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En latin concilium. Ce terme se prend quelquefois, dans un sens générique, pour toute sorte d’assemblées ; d’autres fois pour l’assemblée du Sanhédrin, ou du sénat de Jérusalem ; et d’autres fois pour une assemblée des pasteurs, qui se trouvent ensemble pour terminer les affaires ecclésiastiques, soit qu’elles regardent la foi, la discipline ou les mœurs. Ainsi l’assemblée des apôtres et des prêtres à Jérusalem (Actes 15.7-8), pour décider si l’on imposerait aux gentils convertis le joug de la Loi, est regardée comme le premier concile de l’Église chrétienne. Les mêmes apôtres, peu de temps après l’ascension du Sauveur, furent cités et comparurent devant le Sanhédrin, qui les fit frapper de verges, et leur défendit de prêcher la doctrine de Jésus-Christ. Mais ils ne déférèrent pas à cette sentence, et sortirent de l’assemblée, s’estimant heureux d’avoir souffert quelque chose pour le nom de leur divin Maitre (Actes 5.41). Voyez ci-après Sanhédrin.
Quelques auteurs rapportent une suite de conciles des Juifs, qu’ils croient avoir été tenus avant et après la venue de Jésus-Christ, mais ces prétendus conciles ne sont point du tout marqués dans l’Écriture. À l’égard du premier concile tenu à Jérusalem, qui est le modèle que l’on s’est proposé dans tous ceux que l’on a tenus dans l’Église, il ordonna qu’on n’imposerait point aux gentils convertis à la foi le joug de la circoncision et des autres observances de la Loi, mais qu’on les obligerait à s’abstenir des chairs’ immolées aux idoles, des animaux suffoqués, du sang et de la fornication. Je ne parle point des autres conciles tenus dans l’Église depuis les apôtres, parce qu’il n’en est point parlé dans l’Écriture. Il y en a qui croient que les apôtres s’assemblèrent en concile pour composer le Symbole ; c’est ce que nous examinerons sous l’article de Symbole.
« Naissante et peu nombreuse encore, l’Église, pour ainsi parler, était sans cesse rassemblée. Mais, indépendamment de cette réunion habituelle, il y en avait d’autres particulières. Ainsi les apôtres se rassemblèrent plusieurs fois dans des conciles dont le modèle, la forme, les traits essentiels et les cérémonies ont été pieusement recueillis par les plus anciens docteurs et par toutes les générations catholiques. Telle est, en effet, la base nécessaire de tous les conciles qui se sont tenus jusqu’à présent et se tiendront dans la suite des âges ; les actes de ces assemblées sont donc, on le voit, d’importants matériaux pour l’histoire législative de l’Église. La première de ces mémorables séances fut celle qui eût lieu pour rad-jonction de saint Mathias au nombre des douze ; Pierre convoqua le synode, le présida et dirigea toute l’affaire (Voyez Manias). Le second synode eut pour motif des troubles qui agitèrent la société catholique à son berceau ; il eut pour résultat l’institution d’un nouvel ordre de ministres chargés de venir en aide aux évêques et aux prêtres, l’institution du diaconat (Voyez diaconat, diacre).
… Bientôt une plus importante question se souleva touchant l’introduction des gentils dans le royaume de Dieu (Matthieu 8.2). Si les Juifs convertis n’osaient résister en face à l’enseignement divin et fermer aux nations la porte de l’Église, au moins essayaient-ils sans cesse d’en rendre l’entrée difficile. Autrefois, sous la loi mosaïque, les étrangers qui embrassaient le culte du vrai Dieu n’étaient point admis pour cela dans la synagogue ; ils se tenaient dans le pourtour du temple, adorant de loin un Dieu sévère : on les appelait les prosélytes de la porte. Voilà le rang à-peu-près où les Hébreux de Palestine voulaient placer les nouveaux convertis de ce monde qu’ils regardaient toujours comme barbare.
Mais s’il se trouve de l’opposition parmi les fidèles, le prince des apôtres, saint Pierre, ne se laissa point arrêter. La voix du Seigneur retentissait à ses oreilles ; des signes, particuliers lui rappelaient la volonté divine. Sa main, qui tient les clefs, introduisit dans l’Église le premier gentil, le centenier Corneille… (Actes 10). Mais sa conduite ne fut pas à l’abri de la controverse ; les Juifs circoncis de Jérusalem disaient : Pourquoi avez vous été chez des hommes incirconcis et pourquoi avez-vous mangé avec eux ? Le saint apôtre alors ne dispute pas, ne contredit pas, ne raisonne pas : il raconte ce qu’il a fait ; il dit l’ordre qui lui a été donné par le Saint-Esprit, et par là il définit la règle qu’il faut suivre à l’avenir. Après l’avoir entendu, les réclamations cessent ; le Sauveur a parlé par la bouche de Pierre, et la multitude glorifie Dieu en disant : Ainsi Dieu a fait part aux gentils eux-mêmes du don de la pénitence qui mène à la vie (Actes 11).
Mais, le principe admis, restaient les conséquences à débattre l’orgueil israélite n’abandonna point le champ, et la lutte recommença : des chrétiens, sortis de la secte des pharisiens, voulurent imposer aux gentils la circoncision et l’observance des cérémonies mosaïques ; comme si la loi de l’Évangile était incomplète, comme si le sang du Seigneur Jésus ne suffisait pas pour la rédemption.
Alors ce fut un grand spectacle ; jamais encore l’Église n’avait été si divisée : les disciples n’étaient point d’accord, et chacun, au point de vue de ceux qu’il évangélisait, craignait le scandale et la diminution de la foi : à Antioche, Paul et Barnabé virent leur parole contestée ; ils se rendirent à Jérusalem, où de tous les points du globe les apôtres accouraient (Actes 15), et il se tint dans la ville sainte une immense assemblée que l’Église reconnaît pour le premier concile et comme le modèle de tous les autres. Les apôtres y siégèrent seuls : juges, il leur appartenait de décider, de trancher la question, les prêtres et les anciens y prirent part ; intéressés à la controverse, ils devaient la débattre, donner leurs avis, éclairer la discussion, mettre la vérité en évidence. Enfin le peuple assista aussi aux séances, non par droit de présence, non qu’il y fût convoqué, non pour examiner et juger le jugement des apôtres, mais pour l’écouter avec respect, pour en répandre la connaissance et en porter témoignage dans le monde.
Ainsi s’ouvrirent ces majestueuses assises. Après les débats, le prince des apôtres, le chef de l’Église universelle, Pierre se lève et termine la discussion :
Mes frères, dit-il, vous le savez : il y a longtemps que Dieu m’a choisi d’entre nous pour que les gentils entendissent pur ma bouche la parole de l’Évangile et qu’ils crussent. Et Dieu qui connaît les cœurs leur a rendu témoignage, leur donnant le Saint-Esprit aussi bien qu’d nous. Et il n’a point fait de différence entre eux et, nous, ayant purifié leurs cœurs par la foi. Et maintenant, pourquoi tentez-vous Dieu en imposant aux disciples un joug que ni nos pères ni nous n’avons pu porter ? Nous croyons que c’est par la grâce de Notre-Seigneur Jésus-ehrist que nous serons sauvés et eux aussi.
Après ces paroles, un autre apôtre, l’évéque de Jérusalem, saint Jacques, appuie la décision de saint Pierre par les témoignages des prophètes : Mes frères, écoutez-moi. Simon vous a représenté comment Dieu a regardé favorablement les gentils, voulant choisir parmi eux un peuple consacré à son nom. Les paroles des prophètes sont d’accord, selon qu’il est écrit : Je reviendrai, je rétablirai la maison de David qui est tombée ; je réparerai ses ruines et je la relèverai, afin que le reste des hommes et tous les gentils qui seront appelés de mon nom cherchent le Seigneur. Le Seigneur l’a dit, et il l’a fait ; Dieu connaît son œuvre de toute éternité : c’est pourquoi je juge qu’il ne faut pas inquiéter ceux d’entre les gentils qui se convertissent à Dieu ; qu’on leur écrive seulement qu’ils s’abstiennent des souillures des idoles, de la fornication, des chairs étouffées et du sang.
Voici donc ce qui résulte du jugement de saint Pierre soutenu du suffrage des apôtres : c’est que les chrétiens ne sont nullement obligés par la loi de la circoncision, ni par aucune autre loi cérémonielle de Moïse. Il n’est pas besoin de faire remarquer l’importance de cette décision, elle est trop manifeste. Quand Dieu avait voulu mettre à part la postérité d’Abraham et l’isoler au milieu de la terre, il lui avait donné pour signe et comme sceau de son alliance cette marque distinctive qui suffisait seule pour établir entre la branche choisie et le reste de la famille humaine une barrière insurmontable. Maintenant la barrière s’abaisse, l’abîme est comblé ; les deux poutres de l’édifice, si longtemps éloignées, se rejoignent ; il n’y a plus qu’un bercail, il n’y aura plus qu’un troupeau et un pasteur.
La promulgation du décret se fit an dehors de l’assemblée par une députation envoyée de Jérusalem à Antioche, portant une lettre du concile : cette pièce a été conservée dans les Actes.
Les apôtres et les prêtres d’entre les frères aux frères d’entre les gentils qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, salut. Nous avons appris que quelques-uns d’entre nous ont troublé par leurs paroles et ont porté l’inquiétude dans vos dures sans que nous en eussions donné aucun ordre. Alors nous nous sommes assemblés et nous avons jugé à propos de vous envoyer des personnes choisies avec nos très-chers frères Barnabé et Paul, qui ont dévoué leur vie pour le nom de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; nous vous envoyons donc Jude et Silas, qui vous feront entendre les mêmes choses. Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous de ne vous point imposer d’autres charges que celles-ci, qui sont nécessaires, savoir : de vous abstenir de tout ce qui a été sacrifié aux idoles, des chairs étouffées et de la fornication ; gardez-vous de ces choses, et vous ferez bien. Valete.
Les apôtres n’hésitent pas : parlent-ils seulement en leur nom ? nullement. Nous l’ayons lu : Il a semblé bon au Saint-Esprit et à nous ! Dès lors le doute ne fut plus permis dans l’Église, et la paix dut renaître : elle fut rétablie au moins parmi les hommes de bonne volonté, à qui seuls elle est due. Il est vrai, les opiniâtres ne se soumirent point sur-le-champ ; l’Apôtre le savait, lui qui a dit : Il faut qu’il y ait des hérésies ; mais une fois qu’elles se heurtent directement contre la chaire de saint Pierre, contre le fondement de l’Église, les hérésies sont frappées à mort. Après comme avant le concile, Cérinthe défendit son erreur ; Pierre l’écrasa. Les autres hérétiques de ce temps ne méritèrent pas l’honneur d’être réfutés par l’Église aussi solennellement : Simon le Magicien fut vaincu par Jean le Théologien, l’ami du Sauveur ; les autres, Valentin, Secundus, Marcion, Basilide, Saturninus, Carpocrate, Abion, Hermogène, Alexandre ne levèrent la tête qu’un instant et succombèrent bientôt, foudroyés par l’anathème.
La lettre des apôtres contient, outre la décision de la controverse principale, deux autres décrets : l’un touche à un point de morale qu’il définit, par conséquent, d’une manière inflexible pour le présent et pour l’avenir : il s’agit de la fornication simple qu’un grand nombre de Juifs et de païens ne croyaient pas défendue par la loi naturelle ; d’autres, il est vrai, soutenaient le contraire ; mais, au moment où, sur un objet déterminé, la loi de Moïse était abrogée, il convenait sur celui-ci de confirmer les défenses du Décalogue et de prévenir les disputes en confirmant la vérité et en fixant la foi.
L’autre statut intéresse seulement la discipline ; la même autorité qui accorde une si large dispense des cérémonies judaïques prohibe sévèrement l’usage du sang cru ou cuit, de la viande des animaux étouffés et des chairs souillées par leur destination aux sacrifices idolâtriques. Il y avait à ces prescriptions prohibitives de graves et fortes raisons : la participation aux victimes immolées était un acte d’adhésion au culte des idoles ; il eût donc été imprudent de laisser aux nouveaux convertis une pratique qui pouvait les ramener à l’erreur, et qui, en tout cas, maintenait une ligne infranchissable de séparation entre eux et leurs frères de Judée l’autre abstinence n’était pas moins nécessaire : il fallait aussi aplanir par là les obstacles qui divisaient les chrétiens, et la tradition avait en cette matière une puissante autorité ; c’était pour inspirer l’horreur du meurtre que Dieu avait défendu à Noé la nouurriture du sang, soit qu’il fût pris pur, soit qu’il le fût dans le corps des animaux étouffés. Lorsqu’après la dispersion, les hommes eurent mis cette défense en oubli, Dieu la renouvela par sa loi. Envoyés aux Grecs et aux Romains comme aux, Juifs, aux Barbares comme à tous les autres, les apôtres jugèrent essentiel de la rappeler solennellement, d’une part pour ne point blesser chez les uns une habitude consacrée, de l’autre pour ne pas laisser subsister des abus cruels et qui font horreur. Quand, en effet, on va au fond des mystères antiques et des cérémonies des cultes barbares, on y trouve du sang humain. La décision apostolique répondait à des nécessités du temps ; elle tranchait au vif dans la racine, de ces hideuses superstitions.
Mais cette loi disciplinaire, spéciale à un siècle, n’était pas faite pour toujours. Saint Augustin, constatant ce fait, s’écrie :
Quel est le chrétien qui l’observe ? Et il ajoute, pour qu’il ne soit permis à personne d’accuser l’Église de contradiction. On ne reprochera pas à la science médicale de donner, la veille ou le lendemain, des ordonnantes différentes, et même de défendre un jour ce qu’auparavant elle a prescrit ; et en effet, les besoins du corps sont tels, et c’est ainsi qu’on le guérit. Depuis Adam jusqu’à la fin des siècles, et tant que l’enveloppe corruptible pèsera sur l’âme, l’homme est un malade et un blessé, et il ne doit pas reprocher à la médecine divine de varier ses remèdes selon les plaies, et de prescrire dans certains cas autre chose que ce qu’elle a prescrit auparavant, alors surtout qu’elle s’est toujours engagée envers lui à cette variété. Seulement, dès que le mal disparaît, le remède qui n’est plus utile est mis de côté : l’exception à la règle n’est maintenue que par nécessité ; la cause cessant, l’effet cesse également, et tout rentre dans la loi. Or, l’Église d’Occident étant guérie, ne faisant plus d’acception de juifs et de gentils, a eu raison d’abroger d’un consentement unanime une coutume vieillie et tombée en désuétude (An 49).
Toujours est-il que les apôtres avaient un soin extrême de ménager toutes les susceptibilités, d’éviter tout prétexte d’achoppement et de scandale : ils se faisaient tout à tous ; ils prêtaient l’oreille aux réclamations des gentils, et accédaient à ce qu’elles avaient de légitime et de raisonnable. Ils écoutaient aussi les Juifs ; ils avaient pour leurs frères égarés un profond amour ; ils ne brisaient à la légère avec aucune tradition ; et ils ne s’écartaient pas sans réflexion des plus simples observances de la loi mosaïque.
Ainsi, tant que le Temple subsista, ils le regardèrent avec respect et ils ne le laissèrent pas sans honneur. Le culte juif rendu au vrai Dieu ne pouvait pas être confondu avec le culte des idoles ; il eût été injuste et coupable de traiter de même et de condamner radicalement, comme les religions du paganisme, une religion fondée par la Divinité, donnée par elle à un peuple choisi, privilége glorieux, don inestimable approprié aux circonstances. Sans doute, les circonstances changèrent ; mais il n’appartenait pas aux enfants affranchis de la synagogue de flétrir leur mère comme impie et malfaisante ; et aussi ils lui portèrent vénération jusqu’à la fin, et voulurent l’ensevelir avec piété. C’est ainsi que, dans le troisième synode, le ministère de la circoncision et le gouvernement des Juifs convertis sont réservés à Pierre comme un honneur ; c’est ainsi que, dans un quatrième synode, les apôtres décidèrent encore avec solennité qu’il était permis aux enfants d’Israël de joindre les cérémonies de l’Ancien Testament à la foi et aux sacrements du Nouveau, au moins tant que le Temple et le culte antique se perpétueraient dans Jérusalem (An 56).
Les chrétiens seulement ne durent pas considérer cette observance comme essentielle, ni lui donner dans leur esprit un prix qui n’est rattaché qu’au sang et aux mérites du Rédempteur.
La prédication de saint Paul avait encore été le motif de cette assemblée. Les ennemis de l’Apôtre le poursuivaient de leurs invectives et de leurs attaques ; ils l’accusèrent calomnieusement dans Jérusalem de condamner et de détruire la loi. À cette occasion et pour prévenir désormais toutes ces imputations, Jacques et le docteur des nations réunirent un concile et y manifestèrent hautement leur doctrine ; saint Paul, du reste, ne s’en tint pas à des paroles, et il prouva la sincérité de sa déclaration par des actes et par les actes les plus intimes du culte héhraïque. Ce qu’il voulait, ce que les apôtres voulurent, ce que Notre-Seigneur lui-même a voulu, c’était moins de nous débarrasser de quelques pratiques importunes et devenues inutiles, que d’accomplir la loi et d’achever la préparation du salut par le salut luiffléme.
À la suite des apôtres, les chrétiens conservent une vénération profonde pour la révélation mosaïque, hase essentielle sur laquelle s’appuie la révélation complète de l’Homme-Dieu. La synagogue est morte ; mais elle a été glorieusement enterrée par ses fils. Mieux que cela, elle vit encore en partie dans l’Église. Le dogme n’a pas été changé, il n’a été que développé ; le Dieu que nous adorons est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob ; mais qui connaît le Père, si ce n’est le Fils, et si l’on ne connaît le Fils, comment connaîtra-bon le Père ? Voilà pourquoi le Fils, voulant à la fois payer la rançon des hommes et leur porter la lumière, s’est incarné, selon les promesses faites aux premiers jours et dont la réalisation était si impatiemment attendue.
Tel est le dogme catholique. Dans ses prescriptions, la loi de Moïse n’a pas non plus entièrement disparu ; la partie principale est restée la même ; les commandements imposés au peuple délivré de l’Égypte sont toujours les commandements de Dieu ; ils sont encore le fondement de toute la législation divine. Il n’y a qu’une chose de plus : la charité, sans laquelle, il est vrai, tout était incomplet et inachevé…
… Outre ces quatre conciles apostoliques relatés aux Actes des apôtres, il y eut encore deux autres assemblées décrites dans ces mêmes Actes chapitre 4 et 11 et classés, d’après l’opinion de quelques-uns, dans les conciles des apôtres, ainsi qu’on peut le remarquer plus haut. Trois autres sont encore mentionnés chez les saints Pères et les anciens docteurs : le premier eut lieu en Judée, l’an de Jésus-Christ 44, à l’époque où ce pays fut divisé et partagé. Il ne nous a été transmis que par tradition d’après l’opinion de Genebrard et de quelques autres, ils y rédigèrent les Canons des apôtres que l’on trouve dans saint Clément de Rome, bien que Onuphrius, dans son Catalogue, les rapporte au célèbre concile de Jérusalem, cité plus haut. On peut croire que François Turrianus parle de ce concile lorsqu’il dit que les canons ecclésiastiques des saints apôtres ont été rédigés, non pas au concile d’Antioche, mais bien à celui de Jérusalem ; car il tarte du concile où l’on décida que l’on devait s’abstenir de l’usage du sang et de viandes étouffées (Turr., livre 1 pro Canonibus, chapitre 25). Ils y sanctionnèrent encore les Canons des apôtres que l’on trouve dans les huit livres de saint Clément de Rome, et fixèrent aussi la sainte liturgie ou la messe, rapportée au livre huitième de ses Constitutions (Ceci est douteux).
Vers la même époque, les apôtres se réunirent encore à l’occasion de la mort de la bienheureuse vierge Marie, pour célébrer son entrée triomphante dans les cieux…