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[auparavant Ephyra], ville célèbre, capitale d’Achaïe, située sur l’isthme qui sépare le Péloponèse de l’Attique. [Autrement : Située sur la pente d’une colline d’où elle dominait l’isthme de son nom et deux mers, le golfe Saronique à l’E., et le golfe de Corinthe à l’Ouest. La position élevée de sa citadelle, l’Acro-Corinthe, au S. de la ville, avait donné lieu à ce proverbe, d’un fréquent usage dans l’antiquité : Non cuivis homini contingit adire Corinthuna, il n’est pas permis à tout le monde d’aller à Corinthe. Cette citadelle était située par 37° 53’ lat. N., et 20° 32’ long. E. de Paris. Le voisinage des deux mers donnait à Corinthe le moyen de faire un commerce immense ; son port était tenchrées, sur le golfe Saronique. Elle implantait ses colonies dans les pays qu’elle visitait. Les côtes de la.Thrace, celles de l’Epire, de l’Italie et de la Sicile en reçurent plusieurs. Près de la ville, qui était la plus voluptueuse de la Grèce et la plus ornée, on célébrait les jeux isthmiques, qui attiraient un grand concours de monde. Le consul Mummius, l’an 146 avant Jésus-Christ, détruisit entièrement Corinthe et en transporta à Rome les incomparables statues, sans en connaître le prix. Les Romains ignoraient les arts de la Grèce, et se contentaient alors de savoir la guerre, la politique et l’agriculture. Cependant César releva Corinthe et y envoya une colonie romaine, qui prit, le nom de Colonia Laus Julia Corinthus, et elle devint le siège du proconsul d’Achaïe].
Saint Paul vint prêcher à Corinthe l’an 52 de Jésus-Christ (Actes 17.1-2). Cette ville était une des plus peuplées et des plus opulentes de la Grèce. Sa situation entre deux mers lui attirait de toute part le commerce de l’Occident et de l’Orient. Les richesses y avaient produit l’orgueil, la mollesse, le faste et tous les vices, qui sont des suites de la trop grande abondance l’impudicité surtout y était non-seulement tolérée, mais en quelque sorte consacrée par le culte de Vénus et par la prostitution publique de celles qui lui étaient dévouées. Les Corinthiens, de même que les autres Grecs, se piquaient aussi de philosophie, de politesse et de belles connaissances. Telle était Corinthe lorsque saint Paul y arriva : voilà les monstres qu’il y eut à combattre.
Il y logea chez un nomme Aquila et Priscille, sa femme, qui travaillaient, comme lui, à faire des tentes, gagnant ainsi sa vie du travail de ses mains, pour n’être à charge à personne. Il prêchait, tous les samédis, dans la synagogue des Juifs et y fit quelques conversions. C’est de Corinthe qu’il écrivit ses deux Épîtres aux Thessalonictens, l’an 52 de Jésus-Christ Quelque temps après, voyant que les Juifs de Corinthe, au lieu de profiter de ses instructions, s’opposaient à lui avec des paroles de blasphème, il secoua contre eux ses vêtements et leur dit (Actes 18.6-8) : Que votre sang retombe sur votre tête ; pour moi, j’en suis innocent, et je m’en vais désormais vers les gentils. Il alla donc se loger chez Juste, surnommé Tite qui était gentil, mais craignant Dieu. Et alors plusieurs gentils embrassèrent la foi. Saint Paul eut beaucoup à souffrir à Corinthe ; mais Jésus-Christ lui apparut une nuit et lui dit : Ne craignes point, parce que j’ai un grand peuple dans cette ville. Encouragé par ces paroles, il demeura dix-huit mois à Corinthe (Actes 18.11) ou aux environs.
Il en partit la cinquante-quatrième année de Jésus-Christ pour aller à Jérusalem (Actes 18.18) ; et, environ deux ans après, c’est-à-dire l’an 56 de Jésus-Christ, il écrivit aux Corinthiens sa première Épître, de la ville d’Éphèse où il était alors l’Apôtre y reprend certaines personnes qui troublaient la paix de cette Église, et qui, prétendant que dans l’Église il y avait différentes sectes ou différents partis, de même que parmi les philosophes, disaient, les uns, qu’ils étaient à Paul ; d’autres, qu’ils étaient à Pierre ou à Céphas ; et d’autres, qu’ils étaient à Apollon (1 Corinthiens 1.10-12). Il se plaint aussi qu’il y avait quelques désordres dans leurs assemblées ; qu’ils avaient des procès entre eux, et qu’un chrétien avait même commis un inceste avec sa belle-mère, femme de son père. La lettre fut envoyée par Stéphane, Fortunat et Achaïque. Cette Epltre eut tout le succès que saint Paul pouvait espérer, puisqu’elle y causa une tristesse salutaire ; elle y produisit une vigilance contre les vices qu’il leur avait reprochés, et une crainte salutaire de la colère de Dieu. Ils réparèrent le scandale et témoignèrent beaucoup de zèle contre le crime de l’incestueux (2 Chroniques 3 ; 4 ; 6 ;10).
Saint Paul ayant appris les bons effets que sa première lettre avait produits parmi les Corinthiens, leur en écrivit une seconde, l’an de Jésus-Christ 57. Il l’écrivit de Macédoine et apparemment de la ville de Philippes. Il leur témoigne sa satisfaction de la conduite qu’ils ont tenue à l’égard de l’incestueux (2 Corinthiens 2.5-11). Il se justifie de ce que les faux apôtres avaient avancé contre lui, et il relève le ministère évangélique au-dessus de celui de Moïse ; Il s’y glorifie de ses travaux et des persécutions qu’il a souffertes. Enfin il exhorte les Corinthiens à tenir prêtes les aumônes qu’ils voulaient envoyer aux fidèles de Judée. Cette seconde Épître fut envoyée par Tite et par un autre frère que les Églises lui avaient associé pour recueillir les aumônes des fidèles. Ce frère est, selon les uns, saint Luc, et selon d’autres, saint Barnabé. Il y a assez d’apparence que saint Paul vint lui-même à Corinthe sur la fin de cette année cinquante-septième (Actes 20.2 ; 2 Corinthiens 12.14 ; 13.1.