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Le sacrement de confirmation est celui qui nous rend chrétiens parfaits, et qui nous imprime, après le baptême, un caractère ineffaçable, et nous donne un esprit de force pour confesser la religion chrétienne même au péril de notre vie. Il est souvent nommé dans les anciens, Imposition des mains ; parce qu’on le confère par l’imposition des mains l’administration de ce sacrement fut dès le commencement réservée aux apôtres ou aux évêques, leurs successeurs, qui en sont les seuls ministres ordinaires. On en voit la pratique dans les Actes des apôtres, où il est dit (Actes 8.14-16) que les apôtres ayant appris que ceux de Samarie avaient reçu la parole du Seigneur et avaient été baptisés par le diacre Philippe, les apôtres Pierre et Jean s’y rendirent et imposérent les mains à ceux qui avaient cru, lesquels reçurent le Saint-Esprit. Saint Paul parle aussi des effets de ce sacrement, lorsqu’il dit aux Éphésiens (Éphésiens 4.30) : Gardez-vous bien d’attrister le Saint-Esprit, par lequel vous avez été marqués comme d’un sceau, au jour de la rédemption.
Dans les commencements du christianisme, l’imposition des mains des apôtres ou la confirmation, était d’ordinaire accompagnée de dons et de grâces miraculeuses, et de dons extérieurs du Saint-Esprit, comme du don des langues, de la prophétie, du don des miracles, du don de guérir les maladies. C’est ce qui parut manifestement au baptême de Corneille (Actes 10.44-46) ; le Saint-Esprit étant descendu sur ceux qui demandaient comme lui d’être baptisés, et ayant prévenu l’imposition des mains, par une dispensation extraordinaire de la Providence. Les Juifs qui étaient venus à Césarée avec saint Pierre, en furent étonnés ; et ils virent avec admiration ces païens qui parlaient diverses langues et qui glorifiaient Dieu, comme ceux qui avaient été baptisés et qui avaient reçu l’imposition des mains. Et lorsque les apôtres furent venus à Samarie (Actes 8.9-18), pour confirmer les fidèles qui avaient cru à la prédication de Philippe, ils leur imposèrent les mains, et leur donnèrent le Saint-Esprit. Alors Simon le magicien ayant vu les effets merveilleux de l’imposition de leurs mains, leur présenta de l’argent, afin qu’ils lui accordassent aussi le pouvoir de donner le Saint-Esprit. Enfin saint Paul, dans ses Épîtres, parle très-souvent (1 Corinthiens 10 ; 1 Corinthiens 13 ; Romains 12.6-7 Éphésiens 4.7) de ces dons surnaturels accordés aux fidèles par l’imposition des mains. Et il paraît par les Pères, que cela a subsisté dans l’Église jusqu’aux troisième et quatrième siècles.
Quant à la manière dont les apôtres donnaient la confirmation, l’Écriture ne parle que de l’imposition des mains et de la prière. Les plus anciens Pères, de même que les plus anciens Rituels, n’expriment aussi que l’imposition des mains. Dans les églises orientales, depuis un très-long temps, les évêques et les prêtres ont confirmé par l’onction de l’huile sainte ; et dans l’église latine, les évêques, qui sont les seuls ministres ordinaires de ce sacrement, le confèrent par l’imposition des mains et par l’onction du saint chrême faite sur le front, avec cette prière : Je vous marque du signe de la croix, et je vous confirme avec le chrême du salut, au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.