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Clous
Dictionnaire encyclopédique de la Bible de Augustin Calmet
Bost

On ne doute pas que Jésus-Christ n’ait été attaché à la croix avec des clous, et que ces clous n’aient percé ses pieds et ses mains. Le texte des Évangiles est trop exprès pour cela (Jean 20.26 Luc 24.39). Le Psalmiste, si longtemps auparavant (Psaumes 21.17), avait prédit qu’on lui percerait les pieds et les mains. Mais on dispute sur le nombre de ces clous. Les Grecs représentent toujours Jésus-Christ attaché à la croix avec quatre clous. Saint Grégoire de Tours en met autant ; un à chaque main, et un à chaque pied ; et sous les pieds, une espèce de base, pour empêcher que le poids du corps ne l’attirât en bas, et ne lui déchirât les mains. Saint Grégoire de Tours ajoute que l’impératrice Hélène fit mettre deux de ces clous dans le mors de la bride du cheval de Constantin, son fils, et qu’elle en jeta un dans la mer Adriatique pour en calmer les agitations d’autres racontent qu’elle mit aussi un de ces clous dans le casque de l’empereur Constantin.

Mais d’autres croient qu’il n’y eut que trois clous qui percèrent les mains et les pieds du Sauveur ; savoir, un clou à chaque main, et un aux deux pieds ; et l’usage des Latins est plutôt pour ce dernier sentiment ; car la plupart des anciens crucifix faits dans l’Église latine ne mettent que trois clous pourattacher le Christ à la croix. Nonnus croit qu’on se servit aussi de chaînes pour y lier les bras du Sauveur ; et saint Hilaire parle des cordes avec lesquelles on l’y attacha. Ou montre des clous de Notre-Seigneur, ou plutôt, des parties de clous de Notre-Seigneur en diverses églises. Mais on n’en peut pas conclure, ni que ces reliques soient toutes fausses et incertaines, ni qu’il y ait eu plus de quatre clous qui aient servi à attacher Jésus-Christ à la croix. Ceux que l’on montre dans les trésors des églises ne sont que des parties des clous du Sauveur ; et il se peut faire que quelques-uns aient été employés, non à percer ses pieds et ses mains, mais à attacher les morceaux de la croix, le marche pied sur lequel étaient posés les pieds du Sauveur, et l’inscription que Pilate fit mettre au haut de la croix. Tout cela, dans la suite, a pu être confondu avec les clout dont Jésus-Christ a été attaché à la croix. On en peut voir la figure ci-après sous l’article lance.

On a douté si le poids du corps du Seigneur attaché à la croix était suffisamment retenu par les clous dont on se servit pour l’y attacher ; et on a cru que, pour suppléer à cela et pour empêcher qu’il ne fût entraîné en bas par sa propre pesanteur, et que ses mains ne fussent déchirées, il fallut mettre, sous ses pieds une espèce de base ou d’appui, et outre cela un bois entre ses cuisses, ou siège pour le soutenir. Mais Bartholin a fort bien dit que non seulement un homme vivant pouvait se soutenir suspendu à la croix par deux clous aux deux mains ; mais aussi un homme mort ; qu’à la vérité on mettait quelquefois quelque chose sous les pieds ou au milieu du corps des crucifiés, afin qu’ils pussent demeurer à la croix longtemps après leur mort, et lorsque leurs corps, gâtés par la pourriture, ne pouvaient plus se soutenir ni demeurer attachés par de simples clous. On peut voir aussi la lettre de Nicolas Fontaine sur le même sujet, où il apporte quelques exemples de personnes, qui sont demeurées suspendues par la main, ou même par une seule main, ou par la peau du côté.

Clysma  
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