts de toutes parts.
Le Désert de Deblata (Ézéchiel 6.14), aux environs de cette ville, qui était située dans le pays de Moab (Jérémie 48, 22). [Je pense qu’il n’y a ni désert ni ville de ce nom, d’après les textes indiqués. Voyez Deblatha].
Le Désert d’Égypte, dans Ézéchiel (Ézéchiel 20.36), semble marquer le désert où les Hébreux voyagèrent au sortir de l’Égypte pendant quarante ans. Tobie parle des déserts de la Haute Égypte, apparemment de la Thébaïde, où le démon Asmodée fut relégué et enchaîné [Il n’y a aucune raison pour confondre dans le même article le désert d’Égypte d’Ézéchiel et le désert de la Haute Égypte de Tobie. Il y en a une au contraire pour les distinguer, en affectant à chacun d’eux un article spécial. Le désert dont parle Ézéchiel, c’est le désert Arabique, qui se divise en plusieurs déserts, ayant chacun un nom particulier, suivant les localités ; le prophète l’appelle désert d’Égypte, parce que les Israélites le parcoururent en sortant d’Égypte pour venir dans la terre promise].
Le Désert de Judée (Matthieu 3.1), où prêchait saint Jean-Baptiste, aux environs de Jéricho, dans le partage de la tribu de Juda. [M. de Lamartine (Voyez en Orient, 1. I, page 4,19) et M. Poujoulat (Cor d’Orient. 4 page 223 et suivants) disent que saint Jean-Baptiste fit entendre sa voix dans un désert situé à une heure et demie de Jérusalem, à l’occident. C’est une erreur. Le précurseur, lorsqu’il dut remplir sa mission, quitta le lieu où il était, et vint, dit saint Mathieu, dans le désert de Judée, c’est-à-dire qu’il vint, suivant la narration de saint Luc dans tout le pays qui est situé aux environs du Jourdain, à l’orient de Jérusalem].
Désert de Juda ou de Judée, mentionné dans le livre des Juges (Juges 1.16), était situé au midi d’Arad, une des villes les plus méridionales de Juda, Ce désert est une fraction, du désert arabique. Voyez Arad et Déelatha.
Le Désert de Thécué, le Désert de Bosor, le Désert de Gabaon, etc. Voyez Thécué, Bosor et Gabaon. Leurs déserts marquent les lieux incultes qui sont près de ces villes. Le désert, mis absolument, signifie assez souvent les déserts de l’Arabie qui sont entre le Jourdain et les monts de Galaad, et lefleuve d’Euphrate : par exemple (Exode 23.31), Dieu promit aux Israélites tout le pays qui est entre le désert et le fleuve, c’est-à-dire, tout le pays qui s’étend depuis les monts de Galaad jusqu’à l’Euphrate. Et ailleurs (Deutéronome 11.24 ; Josué 1.4), il leur promet tout ce qui est entre le Liban, le désert, l’Euphrate et la mer Méditerranée.