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Cuisse
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Bost

Abraham envoyant son serviteur Eliézer pour chercher une femme à Isaac, son fils, lui dit (Genèse 24.2) Mettez votre main sous ma cuisse, et jurez-moi, par le Seigneur, que vous ne prendrez aucune femme chananéenne pour la faire épouser à mon fils. Jacob, au lit de la mort, dit de raine à Joseph, son fils (Genèse 47.29) : Mettez votre main sous ma cuisse, et promettez-moi avec serment de ne me pas enterrer dans l’Égypte. Depuis ce temps nous ne voyons pas qu’en aucune occasion les Juifs aient employé cette cérémonie dans leurs jurements. On ignore les motifs de cette cérémonie, et toutes les conjectures des commentateurs ne satisfont pas. Les Juifs croient que ces patriarches, par cette action, voulaient exiger le serment par la circoncision, qui était alors le caractère de la vraie religion ; d’autres, qu’ils faisaient jurer par le Messie qui, selon le langage des Juifs, devait sortir de la cuisse des patriarches. Josèphe dit que l’on était encore dans cette pratique de son temps ; et on assure que les Juifs pratiquent encore à présent cette manière de prêter serment entre eux.

Les âmes qui sont sorties de la cuisse de Jacob (Genèse 46.26), c’est-à-dire les personnes qui sont sorties de lui immédiatement, ou médiate-ment par ses fils et par ses filles. Cette expression est très-commune dans l’Écriture.

Les Juifs portaient l’épée ou le coutelas sur la cuisse (Psaumes 44.4) : Accingere gladio tuo super femur tuum. Et dans le Cantique (Cantique 3.8) : Unius cujusque ensis super femur suum, propter mores nocturnos.

Frapper sur sa cuisse, marque un grand étonnement, une grande douleur (Jérémie 31.19) ; Post, quam ostendisti mihi, percussi femur meum. Et Ézéchiel (Ézéchiel 21.12) : Clama et ulula… quia gladio traditi sunt, idcirco plaudesuper femur, Dans le livre des Juges (Juges 15.8), il est remarqué que Samson fit tant de maux aux Philistins, qu’ils mettaient la jambe sur la cuisse ; ils demeuraient tout interdits ; et comme sans résolution ; tenant leurs jambes sur la cuisse, ou retirant le gras de la jambe contre la cuisse, ils marquaient leur surprise et leur douleur l’Hébreu porte : Il leur frappa la cuisse sur la jambe, ou la cuisse et lu jambe ; il les battit dos et ventre ; il battit les cavaliers et les piétons, les fuyards comme ceux qui firent résistance ; ou il leur coupa cuisses et jambes, comme nous dirions en notre langue : il leur coupa bras et jambes.

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