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Confesseur, Confession (1).
Dans le style de l’Église, on donne le nom de confesseurs à ceux qui ont confessé le nom de Jésus-Christ devant les juges, ou qui ont souffert quelque peine pour la défense de la foi. S’ils donnaient leur vie dans les tourments, on les nommait martyrs. Jésus-Christ dit qu’il confessera devant son Père céleste, celui qui l’aura généreusement confessé devant les hommes (Matthieu 10.32) ; et saint Paul (1 Timothée 6.12) loue Timothée d’avoir confessé une bonne confession, c’est-à-dire d’avoir, au péril de sa vie, rendu un illustre témoignage à la vérité. Le même apôtre dit que Jésus-Christ a rendu une bonne confession devant Ponce Pilate (1 Timothée 6.13).
Dans l’Ancien Testament, nous trouvons deux sortes de confessions : la confession de louanges et la confession des péchés. Rien n’est plus ordinaire, dans l’Écriture, que ces mots : Confitemini Domino ; confitebor Domino, etc., c’est-à-dire : Louez le Seigneur ; je louerai le Seigneur. Les Israélites avaient aussi la confession des péchés., tant en public qu’en particulier ; ils confessaient leurs péchés au Seigneur, et ils les confessaient aux prêtres. Dans la cérémonie de l’Expiation solennelle, le grand-prêtre confessait en général ses péchés, ceux des autres ministres du temple (Lévitique 16.6) et ceux de tout le peuple (Lévitique 16.21) ; et dans toutes les autres occasions, lorsqu’un Israélite venait offrir une victime pour le péché, il mettait les mains sur la tête de l’hostie, et confessait ses fautes (Lévitique 4.1-4). Il y a des interprètes qui croient qu’il ne suffisait pas qu’il se déclarât pécheur en général, mais qu’il fallait confesser en particulier le péché pour lequel il offrait ce sacrifice. On assure que les Juifs pratiquent encore à présent la confession particulière de leurs péchés, le jour de l’Expiation solennelle, nommée parmi eux Cippur.
On donne le nom de confession, à la déclaration publique ou particulière que l’on fait de ses péchés à un ministre qui a le pouvoir d’absoudre, pour en recevoir la pénitence et l’absolution. Saint Matthieu (Matthieu 3.6) dit que les Juifs venaient de toutes parts trouver Jean-Baptiste, pour confesser leurs péchés et recevoir le baptême ; saint Jacques (Jacques 5.16) veut que nous confessions nos péchés les uns aux autres, afin que nous soyons sauvés ; et saint Jean (1 Jean 1.9) dit que si nous confessons nos péchés, Dieu est fidèle et juste, et nous remettra nos fautes.
La confession que saint Jean-Baptiste exigeait de ceux qui s’approchaient de son baptême, n’était pas seulement une déclaration générale, par laquelle ils se reconnaissaient pécheurs, ou une confession vague des fautes qu’ils avaient commises par pensées, par œuvres et par omission ; c’était une déclaration distincte et particularisée des fautes qu’ils avaient pu commettre contre la loi, semblable à celle que les Hébreux faisaient en mettant leur main sur la tête des victimes qu’ils offraient pour le péché. Et le baptême de Jean ne remettait pas réellement les péchés ainsi confessés : il en promettait seulement le pardon qu’ils recevraient dans le baptême de Jésus-Christ. Il ne se contentait pas même de cette confession et de la douleur intérieure qui devait l’accompagner ; il demandait de dignes fruits de pénitence (Matthieu 3.8).
On voit dans les Actes des apôtres (Actes 19.18), que les gentils qui se convertissaient, venaient confesser leurs péchés aux pieds des apôtres. Les Juifs d’aujourd’hui se confessent à-peu-près comme nous au lit de la mort. Les plus ignorants ont une formule générale de confession qu’ils récitent ; les autres expriment leurs péchés en particulier. Au commencement de l’année ils confessent aussi leurs péchés, étant dans une cuve pleine d’eau : leur formule de confession a vingt-deux mots, autant qu’il y a de lettres dans l’alphabet, et à chaque fois qu’ils prononcent une parole de la confession, un homme qui est présent leur enfonce la tête dans l’eau, et le pénitent se frappe la poitrine avec la main droite.
Le jour de l’Expiation solennelle, voici de quelle manière ils se confessent : deux Juifs se retirent dans un coin de la synagogue ; l’un s’incline profondément devant l’autre, ayant le visage tourné vers le nord ; celui qui fait l’office de confesseur, frappe trente-neuf coups d’une lanière de cuir sur le dos du pénitent, en récitant ces mots (Psaumes 77.38) : Dieu qui est miséricordieux condamne l’iniquité, mais il n’extermine pas le pécheur ; il a détourné sa colère, et n’a pas allumé toute sa fureur : et comme il n’y a que treize mots dans ce verset récité en hébreu, il le répète trois fois, et frappe un coup à chaque mot ; ce qui fait trente-neuf mots, et autant de coups de lanière. Pendant ce temps, le pénitent déclare ses péchés et se frappe la poitrine à chaque péché qu’il confesse. Après cela celui qui a fait l’office de confesseur se prosterne par terre et reçoit à son tour trent-neuf coups de fouet de son pénitent.
Grotius écrivant sur saint Matthieu, s’explique sur la confession particulier d’une manière remarquable : Quant à la ques Lion, dit-il, forme entre les savants savoir si ans les passages des Nombres et du Lévitique, où il est parlé de la confession, il s’agit d’une simple confession de l’homme à Dieu, ou si l’homme devait déclarer ses péchés aux prêtres, je tiens pour très-probable l’opinion de ceux qui veulent que l’on ait fait une confession particulière de ses péchés aux prêtres, dans les cas qui n’emportaient pas peine de mort contre les coupables ; car, dans les autres cas, il suffisait de s’accuser en général ; et il est très-croyable que la même chose s’observait encore avec plus de piété et de confianr par ceux qui venaient à Jean-Baptiste, qui était prêtre et prophète, et d’ailleurs d’une fidélité reconnue. [Sur l’importante question de la confession, dont l’usage remonte à la chute de nos premiers parents, et qui fut mieux réglé par Jésus-Christ, Voyez le Traité de la Confession, sa divinité et ses avantages prouvés par les faits, par M. Guillois, curé au Mans. Voyez aussi le Cours d’introduction à l’étude des vérités chrétiennes, par M. l’abbé Gerbet, 3e et 6e leçons, dans l’Université catholique, tome 1.Paris, 1836. d’après M. Drach, Observations sur une de ces leçons de M. Gerbet, Rome, 1836, les Juifs n’ont jamais connu qu’une confession générale, qui pouvait même se faire par délégation].